Singapour (1999-2000): Reprise économique

« Singapour (1999-2000): Reprise économique Bénéficiant d'un contexte de grand calme sur le plan politique, Singapour a consacré - avec succès - toute son énergie à la reprise économique.

Le taux de croissance est remonté à plus de 5 % en 1999.

Les exportations ont été vigoureuses, surtout vers les États-Unis.

Plus de 6 millions de touristes ont séjourné dans la "ville du Lion" en 1999, soit une augmentation de 17 %.

Seul le remplacement du président de la République a suscité quelques remous. Arrivé à la fin de son mandat de six ans, le premier président élu, Ong Teng Cheong, a annoncé qu'il n'en solliciterait pas un deuxième.

Il a toutefois créé la surprise en révélant publiquement qu'il avait affronté une longue liste de problèmes avec les grands mandarins de l'État, surtout au sujet des réserves monétaires de 75 milliards de dollars.

Son successeur aurait normalement dû être élu lors d'un autre scrutin général, mais une seule candidature a été acceptée. C'est donc sans aucune consultation que l'ex-ambassadeur (Malaisie et États-Unis) et haut fonctionnaire (d'origine indienne) S.

R.

Nathan a été désigné comme nouveau chef de l'État. En l'absence des déclarations percutantes du "ministre émérite" et fondateur de la République Lee Kuan Yew, ce sont plutôt les interviews de son fils, le brigadier-général Lee Hsien Loong, qui ont attiré l'attention des analystes : "B.

G.

Lee" s'acheminait lentement mais sûrement vers le poste de chef du gouvernement.

Quoi qu'il en soit, le Premier ministre Goh Chok Tong a continué de jouir d'une excellente popularité auprès de la population. Au chapitre international, l'affaire de 4,5 milliards de dollars d'actions (CLOB) qui opposait Singapour et la Fédération de Malaisie depuis septembre 1998 a été réglée à l'amiable entre les Bourses de Singapour et de Kuala Lumpur en février dernier.

Près de 172 000 actionnaires (singapouriens à 95 %) devaient ainsi pouvoir récupérer leurs avoirs après le gel sur les capitaux imposé par Kuala Lumpur.

Les médias ont relayé longuement les désordres et les attaques contre les Chinois survenus au cours de la crise indonésienne de 1999, pour rappeler à la population multiethnique de Singapour l'importance de l'harmonie raciale.

Goh Chok Tong a offert une aide économique au nouveau président Abdurrahman Wahid, tout en lui faisant comprendre qu'une situation chaotique en Indonésie nuirait à Singapour.

Vis-à-vis de la Chine populaire, les investisseurs de Singapour ont décidé de réduire leur participation dans le parc industriel de Suzhou, à cause de la mésentente avec les dirigeants locaux et de la compétition qu'a fait naître un parc industriel voisin.. »