Sixte IV della Rovere1414-1484Le 9 août 1471, quinze jours après la mort du pape Paul II, les cardinaux réunis en conclaveportèrent leurs suffrages sur l'un d'entre eux, François della Rovere, qui prit le nom deSixte IV.
Publié le 23/05/2020
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Sixte IV della Rovere
1414-1484
Le 9 août 1471, quinze jours après la mort du pape Paul II, les cardinaux réunis en conclave
portèrent leurs suffrages sur l'un d'entre eux, François della Rovere, qui prit le nom de
Sixte IV.
Ce que l'on savait du nouveau pape permettait de considérer ce choix comme
particulièrement judicieux.
Il était né cinquante-sept ans auparavant à Celle Ligure, près
de Savone, d'une famille ancienne, mais besogneuse.
Entré dès l'âge canonique dans
l'ordre des Frères Mineurs conventuels, il y avait fait de fortes études et avait conquis, en
1444, le grade de docteur en théologie à l'université de Padoue.
Pendant une vingtaine
d'années il enseigna la théologie dans diverses universités de Lombardie et de Toscane
avant de devenir procureur de Ligurie, procureur général et enfin, en 1464, ministre
général des Franciscains.
Trois ans plus tard, Paul II le nommait cardinal et lui attribuait le
titre de Saint-Pierre-aux-Liens.
Dans ces différentes charges, François della Rovere avait
fait preuve non seulement de science, mais aussi de modération ; il s'était efforcé d'apaiser
les querelles qui opposaient les Frères Mineurs et Dominicains et de rapprocher les deux
branches rivales de l'ordre des Frères Mineurs : conventuels et observants.
Placé sur le trône de saint Pierre, il sut rester un homme vertueux et pieux, animé d'une
dévotion toute spéciale pour la Vierge, en l'honneur de laquelle il fonda plusieurs églises
et institua la fête de la Visitation.
Les historiens ont depuis longtemps fait justice des
graves accusations portées contre sa personne par ses ennemis.
L'une cependant continue
d'entacher sa mémoire : celle d'avoir pratiqué un népotisme effréné.
Cette façon d'agir
trouve son explication dans la modestie même des origines de Sixte IV.
Pour faire
contrepoids aux puissantes familles aristocratiques romaines (Colonna, Savelli, Orsini, etc.)
qui peuplaient de leurs membres le Sacré Collège, il rechercha un appui dans sa propre
famille.
En l'espace de treize ans, six de ses neveux reçurent la pourpre cardinalice.
À ceux
qui étaient restés dans le siècle furent procurés des mariages avantageux et des charges
lucratives.
Si quelques-uns d'entre eux firent preuve de réelles qualités, tel le cardinal
Julien della Rovere, le futur pape Jules II, célèbre pour avoir rétabli l'ordre dans les États
de l'Église, la plupart en profitèrent pour donner libre cours à leurs ambitions et à leurs
passions.
L'un d'eux, Jérôme Riario, devait être le mauvais génie de son oncle et l'entraîner
dans l'imbroglio des affaires italiennes.
Devenu seigneur d'Imola, aux confins de la Toscane et de la Romagne, Jérôme Riario se
heurta à la puissante famille florentine des Médicis avec laquelle la papauté avait
jusqu'alors entretenu de bons rapports.
S'alliant à la famille rivale des Pazzi, il ourdit, en
1478, une conspiration dont le but était l'élimination de Laurent et de Julien de Médicis par
l'assassinat, puis la prise du pouvoir à Florence par les Pazzi.
Mais l'entreprise échoua.
Laurent, échappé de peu au massacre, sévit vigoureusement contre les conspirateurs et
leurs complices.
Le pape, qui avait ignoré, semble-t-il, les détails du complot, y répondit
par l'excommunication et l'interdit.
Ce fut bientôt la guerre ouverte, durant laquelle les
États italiens prirent parti qui pour le pape, qui pour Florence, non sans retournements.
Il
fallut l'émotion provoquée par la prise d'Otrante par les Turcs en 1480 pour que les
belligérants consentissent à déposer les armes.
Les intrigues de Jérôme Riario, qui
favorisait les visées ambitieuses de Venise sur Ferrare, rallumèrent le conflit en 1482.
Les
États pontificaux en pâtirent particulièrement, car il vint s'y greffer une reprise de la guerre.
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