Si l'histoire des voyages et des voyageurs est déjà longue, celle du tourisme peut, en revanche, être rapportée au développement du phénomène social contemporain que constitue le loisir.
Publié le 08/12/2021
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revanche, être rapportée au développement du phénomène social contemporain que
constitue le loisir.. Ce document contient 2937 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Encyclopédie
Si l'histoire des voyages et des voyageurs est déjà longue, celle du tourisme peut, en
revanche, être rapportée au développement du phénomène social contemporain que
constitue le loisir. Une activité intéressant surtout les dilettantes fortunés a ainsi pris, dans la
seconde moitié du XX e siècle, un sens tout différent : celui d'une occupation légitime du
temps, impliquant dans la plupart des pays la réalisation d'imposants programmes
d'équipement. L'importance des budgets engagés (et des emplois concernés) fait du tourisme
un secteur d'activité économique essentiel, mais sensible au moindre aléa de la conjoncture.
La notion de tourisme n'a été inventée qu'à la fin du XIXe siècle en Angleterre, par une
aristocratie qui avait l'habitude de passer l'hiver sur la Côte d'Azur. Il faut ensuite attendre la
conquête des congés payés (1936 en France) pour que le tourisme, jusqu'alors réservé à
une élite disposant de temps et de moyens financiers, devienne peu à peu un phénomène de
masse : on compte aujourd'hui, chaque année, un milliard de mouvements touristiques dans
le monde. Le tourisme s'est donc affirmé comme phénomène social, mais aussi comme une
activité économique essentielle pour certains pays.
Le tourisme peut se définir comme l'ensemble des activités liées aux loisirs, caractérisé
par des voyages d'une durée limitée. Ce mouvement temporaire de personnes se déplaçant,
individuellement ou en groupe, pour leur agrément, leur santé (thermalisme,
thalassothérapie), leur participation à une réunion professionnelle, sportive ou religieuse,
s'effectue généralement des régions urbanisées vers des espaces attractifs. Le tourisme
d'affaires concerne davantage les villes. Au « tourisme de séjour », on oppose le « tourisme
de passage » ; au « tourisme national », relatif aux vacances de nationaux dans leur propre
pays, le « tourisme international », concernant les voyages du pays de résidence vers une
destination étrangère.
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Les corrélats
congés payés
Côte d'Azur
voyage
Les livres
tourisme - touristes se faisant photographier devant le sphinx de Gizeh, page 5236,
volume 10
Flux et foyers touristiques dans le monde
L'essentiel des mouvements touristiques enregistrés dans le monde provient d'une clientèle
issue des pays urbanisés et industrialisés et s'effectue dans ces mêmes pays. Les flux les
plus denses sont ceux de l'Europe occidentale, le tourisme de masse restant un
phénomène largement attaché à ce continent. L'attrait du soleil (héliotropisme) et celui des
plages (balnéarotropisme) orientent le plus important flux touristique mondial vers les
littoraux méditerranéen et adriatique. Ces derniers accueillent chaque année près de
100 millions de touristes, qui sont pour la plupart originaires de l'Europe du Nord et du
Nord-Ouest. Mais l'Europe septentrionale n'est pas seulement une région émettrice ; elle
constitue aussi un pôle d'attraction grâce à de puissants atouts : plages bretonnes et des
deux rives de la Manche, grandes métropoles (Paris, Londres, Amsterdam, etc.), cités
historiques (Bruges), villes d'art lieux d'expositions renommées, sans oublier les flux plus
récents vers les champs de neige des massifs montagneux et, tout particulièrement, des
Alpes. En Europe orientale, les mouvements touristiques, moins denses, s'effectuent des
régions septentrionales vers les stations balnéaires de la mer Noire et vers les villes les plus
prestigieuses : Prague, Budapest, Varsovie, Cracovie.
