Soudan (1999-2000): Les enjeux de la normalisation
Publié le 24/09/2020
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Soudan (1999-2000): Les enjeux de la normalisation
La scène politique soudanaise a connu de profondes transformations à compter de
l'été 1999, sans que l'on puisse encore, à l'été 2000, en dégager clairement les
implications en termes de paix et de normalisation interne.
Marginalisé en
novembre 1998, le leader islamiste et président du Parlement Hassan al-Tourabi a
mené une contre-offensive politique au niveau intérieur et international.
Outre
sa rencontre avec l'ancien Premier ministre Sadeq al-Mahdi à Genève en mai 1999,
il a multiplié les voyages à l'intérieur du pays pour mobiliser ses partisans en
vue de l'assemblée générale du Congrès national, le parti dominant.
Au terme de
cette réunion, en octobre 1999, il a obtenu le contrôle de la formation et
proposé, quelques semaines plus tard, de modifier l'équilibre des pouvoirs en
marginalisant le poste de président et en octroyant au Parlement un droit de
regard sur l'équipe gouvernementale.
La réaction du groupe conduit par le président Omar al-Bechir et son premier
vice-président, Ali Osman Mohamed Taha, a été à la hauteur de la menace.
Le 25
novembre 1999, O.
al-Bechir rencontrait également S.
al-Mahdi et signait avec
lui un "appel à la nation", ouvrant la voie à de possibles négociations : le
discours guerrier s'estompait au profit d'un langage de paix plus convenu (sans
changement quant à la manière dont la guerre était menée dans le sud du pays).
Puis, le 12 décembre, le Parlement était dissous et l'état d'urgence décrété.
Ces mesures ont été complétées, à la fin de l'année, par un remaniement
ministériel d'ampleur et la nomination de nouveaux gouverneurs de région.
Le 24
janvier 2000, la crise avait trouvé un semblant de solution institutionnelle.
Mais ce fragile accord s'est effondré en mai avec la mise à pied de H.
al-Tourabi de son poste de secrétaire général du Congrès national et la création
en juin par ce dernier d'un nouveau parti, le Congrès national populaire.
O.
al-Bechir a proposé la tenue d'une réunion de tous les partis soudanais pour le
mois de juillet 2000.
Rien n'indiquait que la confrontation en resterait là.
Certes, cette lutte est apparue correspondre davantage à des rivalités
factionnelles qu'à l'affrontement de projets politiques différents, mais le
régime soudanais a su capitaliser au niveau international ces divisions
intestines.
En effet, O.
al-Bechir et son groupe se sont vus parés de toutes les
vertus pour s'opposer au leader islamiste, soudain seul responsable des
errements de la politique soudanaise depuis juin 1989.
L'Égypte, sans considérer
les multiples déclarations du président soudanais sur son militantisme islamiste
et son engagement à maintenir la charia (législation islamique) et l'État
islamique, a mené une véritable offensive diplomatique pour normaliser la
situation du Soudan sur la scène internationale.
La Libye, le Koweït, l'Arabie
saoudite, les Émirats arabes unis, mais également l'Érythrée et l'Ouganda ont
ainsi repris langue avec O.
al-Bechir et renoué des relations diplomatiques
normales lorsque celles-ci étaient interrompues.
L'Union européenne n'a pas été
en reste.
Malgré la poursuite de la répression contre les journalistes et les
défenseurs des droits de l'homme (après une courte période d'accalmie) et après
les offensives contre les objectifs civils au Sud, le dialogue critique a repris
et une aide de 15 millions d'euros, la première depuis 1990, a été mise en
discussion.
Les raisons d'une telle flexibilité varient suivant les pays.
Pour certains,.
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