SOMMAIRE DECOUVERTE DU MONDE
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
Les voyages de découverte et d'exploration menés dans un esprit scientifique, ne datent que du XVIIIe s. Jusqu'à cette époque, les voyages à objectif lointain répondaient à des nécessités commerciales, guerrières et religieuses, ou à la recherche de terres nouvelles pour permettre l'installation de populations émigrées. Dès le milieu du IIe millénaire, sous le règne d'Hatchepsout, les Égyptiens envoyèrent des expéditions lointaines au-delà de la mer Rouge, vers le légendaire pays de Pount pour acquérir des produits exotiques venus des profondeurs du continent africain. À partir de 700 environ av. J.-C., les Égyptiens remontèrent souvent jusqu'au Nil bleu ; peut-être même atteignirent-ils le confluent que forme le Bahr el-Ghazal avec le Nil blanc. • Des Crétois aux croisades • Les « grandes découvertes » de la Renaissance • Voyages maritimes du XVIe au XIXe s. • Les difficiles explorations polaires Des Crétois aux croisades Les premiers explorateurs maritimes en Méditerranée furent les Crétois ; leur empire commercial s'étendit à l'Égée et à toute la Méditerranée orientale, avec des incursions jusqu'en Sicile et en mer Thyrrhénienne. Après les Crétois, les Phéniciens poursuivirent l'exploration de la Méditerranée ; ils précédèrent les Grecs en Sicile, fondèrent des comptoirs sur les côtes du Maghreb et s'établirent à Gadès, en Espagne. Peut-être des marins phéniciens, sur l'ordre du pharaon Néchao II, auraient-ils réussi, vers 600 av. J.-C., la circumnavigation de l'Afrique. Les Carthaginois étendirent leur prospection commerciale le long des côtes occidentales de l'Afrique : au début du Ve s. avant notre ère, Hannon, au cours d'un périple célèbre, aurait atteint le golfe de Guinée. Les Grecs, établis sur les côtes de la Sicile et de l'Italie méridionale, gagnèrent également les rivages méditerranéens de la Gaule et de l'Espagne. Ils entretinrent très tôt un commerce actif avec les pays de la mer Noire, mais, à l'ouest, ils hésitèrent à s'aventurer au-delà des colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar). Au IVe s. cependant, un Grec de Marseille, Pythéas, parvint jusque dans les mers du Nord, atteignit l'Angleterre et aborda à Thulé, ce nom désignant les Shetland ou l'Islande. Au cours d'un second voyage, il aurait pénétré jusque dans la mer Baltique. Du côté de l'Orient, les conquêtes d'Alexandre amenèrent les Grecs jusqu'à l'Afghanistan, au Turkestan et à l'Indus. Au retour de l'expédition, Néarque longea les côtes du golfe Persique et de la péninsule arabique. Mégasthènes, ambassadeur de Séleucos Nicator, apporta des témoignages précieux sur les mœurs de l'Inde (vers 302). Alors que tous les voyages antérieurs avaient été inspirés essentiellement par la poursuite des richesses, les Grecs furent les premiers à manifester un souci de découverte scientifique. Hérodote (Ve s. av. J.-C.) se livra ainsi à une vaste « enquête » (c'est le titre exact de ses Histoires) sur la géographie, l'histoire, les coutumes des peuples orientaux. Les Grecs furent aussi les créateurs de la cartographie ; la première carte est attribuée à Anaximandre (VIe s. av. J.-C.). Hipparque et Marin de Tyr auraient inventé les cartes planes avec méridiens parallèles. Ératosthène (IIIe s. av. J.-C.) mesura avec une assez grande précision la circonférence de la Terre. 000200000C0E00000CDD C08,Les guerres de conquête amenèrent les Romains à explorer systématiquement tous les pays riverains de la Méditerranée, de la Gaule, des régions rhénanes, du sud de l'Angleterre et des Balkans. À l'époque impériale, les marins grecs fréquentaient régulièrement les côtes de l'Arabie, le golfe Persique, le Malabar ; ils atteignirent Ceylan et connurent l'existence de la presqu'île de Malacca en même temps qu'ils se familiarisaient avec le phénomène des moussons. Des relations commerciales s'établirent entre l'Empire romain et la Chine des Han. En Afrique, les navigateurs de l'époque romaine atteignirent peut-être Zanzibar, sur la côte orientale. L'exploration terrestre du continent africain fit quelques progrès. Néron envoya une petite troupe à la recherche des sources du Nil, mais l'expédition ne put dépasser les premiers marécages du Bahr el-Ghazal. En 19 av. J.