Le deuxième grand carrefour touristique mondial (plus de 30 millions de touristes
internationaux) est l'Amérique du Nord. Les foyers majeurs sont le Nord-Est (les grandes
métropoles, les chutes du Niagara et les stations balnéaires de la côte atlantique), la
Californie et la Floride - où Miami est le premier port mondial de la croisière avec, chaque
année, plus de 1,3 million de touristes en escale. Quant aux flux internationaux d'origine
américaine, ils sont tournés vers l'Europe (5 millions de touristes), et le grand voisin
tropical, le Mexique (3 millions de visiteurs).
Si l'Europe et l'Amérique du Nord captent 80 % des arrivées touristiques, la part du
monde tropical, encore modeste, est en essor rapide. Ce développement est associé à
l'utilisation croissante de l'avion, qui permet d'envisager des distances lointaines, et à la
multiplication des tour-opérateurs qui organisent les circuits. Les données liées au milieu
physique, et en particulier le climat, sont alors tout aussi importantes que sous nos
latitudes. Elles introduisent des inégalités entre les régions capables de satisfaire toute
l'année les exigences des touristes et les autres. Nombre d'îles du monde tropical
apparaissent ainsi comme de véritables « paradis touristiques » : douceur des alizés,
plages de sable blanc corallien, etc. L'exemple hawaiien en est l'image même, l'archipel
accueillant quelque 7 millions de touristes par an. L'Asie du Sud-Est constitue un des foyers
les plus dynamiques du monde en développement. Les cités-États comme Hongkong ou
Singapour, la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines sont les principales destinations ; elles
drainent une clientèle aisée, originaire d'Europe occidentale, d'Amérique du Nord, du Japon.
En Asie, la Chine et le Viêt-nam connaissent à leur tour un boom touristique. Vient ensuite
le continent africain, et tout particulièrement le Maghreb et l'Égypte qui, à proximité de
l'Europe, offrent soleil, paysages du désert et vestiges de grandes civilisations ; à l'autre
extrémité l'Afrique du Sud est en plein décollage. Les flux touristiques vers l'Amérique latine
sont en revanche mineurs (moins de 5 millions de visiteurs pour l'ensemble des États qui
en font partie).
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Les corrélats
Méditerranée - Géographie - Un espace géostratégique
sports d'hiver
station touristique
voyage
Les livres
tourisme - tourisme culturel à Venise, page 5237, volume 10
tourisme - bateau-mouche sous le pont des Arts, à Paris, page 5237, volume 10
tourisme - l'Acropole, à Athènes, page 5238, volume 10
tourisme - la cour des Lions dans le palais de l'Alhambra, à Grenade, page 5238,
volume 10
Anciennes et nouvelles activités touristiques
Les hauts lieux du patrimoine mondial, sites et/ou monuments, demeurent des valeurs
sûres du tourisme. Ainsi, plus de 5 millions de touristes visitent chaque année la tour Eiffel,
près de 3 millions visitent les pyramides d'Égypte (les années sans crainte terroriste), plus
de 2 millions visitent la tour de Londres... Les fêtes traditionnelles s'avèrent également
mobilisatrices, tels les carnavals de Venise ou de Rio, la Semaine sainte de Séville, la course
de chevaux du Palio delle Contrade à Sienne, etc. On note, d'une manière générale, un
regain de curiosité pour les sites d'intérêt culturel, tels que les musées (3 millions de
visiteurs par an au musée d'Orsay à Paris) ou les grottes de Lascaux reconstituées
(2 000 visiteurs par jour en pleine saison). Pourtant, auprès de ces « classiques », de
nouvelles formes de tourisme se développent rapidement, comme le tourisme industriel.
