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"S'il n'y avait pas d'injustice, on ignorerait jusqu'au nom de la justice." Heraclite.Commentez cette citation. ?

Publié le 16/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "S'il n'y avait pas d'injustice, on ignorerait jusqu'au nom de la justice." Heraclite.Commentez cette citation. ? Ce document contient 1296 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Citation.

« "S'il n'y avait pas d'injustice, on ignorerait jusqu'au nom de la justice." Heraclite.

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Il était une fois l'injustice...

Ainsi faudrait-il commencer par présenter la justice, car c'est par son contraire que la justice selaisse d'abord saisir.

Serments trahis, partages iniques, punitions injustifiées tissent dès l'enfance ce sentiment d'injusticeque ressent l'homme adulte au spectacle quotidien des injures et des inégalités qui enlaidissent la société des hommes.C'est sur ce terreau que naît pourtant le sens de la justice.

L'indignation pourrait certes engendrer la vengeance et le malrépondre au mal, la souffrance à la souffrance.

Mais l'indignation est d'abord appel à l'aide, espoir d'une parole, paroleconsolatrice peut-être, parole réparatrice surtout, cette parole qui fait advenir le sujet et qui est seule susceptible deredonner à chacun le sien, à chacun son bien, à chacun le La violence ne vient qu'après, dans le silence ou le déni dejustice.

Le terme « injustice » est susceptible d'emplois très divers, il vise la qualité d'un partage ou d'un échange, et enparticulier il s'applique à un échange où les rétributions d'un individu ne sont pas en harmonie avec ses contributions ; leterme vague d'harmonie est, à dessein, employé ici, parce que le rapport entre contributions et rétributions échappe leplus souvent à une appréciation un tant soit peu rigoureuse.

Est-ce la nature première de l 'homme d 'être injuste, quefaut-il entendre par là ? C 'est Platon qui présentera le personnage de Calliclès dans le Gorgias (483 cd).

Calliclès critique les lois positives qui affirment que « l 'égalité est ce qui est beau et juste » ; selon lui, la justice consiste en ce que « le meilleur ait plus que lemoins bon et le plus fort plus que le moins fort ».

Ce personnage se fonde sur un droit de la nature, droit qui s 'exprimetrès bien dans le règne animal (il y a toujours un prédateur et une proie) : « Si le plus fort domine le moins fort et s 'il estsupérieur à lui, c 'est là le signe que c 'est juste ».

On voit par ce qui vient d 'être dit qu 'un simple état de fait, et non laraison, pousse Calliclès à affirmer une telle conception de la justice.

Rousseau critiquera cette conception du droit du plusfort.

Selon lui la force ne peut faire le droit, puisque le droit ne peut persister si chacun s 'impose par la force.

Le terme« droit du plus fort » lui-même ne signifie rien pour Rousseau puisque ce fameux « droit » est inexistant (cf.

Du Contrat social, I, 3).

La Bible évoque aussi la préhistoire du droit, avec la loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent » ( Exode , 21, 23-25).

Cette loi figure encore ce côté d 'une justice personnelle, de la vengeance sans limite, où à un mal doit répondreun autre mal.

Il y a toujours ici deux côtés qui s 'affrontent, sans un tiers, sans un médiateur.

Etant donné que nul ne peutfaire justice soi-même, les hommes ont besoin d 'une justice impartial extérieure aux parties.

La grande conquête de l 'humanité est dans cette substitution de la justice à la vengeance, du Bien au Mal.

Ainsi que l'écrit Paul Ricœur, « au court-circuit de la vengeance, la justice substitue la mise à distance des protagonistes ».

La justicesuppose un conflit et un tiers pour départager les intérêts qui se heurtent.

La justice est dans cette « médiation » du tiers,réputé impartial, situé à juste distance des protagonistes et qui crée la juste distance entre les protagonistes.

Le triangleest le symbole de la justice, si trois (2 + 1) est le chiffre du procès.

