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sionisme

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

sionisme, mouvement politique œuvrant à la création d'un État en Palestine réunissant tous les Juifs de la Diaspora.

Le nom du mouvement vient de celui de la montagne de Sion, sur laquelle se trouvait le Temple de Jérusalem. Le sionisme prit naissance à la fin du XIXe siècle à travers la doctrine de Theodor Herzl, qui publia en 1896 l'État des Juifs. Le terme fut employé pour la première fois en 1890 par le philosophe juif autrichien Nathan Birnbaum. Le sionisme se concrétisa en 1948 avec la création de l'État d'Israël. Néanmoins, s'il trouva là un certain aboutissement, il resta avant tout attaché au rassemblement de tous les Juifs en Israël. Or la création de l'État contribua tout au contraire à un essoufflement du mouvement.

2   ANTÉCÉDENTS HISTORIQUES
2.1   Les premiers migrants

Si le sionisme, mouvement politique, a pris naissance au XIXe siècle, il plonge ses racines dans la tradition religieuse, fondée à l'époque de l'exode des Juifs vers Babylone, puis codifiée après la répression par Rome de la dernière révolte juive de Bar Kocheba en 135 apr. J.-C. Les prophètes maintenaient alors vivace la croyance en un Dieu qui permettrait tôt ou tard au peuple juif de rentrer en Palestine, ou Eretz Israël (la terre d'Israël). Des siècles durant, les Juifs de la Diaspora associèrent l'espoir de leur retour à l'avènement du Messie. Ainsi, au cours de l'histoire, les Juifs n'ont-ils jamais cessé d'immigrer individuellement en Palestine pour rejoindre les communautés qui s'y trouvaient déjà. Cependant, avant l'avènement du sionisme, ils ne constituèrent jamais qu'une petite minorité au sein d'une population majoritairement arabe.

2.2   Vers l'assimilation

L'attente de la restauration d'Israël ne devait pas se transformer en mouvement politique avant des siècles. Ce processus s'amorça au XVIIIe siècle sous l'égide de la Haskalah (en hébreu, les Lumières), mouvement inspiré par la philosophie européenne des Lumières et inauguré par le philosophe juif allemand Moses Mendelssohn. La Haskalah marqua les débuts d'un mouvement de distanciation croissant par rapport au judaïsme orthodoxe traditionnel, substituant à la force unificatrice de la religion l'aspiration à un sentiment national juif. Elle se traduisit bientôt par une tendance à l'assimilation dans la société européenne. Ainsi, le mouvement réformateur juif libéral en Allemagne chercha-t-il à restreindre le judaïsme à une confession religieuse afin de permettre aux Juifs d'adopter la culture allemande. L'égalité politique des Juifs européens prit corps en 1791, durant la Révolution française, pour gagner ensuite en quelques décennies la plupart des pays européens.

2.3   La montée de l'antisémitisme moderne

Cette émancipation politique demeura cependant trompeuse. Dès la seconde moitié du XIXe siècle apparurent en Allemagne et en Autriche-Hongrie des partis antisémites. En Russie, où l'émancipation restait superficielle, l'assassinat du tsar Alexandre II en 1881 aviva les sentiments nationalistes et déclencha une série d'émeutes antijuives. Ces pogroms constituèrent pour les Juifs de Russie un tournant aussi décisif que l'avait été la Révolution française pour les Juifs de France et d'Europe de l'Ouest.

Pour échapper aux persécutions, un grand nombre de Juifs russes immigrèrent aux États-Unis. Convaincus que, tant qu'ils vivraient dans la Diaspora, ils seraient des boucs émissaires, que leur seul salut consistait dans une patrie qui leur appartînt en propre, un petit nombre de Juifs se rendit en Palestine, alors sous domination turque. En dépit de l'aide financière du philanthrope juif français Edmond de Rothschild, cette première immigration juive demeura insignifiante.

3   LA FONDATION DU MOUVEMENT SIONISTE
3.1   Les fondateurs et théoriciens du mouvement

Vers le milieu du XIXe siècle, deux rabbins orthodoxes européens, Jehuda Alkalai et Zevi Hirsch Kalisher, modernisèrent la croyance traditionnelle dans le Messie, enseignant qu'il revenait aux Juifs de préparer son avènement. En 1862, s'inspirant du mouvement nationaliste italien, le socialiste juif allemand Moses Hess publia Rome et Jérusalem, ouvrage dans lequel il rejetait l'idée d'une possible assimilation à la société européenne et soutenait que l'essence même du problème juif tenait dans l'absence d'un foyer national.

En 1896, Theodor Herzl, journaliste juif autrichien, publia un ouvrage intitulé Der Judenstaat. Versuch einer modernen Lösung der Judenfrage (l'État des Juifs. Une tentative de solution moderne à la question juive), dans lequel il analysait les causes de l'antisémitisme, en proposant d'y remédier par la création d'un État juif. Mais, s'il obtint des audiences auprès de l'empereur allemand Guillaume II et du sultan Abdülhamid II de Turquie, il ne parvint pas à les gagner à sa cause.

