SPD
Publié le 16/05/2020
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9 décembre 1964 Série N• 22 Fiche N• 258
SPD
1.
Le Parti social-démocrate (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD) est
né en 1875 de la fusion de l'Association générale des travailleurs d'AIIemlllgne fondée
par Ferdinand Lassalle (Leipzig, 1863) et du Parti ouvrier socialiste allemand fondé
par Wilhelm Liebknecht et August Bebel (Eisenach, 1869).
La SPD obtint immédiate
ment des succès électoraux considérables, en dépit de la farouche opposition de
Bismarck.
En 1891, le congrès d'Erfurt adopta un programme, amalgame de principes
généraux marxistes et lassalliens.
L'allemand était alors la langue du socialisme inter national.
Lors de la révolution de 1918, Friedrich Ebert s'opposa vigoureusement au système des soviets, préconisa des élections pour une Constituante d'où sortit la République de Weimar, dont il fut élu premier président.
2.
Officiellement marxiste, le parti devint de plus en plus réformiste, s'inspirant de
la pratique des syndicats («un pas après l'autre»).
En 1933, le groupe parlementaire SPD fut le seul à voter contre la loi accordant les pleins pouvoirs à Hitler, et son
leader, Kurt Schumacher, passa douze ans dans différents camps de concentration.
La répression fut sévère et de nombreux
militants périrent.
Après la guerre, la SPD fournit dans les trois zones d'occupation occidentales des maires et des administra
teurs; en zone soviétique, socialistes et communistes furent groupés en un seul parti,
Sozialistische Einheitspartel Deutschlands, SEO.
3.
En 1959, au congrès de Bad-Godesberg, la SPD prit un tournant décisif: «Non plus socialiser l'homme, mals humaniser la société.
" Le principal responsable de cette
transformation est un ancien membre du PC allemand, Herbert Wehner, actuel vice
président de la SPD; théoricien et organisateur de l'appareil, véritable éminence grise, il sait que son passé l'empêche de jouer un rôle public de premier plan et il s'efface
derrière Willy Brandt, candidat officiel du parti pour la Chancellerie aux élections de
septembre 1965.
Le dernier sondage d'opinion a donné 7 Ofo d'avance à la SPD sur les
chrétiens-démocrates, battus dans leurs fiefs de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat.
4.
Le congrès de Carlsruhe, en novembre 1964, a arrêté le programme «gouverne mental » et confirmé son caractère réformiste.
La SPD veut être un parti national
européen et populaire, non limité à une seule classe déterminée, mais ouvert à tous
ceux qui adhèrent à ses buts essentiels: «Créer, par tous les moyens démocratiques,
d'abord dans le cadre de la nation, un monde dans lequel les réalités économiques,
sociales, politiques, culturelles permettent à l'homme de vivre en paix et de se libérer
du fléau de l'aliénation à lui-même.
"
5.
La SPD approuve la propriété privée, reconnaît un rôle positif aux Eglises, reven
dique une démocratie réelle et non seulement formaliste: le travailleur doit devenir
citoyen de l'ordre économique et social, d'où la revendication de cogestion dans les
entreprises industrielles.
La nationalisation peut s'avérer nécessaire, mais elle n'est
pas de rigueur.
Le produit national doit être équitablement réparti: le régime fiscal et
des lois sociales sont les instruments les plus appropriés pour rendre possible
" l'identification de l'idée de l'homme et des conditions de son existence réelle "·.
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