Soudan.
Publié le 08/12/2021
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Soudan. en arabe as-S?d?n. État de l'Afrique, situé au sud de
l'Égypte. La junte militaire qui s'est emparée du pouvoir a
entrepris une islamisation autoritaire de la société soudanaise. Le
chef de l'État, qui est aussi le chef du gouvernement, est assisté
depuis 1992 d'une Assemblée dont tous les membres ont été
nommés par le pouvoir exécutif ; le président de cette dernière
est un chef religieux, qui fait figure d'idéologue du régime.
Géographie.
Le plus vaste État du continent africain, axé sur la vallée du Nil Blanc, reçoit, par les rivières,
dont le Nil Bleu, venues du massif abyssin, des eaux en abondance. Elles alimentent une
ample gouttière centrale à pente faible et au relief monotone, à la fois dans le socle au sud
et les argiles et les grès qui le recouvrent au nord. Les reliefs, parfois volcaniques, comme
le djebel Marra (3 087 m) et le djebel Beja, n'apparaissent qu'en périphérie. À l'est, la
frontière éthiopienne est tracée au pied de la région des montagnes. Le climat, très chaud,
connaît une variation zonale classique : désert au nord, augmentation progressive des
pluies vers le sud, où l'on enregistre une saison pluvieuse de sept mois.
Deux groupes majeurs se partagent le pays : les populations arabophones et
islamisées au nord des marais du Bahr al-Ghazal représentent 77 % du total ; les
populations animistes ou christianisées (Dinkas, Nuers, Zandés, etc.), au sud, 23 %.
L'agriculture s'adapte à des milieux écologiques variés : nomadisme pastoral dans le
Nord ; agriculture sahélienne aléatoire associée à l'élevage, cultures irriguées des vallées au
nord du 13 e parallèle ; agriculture sur brûlis dans le Sud ; agriculture résiduelle des isolats
montagnards et marécageux (Bahr al-Ghazal). Sorgho et millet dominent au nord ;
igname et manioc, au sud. Coton de la Gezireh et gomme arabique (Kordofan et Darfour)
forment l'essentiel des exportations. Les ressources minières sont maigres, et l'industrie
est peu développée. La guerre entre le Nord, qui détient le pouvoir, et le Sud a entraîné une
situation économique désastreuse. Les ressources agricoles, surtout celles de la Gezireh,
ne sont pas suffisamment mises en valeur. Le pays est doté d'un réseau ferroviaire
appréciable, qui relie l'ouest et le sud-ouest à Khartoum et à Port-Soudan, l'ouverture sur
la mer Rouge que le Soudan a la chance de détenir.
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Les corrélats
Sahara - Géographie
Sahara - Introduction
Les livres
Khartoum, page 2743, volume 5
Soudan - façade décorée d'une maison, page 4851, volume 9
Soudan - cultures irriguées de la Gezireh, page 4852, volume 9
Soudan - creusement d'un canal d'irrigation, page 4852, volume 9
Histoire.
Sous l'Antiquité s'épanouit au Soudan le royaume nubien de Koush, étroitement lié à
l'Égypte pharaonique. À la suite du déclin de sa capitale Méroé (IVe siècle), trois petits États
chrétiens émergèrent, dont le plus important fut le royaume de Dongola. Mais les
conquêtes musulmanes des XIVe -XVe siècles entraînèrent l'apparition d'États nouveaux,
tels le Foundji, le Darfour, Shilluk, et la destruction des royaumes chrétiens. En 1820, la
progression des forces égyptiennes menées par Mehmed'Al? accéléra le déclin des
différents États. La conquête égyptienne unifia le pays pour la première fois et Khartoum
fut fondée en 1824. La domination des Égyptiens restait cependant fragile, laissant libre
cours à l'agitation menée par Muhammad Ahmad 'Abdall?h qui, en 1881, se proclama
madhi (« messie ») et lança un djih?d contre les Égyptiens et leurs alliés britanniques. La
secte des Ansars, ses disciples, s'empara de Khartoum en 1885, contrôlant le pays jusqu'à
la défaite de 1898 contre le général anglais Horatio Kitchener. En 1899 fut établi un
condominium anglo-égyptien où prévalaient les intérêts britanniques. Le coton devint alors
le pilier de l'économie coloniale. L'agitation nationaliste, sensible dès 1922, s'intensifia en
1951 après l'abrogation par Farouk, roi d'Égypte, du traité avec les Britanniques. Le pays
rejeta alors la tutelle égyptienne et obtint l'indépendance en 1956. L'opposition entre
Blancs arabisés et islamisés du Nord et Noirs chrétiens ou animistes du Sud est une
constante de l'histoire du Soudan indépendant. Une première guerre civile débuta en 1956.