Nombreux sont, en effet, ceux qui aspirent aujourd'hui à visiter une usine, une mine ou une
centrale nucléaire. À l'opposé, le « tourisme vert » permet de retrouver un contact direct
avec l'environnement naturel auquel on imposera le moins d'agressions possibles. Quant
au tourisme ludique, il est pris en charge par des parcs d'attractions qui se multiplient et
proposent de plus en plus de prestations à thème (en France, Disneyland Paris, le parc
Astérix, ou le Futuroscope à Poitiers). En outre, le tourisme d'été comme d'hiver fournit
l'occasion d'organiser des événements culturels, des innombrables festivals aux spectacles
qui s'efforcent de renouveler les traditionnels « son et lumière ». Pour cela, on met au
service de reconstitutions historiques (le spectacle du Puy-du-Fou, qui restitue les guerres
de Vendée, ou celui de la Citadelle à Verdun, qui fait revivre la célèbre bataille) les
ressources de la dramaturgie théâtrale et du cinéma, alliées à celles des nouvelles
technologies (informatique, laser, images virtuelles, pyrotechnie informatisée).
Activité en pleine expansion depuis les années quatre-vingt, parmi la gamme des
produits touristiques, le tourisme de croisière a surtout bénéficié de sa démocratisation.
Les paquebots sont partout en construction en Europe ; certains sont conçus pour
accueillir plus de 2 000 passagers par voyage. Tous les navires modernes proposent des
services combinés, à la manière de clubs de vacances. Trois compagnies contrôlent près
des deux tiers de ce marché, qui stimule du même coup le trafic passagers des ports
d'escale.
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Les corrélats
festival
parc de loisirs
son et lumière (spectacle)
thalassothérapie
Venise - La Venise moderne
Les médias
tourisme - les syndicats d'initiative, agents du tourisme
Les livres
tourisme - groupe de touristes à Baalbek, page 5236, volume 10
tourisme - affiche d'Hugo d'Alési, page 5237, volume 10
tourisme - affiche pour un tour-opérateur, page 5237, volume 10
tourisme - club de vacances à Bora-Bora, en Polynésie française, page 5240,
volume 10
consommation - le tourisme de masse aux sports d'hiver, page 1235, volume 3
Les retombées géographiques et économiques du tourisme
La beauté d'un paysage est un des principaux arguments utilisés sur le marché du
tourisme. Dès lors, il devient difficile de concilier la préservation d'un site exceptionnel et sa
« consommation » par un flot de touristes. Que dire des stations balnéaires des littoraux
aménagés de la Méditerranée, vides l'hiver et surpeuplées l'été, ou de la surenchère
immobilière sur des kilomètres de rivage ? Ces modifications de l'environnement sont
souvent d'autant plus importantes que, pour faire face à l'afflux de visiteurs et pour
répondre aux diverses catégories de demandes, les principaux sites touristiques se sont
fortement équipés. La part la plus spectaculaire de cet effort revient sans doute aux
stations de sports d'hiver, qui sont nombreuses à pouvoir fonctionner, le cas échéant, en
l'absence de neige naturelle. Autour des pistes ont été également construits des
hébergements permettant de multiplier les capacités d'accueil. Dans des sites plus
anciennement prisés par la clientèle, les équipements ne sont pas moindres : amélioration
et diversification des prestations hôtelières, augmentation des activités proposées aux
diverses tranches d'âge, développement des infrastructures sportives et de loisirs... À ses
quelque 19 millions de lits disponibles la France ajoute plus de 9 000 terrains de camping
homologués et plus de cinq cents villages de vacances agréés.
L'aménagement et l'utilisation d'un espace en vue d'une pratique touristique n'ont pas
que des effets géographiques. L'impact économique est tout aussi considérable. En termes
d'emploi, le secteur le plus important demeure l'hôtellerie, qui représente en France environ
540 000 personnes (dont 400 000 dans les hôtels et hôtels-restaurants). Ce secteur est
aujourd'hui largement contrôlé par de très grands groupes de taille internationale comme,
en France, le groupe Accor (fusion de Pullman, de Novotel et de Jacques Borel
International), qui figure au quatrième rang mondial, derrière l'américain HFS (Hospitality
Franchise Systems), le britannique Holiday Inn Worldwide, l'américain Choice Hotels
International, et avant l'autre américain Marriott International. Ces cinq groupes gèrent à
eux seuls 45 % du parc mondial des chambres d'hôtels ; si on leur ajoute les cinq suivants
(parmi lesquels encore trois américains), cette proportion passe à 58 %, témoignant ainsi
de la concentration des chaînes hôtelières.