-C., Cornelius Balbus occupa la capitale des Garamantes, Djerma (Libye). En 42 de notre ère, Suetonius Paulinus traversa l'Atlas et le Sahara marocain. Les Romains trafiquaient avec le Soudan ; ils connaissaient l'existence du Niger. L'époque romaine est illustrée par des grands géographes, tels que Strabon, Pline l'Ancien et surtout Ptolémée (IIe s. de notre ère), dont l'œuvre résume toute la science de l'Antiquité en ce domaine. De la cartographie romaine subsiste notamment la Table de Peutinger, du nom d'un érudit allemand du XVIe s, qui publia la copie médiévale d'une carte romaine du IIIe ou du IVe s. apr. J.-C. Les grandes religions chrétienne et musulmane contribuèrent indirectement à donner une nouvelle impulsion aux découvertes. Le désir d'apostolat poussa les missionnaires vers des terres inconnues. Au Ve s., l'Irlande, restée en dehors du monde romain, entra dans la communauté chrétienne. À partir du VIIe s. commença l'évangélisation de l'Europe du Nord. Les grands découvreurs du haut Moyen Âge furent les Scandinaves. Les Vikings s'établirent aux Féroé, aux Orcades, aux Hébrides. Ils atteignirent l'Islande vers 860, doublèrent le cap Nord et pénétrèrent dans la mer Blanche vers 870. Éric le Rouge, vers 982, découvrit le Groenland et, vers l'an mille, son fils, Leiv Ericson, aborda une terre qu'il nomma Vinland. Il s'agissait probablement des côtes américaines. Sous le nom de Varègues, les Vikings parcoururent les plaines de la Russie et inaugurèrent les itinéraires qui allaient de la Baltique à la mer Noire. Les Arabes rayonnèrent, après la conquête islamique, aussi bien vers l'Asie continentale et l'Indonésie que vers l'Afrique. Ils conservèrent, mieux que les Occidentaux, l'héritage scientifique de l'Antiquité et furent les meilleurs géographes du Moyen Âge. Les commerçants arabes visitaient les ports de l'Inde, les îles de la Sonde, les côtes de la Chine du Sud ; leurs caravanes parcouraient aussi bien les steppes de l'Asie centrale que le désert du Sahara. Les ouvrages des grands géographes tels que Masoudi (Xe s.), Idrisi (XIIe s.), Ibn Batouta (XIVe s.) ont apporté, sur l'Asie et sur l'Afrique intérieure, des renseignements inaccessibles aux Européens. 000200000EB4000018E5 EAE,Cependant, les croisades éveillèrent en Occident un intérêt passionné pour le monde oriental. Apprenant que les Mongols venaient de fonder un immense empire englobant l'Asie centrale et la Chine, les croisés espérèrent obtenir leur alliance contre les musulmans de Syrie et d'Égypte. Au cours du XIIIe s., le pape et le roi de France envoyèrent ainsi vers le grand khan des missionnaires diplomates : en 1245/46, Plan Carpin visita la cour mongole, près du lac Baïkal, après avoir traversé la Russie kiévienne. Sur l'ordre de Saint Louis, Guillaume de Rubrouck fit le même voyage de 1252 à 1256. Ces contacts ne donnèrent aucun résultat politique, mais ouvrirent la voie à des missions commerciales dont la plus célèbre fut celle de Marco Polo, qui séjourna en Chine de 1275 à 1295. La tolérance des souverains mongols permit à des missionnaires catholiques de s'établir à Cambaluc (Pékin) et dans d'autres villes chinoises ; l'un de ces religieux, l'Italien Odoric de Pordenone (début du XIVe s.), visita au cours de son voyage l'Inde, l'archipel malais, la Chine méridionale, fut le premier Européen à pénétrer à Lhassa, la ville sainte du Tibet, et revint par Kaboul et la Perse. Les « grandes découvertes » de la Renaissance À partir de la fin du XVe s., en une trentaine d'années, de 1492 à 1522, le monde connu des Européens allait s'élargir brusquement grâce à la découverte successive de l'Amérique, de la route des Indes et de l'océan Pacifique. L'Europe, après la crise du XIVe s., connaissait une vive reprise économique accompagnée d'une croissance démographique et d'un renouveau de l'esprit d'entreprise. Les épices utilisées dans la cuisine et la pharmacopée, et les produits de luxe de l'Orient, étoffes de soie et