Soljénitsyne Alexandre Issaïevitch
Publié le 30/08/2020
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SOLJÉNITSYNE Alexandre Issaievitch. Écrivain russe. Né à Kislovodsk (Caucase) le 11 décembre 1918. Fils d’un employé d’origine paysanne qui mourut avant sa naissance, il suivit des cours de mathématiques et de physique à l’Université de Rostov (1936-1941) et en même temps, par correspondance, des cours de littérature du MIPHLI (Institut d’histoire, de philosophie et de littérature de Moscou). Il fut appelé sous les drapeaux en octobre 1941, avança de simple soldat jusqu’au grade de capitaine d’artillerie et à la veille de la victoire, en février 1945, fut arrêté par la police militaire pour avoir, paraît-il, insulté Staline dans une lettre à un ami ; condamné à huit ans d’internement concentrationnaire, il les passa dans des camps de différents types : dans un Institut de recherches électroniques pour les prisonniers politiques et dans des « camps spéciaux » de régime sévère. Il fut libéré en mars 1953 et condamné à « l’exil perpétuel » dans un village de Kasakhstan. Heureusement, ce « perpétuel » ne dura que trois ans et, en 1957, Soljénitsyne fut, comme tant d’autres, réhabilité. Il enseigna jusqu’en 1962 les mathématiques et la physique dans des écoles secondaires de campagne et de petites villes dont la dernière fut Riazan. C’est en novembre 1962 qu’eut lieu la première publication d’une œuvre de Soljénitsyne. Le directeur de la revue Novy mir, A. Tvardovski, obtint l’autorisation de N. Khrouchtchev pour publier le récit Une journée divan Denissovitch, tableau véridique du monde concentrationnaire qui jusqu ici restait un sujet tabou. La parution de ce récit, d’une rare perfection artistique, signé d’un nom inconnu, fit sensation : c’était non seulement une percée politique, mais la découverte d’un écrivain venu au monde tout mûr, sans période d’apprentissage. Les autres nouvelles qui suivirent dans la même revue renforcèrent cette conviction : La Maison de Matriona [janvier 1963], L’Inconnu de Kretchetovka [ janvier 1963], Pour le bien de la cause [juillet 1963]. Mais après la chute de Khrouchtchev (octobre 1964), le pouvoir change de politique et la dénonciation des crimes de l’époque stalinienne devint impossible. Soljénitsyne, qui avait espéré publier son grand roman Le Premier Cercle sur la vie des détenus dans les camps privilégiés de Mavrino, ne put même pas le remplacer pour le Novy mir par un autre qui semblait inoffensif, Le Pavillon des cancéreux , interdit lui aussi par une censure devenant de plus en plus féroce. Ces deux romans ne furent diffusés que par le « Samizdat » (en copies dactylographiées) ; plus tard, ils parurent en Occident, en original et en nombreuses traductions. Ces publications assurèrent la gloire mondiale de Soljénitsyne. Elles provoquèrent son expulsion de l’Union des écrivains soviétiques (novembre 1969), mais elles permirent de décerner à Soljénitsyne le prix Nobel de Littérature 1970. Le Prix Nobel pour un écrivain dissident ! Ce fait déclencha une tempête d’injures et de calomnies dans la presse soviétique. Mais Soljénitsyne ne se laissa pas effrayer et ne suivit pas l’exemple de Pasternak qui, en 1958, se vit obligé de refuser le prix pour éviter son expulsion. Il l’accepta (d’ailleurs sans aller à Stockholm) et se remit au travail, ne prêtant aucune attention aux orages idéologiques ; il commença la grande épopée qu’il intitulera plus tard La Roue rouge et qui doit devenir l’histoire romancée de la Révolution russe. Le premier volume (« Nœud ») sortit en Occident sous le titre de Août quatorze [1972]; il s’agit de la débâcle de l’armée russe en Mazurie; cette catastrophe militaire est pour Soljénitsyne une des causes majeures de la Révolution, provoquée finalement par l’impuissance et le libéralisme naïf du pouvoir tzariste, et par des fautes stratégiques impardonnables.
Après la découverte par le KGB du manuscrit clandestin de L’Archipel du Goulag, énorme et terrible dossier relatif à la répression exercée en Union soviétique sur des millions de citoyens et des peuples entiers, Soljénitsyne ordonna la publication de la copie qui depuis deux ans attendait en Occident ; le scandale devint énorme : les limites de la désobéissance étaient dépassées depuis longtemps. En février 1974, Soljénitsyne fut arrêté et expulsé de l’URSS. Il se fixa pour quelque temps à Zurich où il écrivit les onze chapitres de sa Roue rouge, Lénine à Zurich [1975] et partit en août 1976 pour le Vermont (USA) où il est maintenant fixé. Pendant son émigration, Soljénitsyne a prononcé plusieurs grands discours qui expliquent sa position politique, qui a parfois été qualifiée de « réactionnaire » — y compris par d’autres émigrés. Aussi discutables que soient ses idées sur l’évolution du monde — l’Europe subit une crise qui a commencé à l’époque de la Renaissance quand l’Homme s’est cru le centre de l’univers et qui a été aggravée au XVIIIe siècle par les encyclopédistes français et leurs disciples; le salut de l’Humanité est dans le renoncement au progrès, à la science moderne et à la conception anthropocentriste du monde. — Alexandre Soljénitsyne reste l’homme de cœur et d’honneur qui a réussi à effectuer la première percée dans le mur du totalitarisme soviétique.
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Soljenitsyne Alexandre Issaïevitch
Ecrivain russe
* 11.12.1918, Kislovodsk, Caucase
Emprisonné puis exilé au Kazakhstan de 1945 à 1956 pour avoir tenu des propos
antistaliniens, Soljenitsyne livre la première description authentique de la vie
dans les camps sous Staline : "Une Journée d'Ivan Denissovitch" est le roman
qu'il publie en 1962 sous la protection du successeur de Staline,
NikitaKhrouchtchev.
Par la suite, il reprendra ce thème en détail dans une
célèbre trilogie, "L'Archipel du Goulag".
En 1970, il obtient le prix Nobel de
littérature.
Il ne se déplace pas pour le recevoir, craignant en tant que
dissident de ne plus pouvoir retourner dans son pays.
Au cours des années
suivantes, il est expulsé du comité des écrivains soviétiques (1970), ainsi
qu’Andreï Sakharov.
Les principaux romans de Soljenitsyne ne sont publiés en
Russie qu'après l'effondrement du bloc communiste.
Dans "Le Pavillon des
cancéreux" (1963-1966, 1968 en français), l’écrivain fait part de son expérience
du cancer, une maladie qu'il combat en exil.
Avec "Août quatorze" (1971 en
français), roman contre la guerre centré sur la défaite de l'armée russe en
Prusse orientale au cours de la Première Guerre mondiale, et "Novembre Seize"
(1984, 1986 en français), il tente de réécrire une histoire plus objective de
son pays.
En 1974, ses critiques dérangeantes et virulentes du système
poststalinien lui valent d'être de nouveau arrêté, puis banni d'URSS.
Après des
séjours en Allemagne et en Suisse, il part, en 1976, pour les États-Unis.
Réhabilité en 1990, il rentre en Russie en 1994.
Dans son roman "Le Chêne et le
veau" (1974), il raconte son histoire personnelle..
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