Sierra Léone (1999-2000): Arrestation du leader du RUF
Publié le 23/09/2020
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Sierra Léone (1999-2000): Arrestation du leader du RUF
Fortement critiqués parce qu'ils accordaient une amnistie aux rebelles du Front
révolutionnaire unifié (RUF), passés maîtres dans l'art de violer, de mutiler et
de massacrer les populations civiles, les accords de paix signés à Lomé le 7
juillet 1999, et qui devaient marquer la fin de huit ans de guerre civile, ont
finalement fait long feu.
Après plusieurs hésitations qui n'ont pas manqué de
susciter des commentaires sur son absence de volonté à faire la paix, Foday
Sankoh, leur leader, qui voyageait dans l'Afrique de l'Ouest, est retourné à
Freetown où il a rencontré le président Ahmad Tejan Kabbah et affirmé sa volonté
de "participer à la reconstruction du pays".
Pourtant, quand les premiers
"casques bleus", chargés de garantir le respect des accords de Lomé, sont
arrivés à Freetown le 30 novembre 1999, le RUF tardait toujours à déposer les
armes.
Début mai 2000, les rebelles ont pris en otages plusieurs centaines de
"soldats de la paix", provoquant l'humiliation de la communauté internationale.
Le 8 mai, 250 soldats britanniques étaient dépêchés sur place pour "protéger, et
évacuer si besoin était, les citoyens britanniques", ne dissimulant pas leur
coopération avec les forces gouvernementales.
Le 15 mai, le RUF libérait une
partie des otages, au terme d'une médiation menée par le président libérien
Charles Taylor.
Deux jours plus tard, F.
Sankoh était arrêté à Freetown, ainsi
que plusieurs hauts responsables du RUF.
L'armée britannique a quitté la Sierra
Léone le 15 juin 2000, en passant le témoin à une Mission des Nations unies pour
la Sierra Léone (Minusil), dont les moyens ont été augmentés.
Celle-ci a libéré
par la force les 221 "casques bleus" encore prisonniers du RUF.
Le sort réservé à F.
Sankoh et à ses lieutenants constituait l'une des
principales préoccupations des autorités sierra-léonaises et de la communauté
internationale.
Le président Tejan Kabbah entendait le faire juger pour "crimes
contre l'humanité", mais il restait à trouver la juridiction.
L'hypothèse de la
création d'un tribunal international spécial, évoquée par les autorités de
Freetown, ne semblait pas recueillir l'assentiment des États-Unis.
Par ailleurs,
les forces du RUF, possédant encore une réelle capacité de nuisance, exigeaient
la libération de leur leader..
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