de coton, perles et pierres précieuses tenaient alors une place très importante dans le commerce international. Les Vénitiens s'étaient assuré au Levant le monopole du trafic des marchandises rares de l'Orient mais, à la fin du XVe s., le commerce avec les pays arabes devenait de plus en plus difficile parce que les Turcs, maîtres de Constantinople (1453) et de tout le Proche-Orient, dominaient les routes commerciales et exigeaient qu'une partie des marchandises fût payée en or et en argent, alors que les mines européennes ne suffisaient plus aux besoins sans cesse croissants d'une économie en expansion. Le but principal des expéditions maritimes du XVe s. a donc été d'ouvrir une route nouvelle pour obtenir à bas prix les produits de l'Orient et trouver aux Indes des mines de métaux précieux à exploiter. D'autres causes ont également joué : l'idée de prendre à revers le monde musulman en recherchant l'alliance d'un roi chrétien légendaire, le Prêtre Jean d'Abyssinie ; le désir d'évangéliser des idolâtres et des païens (v. MISSIONS) ; enfin, la curiosité scientifique, caractéristique de l'époque de la Renaissance. Puisque les routes traditionnelles de la Méditerranée orientale étaient fermées par la conquête ottomane, c'est vers l'Océan que l'Europe devait se tourner. Les Portugais et les Espagnols jouèrent un rôle de pionniers dans les découvertes. Sous l'impulsion d'Henri le Navigateur, les Portugais s'étaient engagés dès 1450 dans l'exploration des côtes de l'Afrique occidentale. Ils redécouvrirent Madère et les Açores et, vers 1460, commencèrent à se procurer l'or du Soudan sur les rives de la Guinée. En 1471, ils dépassaient l'équateur et pénétraient dans l'hémisphère Sud. Ils atteignaient ensuite le Congo, avec Diogo Cam (1485) et, deux ans plus tard, la pointe méridionale de l'Afrique, avec Bartholomeu Dias. En 1497, Vasco de Gama doublait le cap de Bonne-Espérance, abordait au Natal et, le 20 mars 1498, parvenait à Calicut sur la côte ouest de l'Inde. La route des Indes était ouverte. 000200000E7900002793 E73,Pendant que les Portugais contournaient l'Afrique, les Espagnols cherchaient la route de l'Inde à travers l'océan Atlantique. D'après la théorie ptoléméenne de la sphéricité de la Terre, remise en honneur au XVe s., un navigateur partant de l'Europe et avançant toujours vers l'ouest devait nécessairement atteindre l'Asie orientale. C'est sur la base de cette hypothèse que Christophe Colomb, Génois au service des Rois Catholiques, entreprit les voyages qui lui permirent de découvrir successivement les îles Bahamas (12 oct. 1492), Cuba, Haïti et enfin, à son troisième voyage (1498), le continent américain lui-même, dans la région qui fut baptisée Colombie. Mais Colomb ne sut jamais qu'il avait découvert un nouveau continent. En 1500, le Portugais Cabral, dévié de sa route par un courant alors qu'il se dirigeait vers l'Inde, aborda au Brésil. En 1513, Balboa, après avoir traversé les forêts de l'isthme de Panamá, aperçut une mer inconnue, qui était l'océan Pacifique. C'est Magellan qui, en nov. 1520, devait découvrir, en franchissant le détroit qui porte son nom, le passage par mer de l'Atlantique au Pacifique ; il traversa tout cet océan, découvrit en Océanie les îles Mariannes et, en mars 1521, aborda aux Philippines, où il devait être tué par les indigènes ; mais l'un de ses cinq navires réussit à regagner l'Espagne, après avoir traversé l'océan Indien et doublé le cap de Bonne-Espérance (1522). Le premier tour du monde était ainsi accompli. Voyages maritimes du XVIe au XIXe s. Alors que Portugais et Espagnols se détournaient des voyages de découvertes pour se consacrer entièrement au commerce lointain et à la colonisation, les autres puissances maritimes de l'Europe, France, Angleterre, Pays-Bas, entreprenaient en hâte d'autres explorations afin de ne pas laisser les Ibériques se partager le monde avec la bénédiction du Saint-Siège (Traité de Tordesillas, 1494 (v.)). Les Français se dirigèrent vers l'Amérique du Nord. En 1534/35, Jacques Cartier pénétra dans le golfe du Saint-Laurent et remonta le fleuve jusqu'à l'endroit où devait s'élever