Si l'on considère les recettes tirées de l'activité touristique, on s'aperçoit que les plus
fortes sont enregistrées dans les pays industrialisés, particulièrement aux États-Unis et en
Europe occidentale, alors que le tourisme n'occupe qu'une place modeste dans le produit
national brut (PNB) de ces pays. En Grèce, ces recettes équivalent à 25 % de la valeur des
exportations du pays et, dans d'autres pays comme l'Espagne, le Portugal, l'Autriche ou la
Turquie, elles sont encore supérieures à 15 %. C'est toutefois en France, qui devance
désormais l'Italie au regard de l'industrie touristique, que celle-ci revêt le poids économique
le plus déterminant : fournissant un excédent de l'ordre de 60 milliards de francs par an,
elle y est le premier poste excédentaire de la balance des paiements et procure plus d'un
million d'emplois directs dans quelque 200 000 PME.
Dans les pays en développement, les recettes de l'activité touristique peuvent
représenter plus de la moitié du PNB (c'est le cas des îles Bahamas), ce qui place ces pays
dans une situation de dépendance. D'autant que les plus hauts niveaux de décision
échappent souvent au territoire d'accueil et relèvent des régions émettrices, c'est-à-dire
des tour-opérateurs, des transporteurs, des chaînes hôtelières et des agences de voyages,
qui sont en plein essor.
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Les corrélats
Accor
camping
France - Géographie - La vie économique - Les activités de services
gîte rural
hôtel
sports d'hiver
station touristique
tour-opérateur
village de vacances
Les médias
tourisme - nuitées de touristes dans l'hôtellerie
Les livres
tourisme - encombrement en montagne, près de Val-d'Isère, page 5239,
volume 10
tourisme - Portimão, dans l'Algarve, au Portugal, page 5239, volume 10
tourisme - vue aérienne du camping du cap d'Erquy, en Bretagne, page 5239,
volume 10
tourisme - la plage de Mielno, en Pologne, page 5239, volume 10
Le tourisme : une invention démocratique
Le temps est fini où une distinction d'essence séparait le touriste de l'autochtone : tout au
plus s'agit-il d'une différence de statut provisoire, car le commerçant attentif aux besoins
des touristes attend la fin de la saison estivale pour se transformer à son tour en touriste,
sous d'autres cieux ; et nombreux sont les agriculteurs qui partent désormais en vacances
loin de leur ferme. Il y a, dans le tourisme, quelque chose qui, en effet, ne se résume pas
aux vacances (vaquer, donc ne rien faire) et qui demeure proche de l'étymologie (anglais
tourism, de to tour, « voyager », lui-même dérivé du français « tour ») : le fait de se
déplacer, de s'éloigner de chez soi. Certes, des millions d'individus ne connaissent pas cette
possibilité, mais, au moins dans les pays développés, elle s'est largement démocratisée. Le
touriste est une figure stéréotypée : alors qu'il espère se fondre dans l'anonymat des
vacances, tout le désigne et l'offre comme une proie aux diverses sollicitations. Mais il
importe de comprendre que le touriste est devenu un type social légitime, autant que
n'importe quel individu producteur, et cela avec ses défauts et sa crédulité, avec ses ennuis
de touriste (les Mexicains désignant même par turista une forme d'ennui intestinal lié au
changement de régime et aux conditions d'hygiène). Au point, d'ailleurs, qu'il peut y avoir
aujourd'hui, contre toute attente, une combinaison du profane et du religieux, qui fait du
pèlerin aussi un peu un touriste, comme en témoignent, de manière différente, aussi bien
La Mecque que Lourdes. Il n'en reste pas moins que le contact entre des sociétés
différentes et l'acculturation qui peut s'ensuivre engendrent parfois des conflits, à l'origine
d'attitudes de rejets de la part de la population autochtone. Cette dernière se sent
« colonisée » par des visiteurs au niveau de vie plus élevé et aux exigences toujours plus
grandes, et dont l'attitude montre que le tourisme est devenu un produit de
consommation comme les autres.
