Sous LE SOLEIL DE SATAN de G. Bernanos

« SOUS LE SOLEIL DE SATAN, roman de G.

Be1·nanos ( 19 2 6).

Le premier roman de Bei'Ilanos est sans doute le premier roman français dont la clef de voûte soit la qu�J) passionnée de la sainteté, enten­ due comme l'accomplissement de l'homme tendu vers l'infini.

Ce roman est lié à l'époque où il fut composé.

Donissan, qui rappelle à bien des égards le curé d'Ars, représente une extraordi­ naire figure de pr�JF) par laquelle Bei'Ila­ nos, dans le climat de la première après-guerre, s'efforce de rendre au langage toute son authenticité : > (les Nouvelles littéraires, 17 avril 19 26).

Au premier abord, le lecteur discei'Ile mal les liens établis entre les trois parties du roman.

Le prologue l'> évoque une nouvelle de Barbey d'Aurevilly, où Donissan ne joue aucun rôle.

Devenu >, celui-ci est, au contraire, placé au cœur m�=) de la deuxième pat·tie ( >), qui se déroule environ quarante ans après la première.

Potlr­ tant la struct11re m�=) du roman vise à suggérer la réalité humaine du mystère de la communion des saints : le rachat d'une âme désespérée par la souffrance d'un pr�JF) qui participe, à sa mesure, à la Passion du Christ.

On comprend alors l'ascension ter'Ilaire : 1 ) > , ou le désespoir de l'humanité souffrante ; 2) >, ou l'épreuve d'un pr�JF) dont la portée s'affi.1·me rédemptrice puisque, en définitive, le suicide de Mouchette s'ouvre sur le désir d'expirer à l'église; 3) >, ou la vocation du héros be1·nanosien.

La supr�=) habileté du diable, disait Baudelaire, est de se faire oublier.

Par l'écriture romanesque, Bernanos tente, au contraire, de nous en rendre crédible la présence, que ce soit sous l'apparence d'un maquignon, petit hollliTie au torse ) >> , ou à travers l'action d'un personnage invisi­ ble à nos sens, mais capable de se glisser dans l'extase mystique de Donissan pour en dénaturer l'esprit.. »