En 1983, l'obligation faite aux chrétiens et aux animistes de respecter la loi islamique
provoqua la reprise du conflit, aggravé depuis 1985 par une terrible famine. À ce conflit est
venue s'ajouter une grande instabilité politique. Les principaux partis n'ont cessé de flatter
les particularismes ethniques et religieux de la population. Après des années incertaines
(putschs de 1958 et de 1964), le général Nimeiri parvint au pouvoir en 1969 et imposa un
régime personnel d'obédience marxiste, tout en combattant le parti communiste et les
sectes religieuses. Il fut renversé en 1985 par une junte. En 1989, un nouveau putsch a
amené au pouvoir le général Al-Bach?r, sous le gouvernement duquel les massacres qui ont
été perpétrés contre les populations du Sud y ont abouti à un véritable génocide. Isolé
diplomatiquement (même l'Iran, qui avait toujours fourni armes et subsides, semblait
prendre ses distances), le gouvernement de Khartoum doit en outre faire face à de vives
tensions intérieures, en raison notamment des privations entraînées par la guerre du Sud,
et la rébellion armée avait repris en 1996.
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Les corrélats
Égypte - Histoire - De la conquête arabe à l'indépendance
Les livres
Soudan - les pyramides de Méroé, dans la vallée du Nil, page 4851, volume 9
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Les corrélats
Afrique
arabe
Bahr al-Ghazal
Bongos
Darfour
Égypte - Histoire - De la conquête arabe à l'indépendance
Fachoda
Gouraud Henri Eugène
Khartoum
Kitchener Horatio Herbert
Kordofan
mahdi
Mehmed 'Ali
Nil
Nubie
Nuers
Omdurman
Port-Soudan
Rouge (mer)
Sahara - Géographie
Samori Touré
Soudan
Stanley (John Rowlands, par adoption sir Henry Morton)
Zandés
Les médias
Soudan - carte physique
Soudan - tableau en chiffres
Afrique - carte physique
Soudan. en arabe as-S?d?n. État de l'Afrique, situé au sud de
l'Égypte. La junte militaire qui s'est emparée du pouvoir a
entrepris une islamisation autoritaire de la société soudanaise. Le
chef de l'État, qui est aussi le chef du gouvernement, est assisté
depuis 1992 d'une Assemblée dont tous les membres ont été
nommés par le pouvoir exécutif ; le président de cette dernière
est un chef religieux, qui fait figure d'idéologue du régime.
Géographie.
Le plus vaste État du continent africain, axé sur la vallée du Nil Blanc, reçoit, par les rivières,
dont le Nil Bleu, venues du massif abyssin, des eaux en abondance. Elles alimentent une
ample gouttière centrale à pente faible et au relief monotone, à la fois dans le socle au sud
et les argiles et les grès qui le recouvrent au nord. Les reliefs, parfois volcaniques, comme
le djebel Marra (3 087 m) et le djebel Beja, n'apparaissent qu'en périphérie. À l'est, la
frontière éthiopienne est tracée au pied de la région des montagnes. Le climat, très chaud,
connaît une variation zonale classique : désert au nord, augmentation progressive des
pluies vers le sud, où l'on enregistre une saison pluvieuse de sept mois.
Deux groupes majeurs se partagent le pays : les populations arabophones et
islamisées au nord des marais du Bahr al-Ghazal représentent 77 % du total ; les
populations animistes ou christianisées (Dinkas, Nuers, Zandés, etc.), au sud, 23 %.