plus tard la ville de Montréal. Sous Henri IV, Champlain commença l'exploration du Canada, fonda la colonie de la Nouvelle-France et la ville de Québec (1603). En partant du Canada, les missionnaires et les trappeurs français découvrirent ensuite le Mississippi, dont le cours fut exploré par Marquette et Jolliet (1673), puis par Cavelier de La Salle, qui atteignit l'embouchure du fleuve et fonda la colonie de la Louisiane (1683). Les Anglais, qui avaient commandité dès 1497 l'expédition de l'Italien Cabot sur les côtes de Terre-Neuve et du Labrador, tentèrent d'enlever aux Portugais le monopole du commerce avec les Indes en cherchant dans la zone polaire un passage direct entre l'Atlantique et le Pacifique, soit par le Nord-Est, au N. de l'Europe et de la Sibérie, soit par le Nord-Ouest, au N. de l'Amérique. L'exploration de la première voie commença en 1533 avec Richard Chancellor, qui ne put s'aventurer au-delà de la mer Blanche mais atteignit le port d'Arkhangelsk et ouvrit ainsi les relations maritimes entre l'Angleterre et la Moscovie. La seconde voie suscita des tentatives plus nombreuses : celle de Frobisher, qui ne dépassa pas le nord de la presqu'île du Labrador (1576/78) ; celle de John Davis, qui découvrit en 1585 le détroit de Davis, entre l'Amérique et le Groenland, et s'avança jusqu'à 72° de latitude N. ; celle de Hudson, qui périt abandonné par son équipage après avoir reconnu la baie qui porte son nom (1610/11) ; celle de Baffin et Bylot (1616), qui parvinrent dans la baie de Baffin, au N. du détroit de Davis, sans se douter qu'ils se trouvaient à l'entrée du passage recherché. 000200000E3B00003606 E35,Les Hollandais explorèrent de leur côté le passage du Nord-Est, avec Barents, qui découvrit le Spitzberg (1576) et la Nouvelle-Zemble (1577). Vers le sud, avec Cornelius Schouten, ils furent les premiers à contourner la Terre de Feu, au S. du détroit de Magellan, et donnèrent son nom au cap Horn (1616). D'autres Hollandais contribuèrent à l'exploration du Pacifique, alors que leur pays entreprenait avec succès de supplanter les Portugais en Indonésie. Willem Jansz fut sans doute, en 1606, le premier Européen à apercevoir les côtes de l'Australie. Abel Tasman fit de 1642 à 1644 la circumnavigation de l'Australie, découvrit l'île qui prit plus tard en son honneur le nom de Tasmanie, ainsi que la Nouvelle-Zélande. Grâce aux progrès accomplis par l'astronomie, par la cartographie et par les techniques de navigation, le XVIIIe s. allait être marqué par de grands voyages de portée scientifique. Vitus Béring, Danois au service de la Russie, reconnut les côtes de la Sibérie orientale et découvrit le détroit qui porte son nom (1728), puis les îles Aléoutiennes et l'Alaska (1741). La croyance en l'existence d'un vaste continent austral attira les navigateurs vers le Pacifique Sud. Le voyage de Bougainville (1766/69) fit connaître Tahiti, les îles Samoa, les Nouvelles-Hébrides et les îles Salomon. Plus retentissants encore furent les trois voyages (1768/71, 1772/75, 1776/79) de l'Anglais James Cook ; celui-ci établit l'insularité de la Nouvelle-Zélande, reconnut la côte orientale de l'Australie, détruisit la légende du continent austral, découvrit la Nouvelle-Calédonie et les îles Sandwich (Hawaii), et traversa tout le Pacifique jusqu'au détroit de Béring. À la veille de la Révolution, une nouvelle expédition française, commandée par La Pérouse, explora les côtes de la Chine, du Japon et de la Mandchourie (1785/88). Comme Béring et Cook, La Pérouse connut une fin tragique, et les restes de son expédition ne furent retrouvés qu'en 1837. Les voyages de Vancouver sur la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord (1791/94) firent faire de grands progrès à l'hydrographie. Dans le domaine des explorations terrestres, on retiendra surtout l'entreprise de Mackenzie, qui fut le premier Européen à traverser toute l'Amérique du Nord, jusqu'au Pacifique (1793), un exploit renouvelé, de 1804 à 1806, par les Américains W. Clark et M. Lewis, du haut Missouri au Pacifique. C'est à la découverte de l'Afrique que se consacrèrent la plupart des explorateurs