Singapour (1986-1987)

« Singapour (1986-1987) A Singapour, l'année 1986 a été celle du renforcement de l'autoritarisme.

La vie politique a été dominée par un contrôle plus étroit sur l'appareil judiciaire et par la question de la succession du chef de gouvernement Lee Kuan Yew.

Le premier vice-Premier ministre, Goh Chok Tong, a élargi ses responsabilités, et le fils du Premier ministre Lee Hsien Loong a été nommé président du Comité de modernisation de l'économie.

La répression à l'encontre des deux seuls députés de l'opposition (sur soixante-dix-neuf parlementaires...) s'est poursuivie sous forme de persécutions judiciaires. Un autre souci du gouvernement a été le déclin du taux de natalité et ses conséquences.

Les ministres se sont particulièrement souciés du nombre de femmes diplômées restant célibataires et ils ont cherché à développer les rencontres entre les jeunes diplômés.

Les autorités ont par ailleurs mené une campagne rétrograde auprès de couples ayant un bas niveau d'éducation pour les inciter à avoir moins d'enfants. Dans le domaine des Affaires étrangères, Goh Chok Tong et le fils de Lee Kuan Yew ont multiplié les voyages à l'étranger, notamment pour développer les liens commerciaux.

Les relations sont restées tendues avec la Malaisie (pour des raisons politiques), avec des répercussions économiques: la Bourse a mis plus de cinq mois à se redresser. Les coûts unitaires de main-d'oeuvre ont augmenté de 40% entre 1980 et 1985, quatre fois plus vite que ceux de Taïwan ou des États-Unis, alors que les coûts coréens restaient stables et que ceux de Hong-Kong baissaient.

Le gouvernement a décidé de contrôler l'évolution des salaires.

Parallèlement, les impôts ont été réduits, et, pour combler le déficit budgétaire, il a été envisagé d'augmenter les taxes sur la consommation.

A l'image de Taïwan, le mode de rémunération est désormais déterminé par un salaire mensuel de base et par une allocation variable liée aux profits et à la productivité dans l'entreprise.

En dépit de nouveaux avantages concédés, les investissements directs en provenance de l'étranger n'ont pas progressé.

En revanche, les investissements de portefeuille ont connu un essor lié au redressement de la Bourse.

En 1986, la croissance économique réelle est restée modeste: 1,9%.. »