En 1897, il réunit le premier congrès sioniste à Bâle. Près de deux cents délégués formulèrent le programme de Bâle, lequel devait constituer l'assise théorique du mouvement sioniste. Était fixé comme objectif au sionisme la création « pour le peuple juif d'un foyer garanti par le droit public en Palestine «. Le congrès constitua également l'Organisation sioniste mondiale (OSM), lui conférant le droit de créer des sections dans tous les pays ayant une population juive substantielle.

N'ayant pas réussi à obtenir une charte du sultan, Herzl réorienta ses démarches diplomatiques vers la Grande-Bretagne, qui offrait d'étudier les possibilités d'une colonisation juive dans l'est de l'Afrique. Le plan « Ouganda « provoqua une quasi-scission du mouvement sioniste. Les sionistes russes accusèrent Herzl de trahir le programme sioniste. Il mourut peu après sa réconciliation avec ses détracteurs. Lorsque le VIIe congrès rejeta la solution est-africaine, en 1905, Israel Zangwill constitua l'Organisation territoriale juive, chargée de prospecter en tous lieux, afin de trouver un territoire qui pût convenir à la colonisation juive. Mais l'organisation de Zangwill ne fit guère d'adeptes et fut dissoute après sa mort.

3.2   Un mouvement pluriel

Le sionisme engendra une profusion d'idées et d'idéologies différentes. Les sionistes culturels souhaitaient ainsi que la Palestine fût le centre de la renaissance spirituelle et culturelle du peuple juif. Une autre tendance s'était formée autour de A.D. Gordon lequel, ayant écrit la Religion du travail, mettait en pratique cette idée tolstoïenne fondée sur l'importance du travail de la terre. Les sionistes socialistes, quant à eux, cherchaient à apporter une vulgate marxiste au sionisme : il fallait aux Juifs un territoire leur appartenant en propre afin d'y établir une société normalement stratifiée, dans laquelle ils pourraient engager le processus de lutte des classes menant à la révolution. Les expériences sociales de coopératives agricoles aboutirent à une création sioniste unique, le kibboutz (terme hébreu signifiant « collectivité «), qui formait le pivot politique, culturel et militaire des Yishuv (terme hébreu signifiant « colonie «, ou communauté juive en Palestine) avant la création de l'État d'Israël et durant les années qui suivirent. Enfin, les sionistes religieux considéraient comme relevant de leur devoir le fait d'orienter le renouveau national juif sur une voie plus traditionnelle. Cependant, ils devaient être bientôt accusés de compromettre leur foi par la quête du pouvoir politique.

4   LE SIONISME AU XXE SIÈCLE

Les deux plus grands succès du sionisme résident, au cours de ce siècle, dans l'engagement pris par le gouvernement britannique dans la déclaration Balfour de 1917 et la création d'Israël en 1948.

4.1   La déclaration Balfour

Durant la Première Guerre mondiale, les Britanniques avaient cherché à s'assurer les faveurs des sionistes afin de gagner les Juifs du monde entier à la cause alliée. La déclaration, formulée dans une lettre du ministre des Affaires étrangères Arthur James Balfour à un leader sioniste britannique, approuvait la création en Palestine d'un « foyer national pour le peuple juif «. L'établissement du mandat britannique sur la Palestine procura aux sionistes la charte à laquelle ils aspiraient.

4.2   Divisions internes et montée de l'hostilité arabe

Au lendemain de la guerre, le sionisme connut deux revers d'importance. Le nouveau régime soviétique interdit l'émigration aux Juifs russes, principale origine de la migration sioniste. En outre, un conflit éclata entre le leader du sionisme américain Louis Brandeis et Haïm Weizmann, à qui l'on devait le succès de la déclaration Balfour. Le différend était à la fois d'ordre personnel et idéologique. Le « sionisme synthétique « de Weizmann, qui prônait la lutte politique et la colonisation, l'emporta sur l'approche pragmatique de Brandeis qui, s'en tenant à la colonisation, ne considérait pas la nationalité. Weizmann sortit du conflit en leader incontesté cependant que Brandeis et son groupe faisaient sécession. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la philanthropie des Juifs américains se traduisit par une aide portée en majeure partie aux Juifs européens et non à la Palestine. En 1929, Weizmann créa l'Agence juive, organisme exploitant les ressources financières des Juifs désireux d'aider leurs frères en Palestine, sans toutefois souscrire aux objectifs politiques du sionisme.

Pendant la durée du mandat britannique (1920-1948), la population des Yishuv passa de 50 000 à 600 000 habitants. La plupart des nouveaux immigrants étaient des réfugiés fuyant les persécutions national-socialistes en Europe. En 1935, un groupe révisionniste dirigé par Z.V. Jabotinsky se sépara du mouvement pour former le Nouveau Parti sioniste. À la fin des années 1930, Jabotinsky, qui préconisait un État juif sur les deux rives du Jourdain, se voua sans succès à une campagne afin d'organiser l'évacuation massive des Juifs européens vers la Palestine.

