Sigismond de Luxembourg1368-1437Le second fils de l'empereur Charles IV reçut en apanage le Brandebourg en 1378.

« Sigismond de Luxembourg 1368-1437 Le second fils de l'empereur Charles IV reçut en apanage le Brandebourg en 1378.

Lors de son mariage avec Marie, fille du roi Louis de Pologne et de Hongrie, on put croire que les régions de l'Est de l'Europe centrale tomberaient en même temps aux mains des Luxembourg.

Le choix de Marie comme reine de Hongrie (1382) et, concurremment, la volonté des magnats polonais d'avoir comme propre souveraine Edwige, s œ ur de Marie, anéantirent ces projets : la Hongrie et le Brandebourg étaient trop éloignés l'un de l'autre pour que leur union fût possible.

C'est ainsi qu'un an après son élection au trône de Hongrie, Sigismond hypothéqua l'électorat de la Marche à son cousin Josse de Moravie, en 1388, et la Nouvelle Marche à l'Ordre Teutonique, en 1402.

Il poursuivit ensuite jusqu'à sa mort la guerre contre les Turcs et il s'en fallut de peu qu'un événement décisif, la défaite de Nicopolis en 1396, ne lui coûtât la Hongrie.

Peu de temps auparavant, il avait été nommé Vicaire général de l'Empire par son frère Venceslas, roi d'Allemagne.

Cela permettait à Sigismond de songer à obtenir la couronne pour lui-même.

Il s'ensuivit une lutte incessante entre Venceslas, Sigismond et Josse de Moravie.

Venceslas, destitué en 1400, se retira peu après en Bohême, de sorte que Sigismond atteignit son but, l'anti-roi Josse mourant inopinément à son tour l'année suivante.

Pour pouvoir combattre les nombreux ennemis de l'État hongrois — Pologne, Habsbourg, Venise et les Turcs — et de l'Empire — avant tout l'Italie et les Turcs — et reconquérir l'Italie, il chercha d'abord à rétablir l'unité de l'Église.

Il parvint à réunir à Constance un concile général dont il conserva fermement la direction.

Certes, les problèmes en suspens, à savoir l'unité de l'Église, sa réforme et les discussions avec Hus, ne purent être réglés que partiellement.

(En 1415, Hus fut brûlé comme hérétique et en 1417, on se mit d'accord sur le pape Martin V, après que les autres candidats se furent retirés contraints et forcés.) Le pouvoir royal en sortit renforcé, si bien que Sigismond put se lancer dans la réforme intérieure de l'Empire. À l'instar de Henri V, Sigismond était soutenu par les villes et la noblesse d'Empire contre les princes Électeurs.

Les événements importants qui marquèrent sa politique intérieure furent l'attribution du Brandebourg à Frédéric de Hohenzollern en 1415 et celle de la Saxe à Frédéric de Meissen en 1423, événements qui jouèrent un rôle décisif dans 1'histoire de l'Allemagne de l'Est.

En Bohême, le mouvement hussite — né après la mort de Hus sur le bûcher — prit un intérêt vital pour l'Empire lorsque Sigismond hérita de la couronne de Bohême, après la mort de Venceslas en 1419.

La guerre impériale contre les Hussites se termina par la défaite du roi.

Il fut impossible à Sigismond de s'imposer en Bohême, jusqu'à ce qu'il en fût enfin reconnu roi en 1436 par les traités d'lglau, lesquels reconnaissaient aussi aux laïcs le droit à la communion sous les deux espèces.. »