Somalie (2005-2006): Impasse politique
Publié le 24/09/2020
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Somalie (2005-2006): Impasse politique
Deux problèmes ont divisé, jusqu’à l’affrontement physique, les membres du
Gouvernement fédéral transitoire (GFT) mené par le président Abdullahi Yusuf et
le Premier ministre Ali Mohamed Gedi : le siège du pouvoir à Mogadiscio et
l’implication de l’Éthiopie dans la sécurisation du pays.
Le Parlement s’est
quant à lui scindé en mars 2005 : voyageant en plusieurs groupes, entre 100 et
120 députés placés sous la conduite du président de l’institution, Sharif Hassan
Shaykh Adan, se sont retrouvés à Mogadiscio à la mi-mai.
Dans les mois suivants, l’impasse politique est devenue manifeste.
À la fin mai
2005, l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement) a déclaré
qu’il était plus prudent de temporiser avant de déployer des troupes.
Le 14 juin
2005, à la suite de multiples pressions, les notables du GFT, au grand
soulagement des autorités kényanes et de la communauté internationale, ont
libéré les hôtels de Nairobi pour rentrer en Somalie.
Une majorité d’entre eux
s’est s’installée dans la ville de Jowhar, contrôlée par Mohamed Omar Habid
Dhere, un proche parent du Premier ministre somalien.
À Mogadiscio, en juin toujours, pour la première fois depuis le début de la
guerre civile, la population – notamment des associations de femmes – a obligé
les chefs de faction à respecter leurs promesses sur la sécurisation de
Mogadiscio, en démantelant les points de contrôle dans les rues de la capitale
et en cantonnant leurs milices à l’extérieur de la ville.
Le succès, partiel
mais réel, a été néanmoins de courte durée, faute de moyens, la communauté
internationale préférant soutenir le GFT en attendant une hypothétique
réconciliation.
Ce n’est que le 6 janvier 2006 à Aden qu’un accord entre les présidents du GFT
et du Parlement a ouvert la voie à une rassemblement du Parlement réunifié à
Baidoa, à compter du 26 février.
Cette bonne nouvelle n’a toutefois pas eu
d’implication directe sur la vie de la population, de plus en plus précaire.
D’abord, l’irrégularité des pluies depuis trois ans a laissé augurer un besoin
massif d’aide alimentaire.
Ensuite, les incidents armés entre populations ou
factions se sont multipliés dans le Puntland (Bosaso, Galkayo), le Centre
(Beledweyne) et l’extrême sud de la Somalie (Baidoa, Kismayo).
Enfin, la guerre
a repris à Mogadiscio.
En février, mars, avril et mai 2006, une alliance antiterroriste stipendiée par
les États-Unis, regroupant factions et hommes d’affaires de la capitale (mais
également Mohamed Dhere), a mené la guerre contre les Tribunaux islamiques de la
capitale.
Ces derniers ont été accusés de protéger des « jihadistes » étrangers
impliqués notamment dans les attentats contre les ambassades américaines de
Nairobi et Dar-es-Salaam, en août 1998, et dans l’attaque d’un hôtel de Mombasa
en novembre 2002.
Malgré plusieurs centaines de morts et de blessés, des
milliers de déplacés, l’ordre antiterroriste a peiné à s’imposer.
Quant aux
Européens, silencieux sur les responsabilités dans ces combats, ils ont annoncé
vouloir dépenser 70 millions d’euros pour améliorer la gouvernance en Somalie.
Les élections parlementaires au Somaliland, tenues dans des conditions
honorables le 29 septembre 2005, ont constitué dans un tel contexte une heureuse.
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