La justice, « ce à quoi chacun peut légitimementprétendre (en vertu du droit) », doit tendre vers « ce qui est idéalement juste », c 'est-à-dire « ce qui est conforme auxexigences de l 'équité et de la raison ».

Quand raison dort, justice est mal gardée, dit le proverbe.

La justice intervientavec la rupture de toute logique de vengeance.

A la place de la vengeance viendra s 'instaurer la punition.

La victimeobtiendra réparation par l 'intermédiaire d 'un juge.

En ce sens la faiblesse d 'une personne sera défendue par ce pouvoirmédiateur, et la justice ne sera plus arbitraire ou subjective, mais objective et raisonnée par des juges experts (cf.

Hegel,Propédeutique philosophique , § 21).

On conçoit que la justice n 'est pas la simple vengeance personnelle, la simple réaction d 'un individu.

La justice selon Aristote dans le livre V de l ' Ethique à Nicomaque , consiste à donner à chacun son dû, peut être, dans la tradition platonicienne, définie par référence à un ordre mathématique : ainsi la justice distributive (à chacun selon sonmérite) s 'exprime-t-elle dans une proportion.

Mais Aristote n 'est pas moins sensible à ce que la déterminationmathématique et l 'ordre juridique ont d 'abstrait et de rigide par rapport à la diversité des cas particuliers.

La faiblesse dela loi, si bien faite soit-elle, est qu 'elle est générale et qu 'elle ne peut prévoir tous les cas.

D 'où la nécessité d 'une justicequi ne se laisse pas enfermer dans des formules, mais soit accueillante aux cas particuliers, et qu 'Aristote appelle l ' équité. Ce qui fait la valeur de l 'équitable est précisément que sa règle n 'est pas droite, car ce qui est droit est rigide : « de cequi est indéterminé [les situations particulières] la règle aussi est indéterminée » Face à la rigidité de la loi, le travail mêmedu juge est d 'adapter cette même loi aux cas particuliers, appliquer la loi d 'une manière aveugle serait de l 'injustice.

Lajustice distributive ne pourrait exister, car on n 'observerait pas le mérite de chacun, les qualités, les antécédents despersonnes.

La justice qui préside à la distribution des honneurs et des richesses se fonde sur une égalité proportionnelleentre les personnes et les biens, non sur une égalité arithmétique, comme dans le cas de la justice corrective.

Elle ne peutêtre que controversée, car la discrimination entre les personnes selon le mérite est une opération politique, l 'importanceaccordée à la naissance, à la vertu, à la richesse différant selon les régimes.

La réciprocité qui est au principe de la justicecommutative intéresse principalement les transactions économiques et les compensations justes, c 'est-à-dire l 'échangequi ne requiert pas la présence d 'un tiers, juge ou responsable politique. Aristote, après avoir établi dans le même ouvrage que le juste est une proportion, un milieu entre les extrêmes, examine-t-il les rapports de la justice avec l 'équité,pour relever que leurs caractères ne sont pas tout à fait identiques.

Ce qui est équitable étant supérieur au justeenvisagé en particulier, l 'équité apparaît préférable en ce qu 'elle est une amélioration du juste selon la loi dont ellecorrige l 'imparfaite généralité.

De ce point, le juste qui doit être recherché est l 'équitable, et naît d 'une interprétation, d'une interprétation, d 'une adaptation à un cas particulier.

L 'avènement d 'une société démocratique et le développementde l 'économie de marché à l 'époque contemporaine ont donné à la réflexion sur la justice sociale son actuel contenu.

Lacrise de l 'État-providence, la lutte contre l 'exclusion, une sensibilité accrue aux inégalités sociales contribuent aujourd 'huià rendre particulièrement polémique l 'examen d 'une question que la Théorie de la justice de John Rawls a sensiblement renouvelée.

Le débat sur la justice sociale a suscité une abondante littérature qui a pour référent principal la Théorie de la justice , l 'ouvrage publié en 1971 par John Rawls.

Cette conception de la justice comme équité, « justice as fairness », s 'est trouvée en France placée au centre de la discussion.. »

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