du XIXe s. avec des préoccupations très diverses : curiosité scientifique, évangélisation, lutte contre l'esclavage, conquête, colonisation. Les voyages les plus importants furent ceux de René Caillié (1826/27), de Barth et Overweg (1850/54), de Rohlfs (1862/78), de Nachtigal (1869/74), de Foucauld (1883/84), dans les régions sahariennes, dans le désert de Libye et au Darfour ; les expéditions de Mungo Park (1793/1805) et Clapperton (1822/28) au Niger et en Guinée ; les voyages de Livingstone, qui, entre 1840 et 1873, traversa l'Afrique australe, reconnut le cours entier du Zambèze, explora la région des Grands Lacs, découvrit le lac Nyassa et participa à la découverte de la source du Congo ; le voyage de Stanley, qui retrouva Livingstone en nov. 1871, puis réalisa la première traversée de l'Afrique d'est en ouest (1874/77), et celui du Portugais Serpa Pinto, qui traversa à son tour l'Afrique australe, mais d'ouest en est (1877/79). Le problème des sources du Nil, qui avait excité la curiosité dès la plus haute antiquité, fut résolu à la suite des voyages des Anglais Burton, Speke et Grant (entre 1858 et 1863), et de l'Allemand Schweinfurth (1868/71). 0002000011A00000443B 1199,En Asie comme en Afrique, les voyages d'exploration préludèrent généralement à la colonisation politique et économique par les puissances européennes. L'expansionnisme russe fit faire des progrès rapides à la connaissance géographique de la Sibérie et de l'Asie centrale. La Sibérie, dont la prospection par les Russes avait commencé à la fin du XVIe s. (v. SIBÉRIE), fut traversée dans toute sa longueur, de l'embouchure de l'Ob au Kamtchatka, par Erman (1828/29). Entre 1871 et 1884, un officier russe, Prjévalski, parcourut la Mongolie orientale et méridionale, le désert de Gobi, le Turkestan oriental, la Dzoungarie, le Tibet central, mais c'est en vain qu'il essaya de pénétrer à Lhassa, la ville sainte du lamaïsme, qui s'était fermée aux étrangers après la visite de deux missionnaires français, Huc et Gabet (1843/46). Un autre missionnaire, le Père David, parcourut la Mongolie du Nord (1868/70). De 1880 à 1893, le Français Pierre-Gabriel Bonvalot, accompagné dans son dernier voyage par le prince Henri d'Orléans, explora le Turkestan, la Perse, l'Afghanistan et, parti du Pamir, parvint au Tonkin, après avoir traversé le Tibet. La Chine du Nord et du Centre avait été minutieusement visitée par l'Allemand Richthofen (1860/72). La conquête française en Indochine fut préparée par le voyage de Mouhot (1858) et par la mission de Doudart de Lagrée et de Francis Garnier, qui remontèrent le Mékong en 1866/68 ; après eux, Dupuis parcourut la région du fleuve Rouge (1872), et la mission Pavie (1892/95) renouvela complètement la connaissance du Tonkin et du Yun-nan. Les difficiles explorations polaires Les explorations polaires furent les dernières, les plus difficiles de toutes, et celles qui revêtirent le caractère le plus strictement scientifique et désintéressé. Avec des moyens nouveaux, les navigateurs du XIXe s. reprirent la recherche d'une voie directe de l'Atlantique au Pacifique. Après de multiples tentatives, marquées de nombreux drames, le passage du Nord-Est fut découvert, en 1878/79, par Nordenskjöld ; le passage du Nord-Ouest, qui était l'objectif de l'expédition de sir John Franklin (1845/48), fut trouvé dès 1850 par McClure, qui le parcourut d'ouest en est, en bateau et en traîneau, mais c'est seulement en 1903/06 que la traversée entièrement maritime fut réalisée par Amundsen. Ces expéditions furent décevantes, car elles révélèrent que les deux passages étaient impraticables à la navigation commerciale. L'exploration du pôle Nord et de l'Arctique fut préparée par la découverte de la terre François-Joseph (1874), par la première traversée du Groenland (Nansen et Sverdrup, 1888), par l'expédition de Nansen, qui, en 1895, atteignit 86° 14´, par la tentative aérienne du Suédois Andrée en 1897, mort dans une île de la mer de Barents après la chute de son ballon, par l'expédition italienne du duc des Abruzzes, qui atteignit 86° 34´ en 1900. On admet généralement que le pôle