Cependant, la coexistence avec les Arabes de Palestine devenait un problème de plus en plus aigu. La multiplication des émeutes dans les années 1920 s'intensifia jusqu'au conflit de 1936-1939. Le mouvement sioniste adoptait alors des positions divergentes, préconisant la fondation d'un État commun arabo-juif ou soutenant, au contraire, avec David Ben Gourion, qu'un accord avec les Arabes ne se concrétiserait que sur la base d'une position de force, une fois les Yishuv devenues majoritaires. Les sionistes socialistes se trouvaient partagés entre l'idéal d'une coopération de classe avec les travailleurs arabes, et l'intérêt national supérieur de la nouvelle classe ouvrière juive en Palestine.

4.3   Le Livre blanc : fin de la coopération britannique

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement britannique modifia sa politique palestinienne afin de tenter d'apaiser le monde arabe. Le Livre blanc de mai 1939 mettait fin à l'engagement britannique en faveur du sionisme et prévoyait la création d'un État palestinien dans les dix ans. La majorité arabe en Palestine se voyait garantie par une clause limitant l'immigration juive à 75 000 personnes au cours des cinq années à venir puis soumettait l'immigration juive ultérieure à l'approbation arabe.

4.4   La création de l'État d'Israel

Le Livre blanc de 1939, rompant l'alliance anglo-sioniste traditionnelle, provoqua de violentes protestations dans les Yishuv. En mai 1942, les leaders sionistes, réunis à l'hôtel Biltmore de New York, exigèrent un Commonwealth juif démocratique, à savoir un État, dans tout l'ouest de la Palestine, en tant que partie constituante du nouvel ordre mondial d'après-guerre. Ce « programme Biltmore « inaugura la réorientation radicale de la politique sioniste. L'Holocauste finit par convaincre les Occidentaux de la nécessité d'un État juif. En 1944, l'Irgun Zvai Leumi (Organisation militaire nationale), force de guérilla sioniste dirigée par le futur Premier ministre Menahem Begin, lança une révolte armée contre le gouvernement britannique en Palestine. Afin de faire pression, des attentats terroristes furent ainsi dirigés contre les fonctionnaires et les troupes britanniques, d'une part, contre les Arabes palestiniens, d'autre part.

Le 14 mai 1948 à minuit, au terme du mandat britannique sur la Palestine, les Juifs proclamèrent leur indépendance dans le nouvel État d'Israël. Le pays se créait avec le soutien politique du président américain Harry S. Truman. La Grande-Bretagne renonça ainsi à son rôle en Palestine, tandis que les Yishuv se montraient déterminés à créer comme à maintenir leur propre État.

4.5   Mouvement sioniste et Israël : une relation problématique

La mission du sionisme durant les années qui suivirent la création de l'État d'Israël semblait ainsi évidente : il s'agissait de consolider et de défendre le pays, d'expliquer et de justifier son existence. Pourtant, les relations entre le nouvel État et les sionistes se révélèrent problématiques. Le Premier ministre d'Israël, David Ben Gourion, tint à ce que les leaders sionistes choisissant de rester dans la Diaspora n'eussent aucun poids sur les décisions politiques d'Israël, quoique le pays leur dût son existence. Ben Gourion soutenait également qu'une fois l'État d'Israël créé, le sionisme ne pouvait avoir d'autre objectif que l'aliya personnelle (terme hébreu signifiant la « montée « ou l'installation en Israël).

Nahum Goldmann, chef de l'OSM de 1951 à 1968, soutenait, au contraire, que la vie juive ne pouvait être préservée que dans la Diaspora. Les sionistes américains mettaient ainsi en garde contre les dangers d'un schisme entre Israël et les Juifs de la Diaspora, appelant à une redéfinition du judaïsme. En 1968, le programme Jérusalem (adopté par le congrès sioniste qui s'était tenu là cette même année) fit de l'aliya la condition de l'adhésion à tout groupe sioniste, mais ce nouveau programme n'apporta pas, dans la pratique, de changement déterminant.

Durant les années 1970, l'activité sioniste se concentra en grande partie sur les Juifs soviétiques, finalement autorisés à émigrer en petit nombre. À nouveau, des différends surgirent entre sionistes et organes de secours juifs concernant l'émigration en Israël : devait-elle constituer la seule possibilité offerte aux Juifs soviétiques ? En dernier ressort, les Juifs soviétiques commencèrent d'émigrer massivement vers Israël à la fin des années 1980.

4.6   Le mouvement aujourd'hui

Le sionisme fut toujours dénoncé par les pays arabes et par leurs alliés comme un « instrument de l'impérialisme «. En 1975, l'ONU adopta une résolution assimilant le sionisme au racisme ; en 1991, l'Assemblée générale en vota l'abrogation par 111 voix contre 25. Pour leur part, les sionistes insistèrent sur le fait que leur mouvement ne rejeta jamais l'autodétermination arabe et que le sens fondamental du sionisme tient avant tout dans la libération nationale du peuple juif. Aujourd'hui, le sionisme repose sur l'adhésion inconditionnelle à deux principes de base : l'autonomie et la sécurité de l'État d'Israël, et le droit de tout Juif à s'y établir (loi du retour), principes garantissant la nationalité israélienne à toute personne de religion juive.

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