Somalie (2000-2001): Reconstruction de l'État
Publié le 24/09/2020
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Somalie (2000-2001): Reconstruction de l'État
Soutenue à bout de bras par les Nations unies, la conférence d'Arta (Djibouti) a
débouché au terme de plus de quatre mois d'intenses discussions (mai-septembre
2000) et de marchandages sur la sélection d'un Parlement de 245 membres (dont 20
nommés par le président djiboutien !) et d'un président, Abdiqassem Salad
Hassan, jadis ministre de l'ancien dictateur Siyad Barre.
Les participants
étaient pour l'essentiel des Somaliens du Sud, des éléments de la nombreuse
diaspora au sein desquels était très bien représentée l'ancienne élite politique
et militaire du régime de S.
Barre.
Celui-ci s'était achevé en 1991 alors que le
pays sombrait dans la guerre civile, des factions militaires rivales constituant
des bastions régionaux.
Outre Djibouti, un groupe d'hommes d'affaires somaliens
et les milieux islamiques et islamistes ont soutenu ce processus.
Malgré la reconnaissance de la Ligue arabe et de l'Organisation de l'unité
africaine (OUA) et malgré l'appui de l'Italie, il n'était pas certain que cette
treizième conférence de réconciliation débouche sur une véritable solution pour
la Somalie.
En effet, après huit mois d'existence, le nouveau gouvernement était
toujours incapable de contrôler Mogadiscio, comme de mettre en place une
administration, même dans un district de la capitale.
L'affairisme dominait déjà
dans les couloirs du nouveau pouvoir.
Certains chefs de faction, à Mogadiscio
mais aussi dans le centre-sud du pays, ne reconnaissaient pas son autorité et sa
légitimité, sachant pouvoir compter moins sur leurs propres forces que sur les
divisions qui minent déjà le gouvernement.
Surtout, celui-ci a été incapable de négocier avec les administrations
régionales du Somaliland et du Puntland, ce qui était l'une des conditions
posées par l'Éthiopie à sa reconnaissance du nouveau pouvoir.
En effet, les
dirigeants du Somaliland n'étaient pas représentés à Arta et le clan
majoritaire, les Issaq, l'était de façon très inéquitable : c'est dire qu'ils
ont considéré ce nouveau gouvernement avec suspicion et estimé qu'il pourrait
peut-être offrir une solution pour le sud de la Somalie, ou simplement
constituer une faction supplémentaire à Mogadiscio.
La situation au Puntland
était plus contrastée, des hommes politiques de la région de Bossasso, rivaux
d'Abdullahi Yusuf Ahmed qui la préside, ayant obtenu des postes importants dans
le gouvernement à Mogadiscio.
L'Éthiopie jouait également un rôle important.
Elle craignait un regain
d'activisme de la part de groupes islamistes armés et d'opposants sur son flanc
sud, compte tenu, à la fois, de l'influence des islamistes sur A.
Salad et de la
sympathie d'États arabes comme le Soudan et l'Arabie saoudite à son égard.
Le
soutien éthiopien à certains dirigeants de faction tenait donc plus à son désir
d'établir une zone de sécurité qu'à une sympathie politique pour eux..
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