Nord fut conquis, le 6 avr. 1909, par Peary, mais cet exploit demeure contesté par certains spécialistes, de même que celui du futur amiral Byrd, qui aurait été le premier aviateur à survoler le pôle Nord, le 9 mai 1926, peu avant le dirigeable Norge d'Amundsen et Nobile. La région de l'Antarctique - approchée en 1774 par Cook - fut, au XIXe s., l'objectif des expéditions de Dumont d'Urville (1837/40, découverte de la terre Louis-Philippe et de la terre Adélie) ; de J. C. Ross (1841/43, découverte de la mer de Ross, de la terre Victoria, de la Grande Barrière ; avance extrême : 78° 9´) ; de Gerlache (1897/99). Dans les premières années du XXe s., les missions scientifiques se succédèrent : l'expédition britannique de R. F. Scott et Shackleton (1902/04), qui escalada la Grande Barrière et atteignit 82° 17´ ; les expéditions de Charcot avec deux navires, le Français (1903/05) et le Pourquoi pas ? (1908/10) ; la seconde expédition de Shackleton (1907/09), qui parvint jusqu'à 88° 23´. Le pôle Sud fut enfin atteint, en déc. 1911, par le Norvégien Amundsen ; Scott y parvint à son tour, en janv. 1912, mais l'explorateur anglais devait mourir, avec ses compagnons, sur la route du retour. En 1957, l'Union soviétique inaugura, avec le lancement réussi de Spoutnik I, premier satellite artificiel, l'ère des expéditions dans l'espace, qui allait affiner notre connaissance géographique. La mesure des distances intercontinentales, à 10 cm près, permit de localiser précisément des îles, comme Tahiti, dont l'emplacement en 1950 n'était connu qu'à plusieurs kilomètres près.
« SOMMAIRE DECOUVERTE DU MONDE CE2 Histoire Construire une frise chronologique Se repérer dans la Préhistoire Situer et caractériser l’âge de la pierre taillée Situer l’âge de la pierre polie et l’entrée dans l’âge des métaux Mettre en relation la naissance de l’écriture et l’entrée dans l’Histoire Décrire la Gaule romaine Retracer les invasions barbares, comprendre le rô le de Clovis Décrire l’organisation de la société féodale au M oyen Âge Décrire la société féodale (1) : ceux qui prient Décrire la société féodale (2) : ceux qui travail lent Caractériser le règne d’Hugues Capet et des premi ers Capétiens Retracer les premières croisades Décrire la ville du Moyen Âge Retracer la Guerre de Cent ans Situer et caractériser le règne de Louis XI Géographie Découvrir la Terre Étudier différentes représentations de la Terre Situer les six continents Repérer les grandes zones climatiques Caractériser la vie dans les milieux polaires Caractériser la vie dans les milieux tropicaux Caractériser la vie dans les milieux tempérés Situer et caractériser l’Asie et l’Océanie Situer et caractériser l’Afrique Situer et caractériser l’Amérique et l’Antarctiqu e Situer et caractériser l’Europe Situer la France dans l’Europe Analyser et cartographier un paysage Lire une carte Éducation civique Vivre ensemble : tous différents, tous égaux Connaître ses droits et ses devoirs d’enfant Comprendre les règles sur lesquelles repose la vi e à l’école Découvrir sa commune, ses élus Veiller à sa sécurité à la maison Connaître les personnes au service de notre sécur ité Sciences et technologie Établir la fiche d’identité de différents arbres Observer un bosquet au fil des saisons (1) : en a utomne Fabriquer un objet en suivant une fiche technique Reconnaître et utiliser des leviers Observer et utiliser un VTT. »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- SOMMAIRE DECOUVERTE DU MONDE CM2(les fonctions interactives ne sont accessibles que depuis le CD)Cliquez sur le point vert pour la fiche élève et sur le point rouge pour la fiche dumaître.
- Préparation à l’oral du baccalauréat de français Analyse linéaire n°4 - Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990 (épilogue)
- Lecture Linaire n*3 Introduction : Juste la fin du monde Deuxième partie scène 3 « tu es là »
- Objet d'étude : La poésie du XIX et du XX siècle. Parcours complémentaire : Alchimie poétique : réinventer le monde. Analyse linéaire 2/2 « Le Pain », Francis Ponge, Le Parti pris des choses, 1942
- Tableau géopolitique du monde en 1913 (plan détaillé)