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Somalie (1998-1999): Le champ clos des rivalités régionales

Publié le 24/09/2020

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« Somalie (1998-1999): Le champ clos des rivalités régionales La situation humanitaire s'est encore détériorée en Somalie à cause des conséquences du phénomène climatique El Niño et d'une insécurité grandissante dans le Sud.

Au niveau politique, on pouvait croire à une amélioration, puisqu'un gouvernement régional a été mis en place dans le Nord-Est, sous la direction d'Abdullali Yussuf Ahmed en juillet 1998, sans demander la sécession, qu'une administration de la capitale (région de Benadir) a été nommée, après de fortes incitations arabes, un mois plus tard, et que deux autres régions, Hiran (à la frontière avec l'Éthiopie) et Jubaland (à la frontière avec le Kénya), ont émis le même v œu.

Il y a cependant loin des déclarations des chefs de guerre à la réalité sur le terrain. L'État du Puntland, qui revendique le Nord-Est et deux régions frontalières rattachées au Somaliland, Sol et Sanag, a pris Garowe pour capitale politique. Mais la situation n'a guère changé.

Au nom de la décentralisation régionale, tous les programmes d'aide doivent être approuvés non par les communautés locales, mais par le bureau du président! Celui-ci, soutenu par l'Éthiopie, essaie d'imprimer de nouveaux billets de banque, sans doute pour ne pas laisser ce "privilège" à l'un de ses rivaux de Mogadiscio, Hussein Mohamed Aydiid, aidé par la Malaisie.

Grâce aux armes octroyées par Addis-Abéba, la nouvelle force de police a occupé Las Anod, jusqu'alors sous le contrôle nominal du Somaliland, au risque de nouveaux combats, dans une zone déjà durement frappée par la récession économique - l'Arabie saoudite a interdit les importations d'ovins en février 1998. A Mogadiscio, les divisions au sein des factions, notamment celle d'Ali Mahdi Mohamed, se sont encore aggravées à cause des multiples interventions égyptiennes et éthiopiennes et du manque de discernement de l'Italie, seule puissance occidentale encore impliquée.

La Somalie est ainsi devenue le champ clos des rivalités régionales.

Aucune organisation internationale ne s'émeut plus du réarmement général patronné par l'Érythrée, l'Éthiopie et la Libye, malgré un embargo décidé en 1992 par les Nations unies, ni des incursions de l'armée éthiopienne.

Dans les régions de Gédo, Bay, Bakol et Bas-Jubba, toute présence humanitaire est très risquée et l'aide aux populations est devenue très limitée, malgré des besoins immenses. Le Somaliland fait donc figure d'un havre de paix, à condition de ne considérer que sa partie "utile" (le triangle Borama-Hargeysa-Berbera) et de ne pas voir la corruption croissante d'une administration semblable à celle des dernières années de Siyad Barre, le dernier chef d'État de la Somalie avant que le pays ne sombre dans les partitions.... »

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