L'agriculture s'adapte à des milieux écologiques variés : nomadisme pastoral dans le
Nord ; agriculture sahélienne aléatoire associée à l'élevage, cultures irriguées des vallées au
nord du 13 e parallèle ; agriculture sur brûlis dans le Sud ; agriculture résiduelle des isolats
montagnards et marécageux (Bahr al-Ghazal). Sorgho et millet dominent au nord ;
igname et manioc, au sud. Coton de la Gezireh et gomme arabique (Kordofan et Darfour)
forment l'essentiel des exportations. Les ressources minières sont maigres, et l'industrie
est peu développée. La guerre entre le Nord, qui détient le pouvoir, et le Sud a entraîné une
situation économique désastreuse. Les ressources agricoles, surtout celles de la Gezireh,
ne sont pas suffisamment mises en valeur. Le pays est doté d'un réseau ferroviaire
appréciable, qui relie l'ouest et le sud-ouest à Khartoum et à Port-Soudan, l'ouverture sur
la mer Rouge que le Soudan a la chance de détenir.
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Sahara - Géographie
Sahara - Introduction
Les livres
Khartoum, page 2743, volume 5
Soudan - façade décorée d'une maison, page 4851, volume 9
Soudan - cultures irriguées de la Gezireh, page 4852, volume 9
Soudan - creusement d'un canal d'irrigation, page 4852, volume 9
Histoire.
Sous l'Antiquité s'épanouit au Soudan le royaume nubien de Koush, étroitement lié à
l'Égypte pharaonique. À la suite du déclin de sa capitale Méroé (IVe siècle), trois petits États
chrétiens émergèrent, dont le plus important fut le royaume de Dongola. Mais les
conquêtes musulmanes des XIVe -XVe siècles entraînèrent l'apparition d'États nouveaux,
tels le Foundji, le Darfour, Shilluk, et la destruction des royaumes chrétiens. En 1820, la
progression des forces égyptiennes menées par Mehmed'Al? accéléra le déclin des
différents États. La conquête égyptienne unifia le pays pour la première fois et Khartoum
fut fondée en 1824. La domination des Égyptiens restait cependant fragile, laissant libre
cours à l'agitation menée par Muhammad Ahmad 'Abdall?h qui, en 1881, se proclama
madhi (« messie ») et lança un djih?d contre les Égyptiens et leurs alliés britanniques. La
secte des Ansars, ses disciples, s'empara de Khartoum en 1885, contrôlant le pays jusqu'à
la défaite de 1898 contre le général anglais Horatio Kitchener. En 1899 fut établi un
condominium anglo-égyptien où prévalaient les intérêts britanniques. Le coton devint alors
le pilier de l'économie coloniale. L'agitation nationaliste, sensible dès 1922, s'intensifia en
1951 après l'abrogation par Farouk, roi d'Égypte, du traité avec les Britanniques. Le pays
rejeta alors la tutelle égyptienne et obtint l'indépendance en 1956. L'opposition entre
Blancs arabisés et islamisés du Nord et Noirs chrétiens ou animistes du Sud est une
constante de l'histoire du Soudan indépendant. Une première guerre civile débuta en 1956.
En 1983, l'obligation faite aux chrétiens et aux animistes de respecter la loi islamique
provoqua la reprise du conflit, aggravé depuis 1985 par une terrible famine. À ce conflit est
venue s'ajouter une grande instabilité politique. Les principaux partis n'ont cessé de flatter
les particularismes ethniques et religieux de la population. Après des années incertaines
(putschs de 1958 et de 1964), le général Nimeiri parvint au pouvoir en 1969 et imposa un
régime personnel d'obédience marxiste, tout en combattant le parti communiste et les
sectes religieuses. Il fut renversé en 1985 par une junte. En 1989, un nouveau putsch a
amené au pouvoir le général Al-Bach?r, sous le gouvernement duquel les massacres qui ont
été perpétrés contre les populations du Sud y ont abouti à un véritable génocide. Isolé
diplomatiquement (même l'Iran, qui avait toujours fourni armes et subsides, semblait
prendre ses distances), le gouvernement de Khartoum doit en outre faire face à de vives
tensions intérieures, en raison notamment des privations entraînées par la guerre du Sud,
et la rébellion armée avait repris en 1996.
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Les corrélats
Égypte - Histoire - De la conquête arabe à l'indépendance
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Kordofan
mahdi
Mehmed 'Ali
Nil
Nubie
Nuers
Omdurman
Port-Soudan
Rouge (mer)
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