Simon (Claude)
Publié le 15/05/2020
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«
1 / 2 10 août 1966 Séne B-43 Fiche No 1295
Simon (Claude)
1.
Claude Simon est, avec Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Michel Butor
l'un des grands du cc nouveau roman"· Ecrivain chercheur, il s'oppose au roma~ anecdotique ou psychologique.
Pour lui, l'art doit être la découverte d'une réalité profonde plutôt qu'une observation des décors et des masques qui nous entourent.
2.
Il est né en 1913 à Tananarive de parents français.
S'il vit souvent à Paris, il réside officiellement à Perpignan, près d'un vignoble qu'il exploite.
Sa vie est marquée par la guerre de 1940 qu'il fit dans la cavalene avant d'être capturé et de s'évader peu
après.
«La Route des Flandres" (1960), son roman le plus connu, reflète cette histoire.
Mais il ne s agit en rien d'un récit de guerre: un homme se laisse cahoter par une guem~.
une famille, des camarades, le tout s'entremêlant et se répondant dans une
suite logique ou non mais qui tente de recréer la réalité.
3.
C'est là justement l'un des grands thèmes de Claude Simon, pour qui il faut des "complémentaires"· des "voix" qui s'entrelacent, se superposent comme dans une
fugue.
cc Le Talmud, a-t-il écrit, est l'éternel commentaire d'un épisode par d'autres
épisodes semblables ou contraires qui le complètent, qui s'opposent à lui, qui pré
sentent un autre aspect du même thème.
Je suis hanté par deux choses: la discon
tinuité, l'aspect fragmentaire des émotions qui ne sont jamais reliées les unes aux
autres, et en même temps leur continuité.
"
4.
Comme Fabrice à Waterloo, le héros de Simon ne volt pas l'histoire se faire,
pas plus qu'on ne voit cc l'herbe pousser"· L'écrivain qui se trouve devant un puzzle se
doit, de même qu'à partir de quelques vestiges l'archéologue reconstitue un temple
entier, de reconstituer à partir de quelques éléments du souvenir, ce qu'on peut savoir
de la vie des autres, un ensemble de choses vécues, senties.
Seulement, déclare
Claude
Simon, " si l'archéologue comble les lacunes d'un monument en ruine par du ciment grisâtre, pour moi, je me refuse à ce procédé qui invente un ordre dont on ne
saura jamais s'il est authentique»,
5.
Ces soucis font de Claude Simon un auteur parfois difficile.
Se refusant à cc combler les vides "• voulant garder le charme de la discontinuité des événements
et des voix multiples qui se répondent, il entraîne volontairement le lecteur dans un chaos apparent par une phrase chargée, méandreuse, alourdie d'un participe présent
qui lui permet de se placer hors du temps conventionnel.
« Lorsqu'on dit: il alla à tel
endroit, on donne l'impression d'une action qui a un commencement et une fin.
Or il
n'y a nr commencement, ni fin dans le souvenir.
»
6.
Sauf dans cc Le Tricheur" (1946), qui peut rappeler fortuitement " L'Etranger" de
Camus, ces thèmes se retrouvent dans tous les écrits de Simon.
cc Gulliver" (1952) et cc Le Sacre du Printemps ..
(1954), résultats de ses premières vraies recherches, ont
précédé cc Le Vent ou la Tentative de Restitution d'un Retable baroque» (1957) et " L'Herbe,.
(1958).
Après cc La Route des Flandres "• Claude Simon a encore publié cc Le Palace,.
(1962), récit de la guerre d'Espagne où, après les froideurs du Nord,
il retrouve la brOiure méridionale qui s'accorde à son écriture.
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