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Les corrélats
vacances
Les médias
tourisme - taux de départ en vacances (France, en %)
Les livres
tourisme - safari photo dans la réserve nationale de Nairobi, au Kenya,
page 5240, volume 10
tourisme - les chutes du Niagara, à la frontière des États-Unis et du Canada,
page 5240, volume 10
tourisme - randonnée à l'aiguille du Midi, dans le massif du Mont-Blanc,
page 5241, volume 10
Les usages sociaux du tourisme
L'un des indices les plus intéressants de la démocratisation du tourisme est la coexistence,
sous une même appellation, de conceptions fort différentes de cette activité. Ainsi, certains
transportent pour un temps leurs habitudes en un autre lieu : façons d'habiter ou de
manger, mais aussi façons de voisiner (certains campings sont des reproductions quasi
conformes de cités ouvrières, les voisins de palier se retrouvant sur l'aire de pétanque).
D'autres recherchent dans l'ailleurs la différence, le dépaysement, selon une gradation qui
va de la surprise folklorique (une cavalcade saharienne réglée par un club de vacances) au
risque de l'aventure (un raid à dos de chameau en Mongolie). Qu'ils le veuillent ou non,
tous sont touristes, statut qui dépend du caractère éphémère de leur déplacement ou de
leur dépaysement ; statut que leur rappellent, sous diverses formes, les autochtones,
lorsqu'il arrive au visiteur de l'oublier. La relative unité de statut, qui donne l'image du
touriste en bermuda, l'appareil photo sur le ventre, ne peut cacher pour autant les
différences sociales qui affectent le déplacement touristique. Ces différences se traduisent
par des oppositions entre l'hôtel trois étoiles et le terrain de camping, entre la chambre
d'hôte et le camping-car, entre le séjour dans un club de vacances réputé et les vacances
chez des parents, etc. Même si les statistiques ne permettent pas toujours d'approcher
finement les disparités, on voit qu'elles apparaissent au moins dans les choix préférentiels
des Français pour leurs vacances. Si l'on considère, par exemple, les modes
d'hébergement de catégories sociales voisines pour les séjours d'été à la mer, on constate
que les locations sont plutôt le fait des employés, des cadres moyens et supérieurs
parisiens âgés de 30 à 39 ans, disposant de revenus élevés ; le caravaning est le fait
principalement des cadres moyens et des ouvriers vivant en zone rurale et âgés de 40 à
45 ans, aux revenus moyens ; quant aux agriculteurs et aux employés vivant en zone
rurale et âgés de 20 à 29 ans, aux revenus moyens, ils optent plutôt pour le camping. On
pourrait, de la même manière, saisir les nuances qui séparent différentes formes de
tourisme culturel, selon le degré de préparation qu'ils supposent ou selon le nombre de
sites visités. On a vu aussi apparaître, plus récemment, de « nouveaux touristes » : les
préretraités et retraités, qui sillonnent le monde, profitant de l'abaissement de l'âge de la
retraite et de l'amélioration de la santé moyenne. À leur manière, ils témoignent de la
légitimation de la figure sociale du touriste.
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Les corrélats
camping
club - Clubs de loisirs et clubs de services
tour-opérateur
Touring Club de France
village de vacances
voyage
Les livres
tourisme - trekking dans le Sequoia National Parc de Californie, page 5241,
volume 10
marine - paquebot à voiles, le Club Med 1, page 3051, volume 6
navires - le Splendour of the Seas, page 3399, volume 6
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Les indications bibliographiques
A. Haulot, Tourisme et société, Labor, Bruxelles, 1995.
R. Lanquar, Sociologie du tourisme et des voyages, PUF, « Que sais-je ? », Paris
1990 (1985).
J.-P. Lozato-Giotart, Géographie du tourisme : de l'espace regardé à l'espace
consommé, Masson, Paris, 1993 (1985).
Si l'histoire des voyages et des voyageurs est déjà longue, celle du tourisme peut, en
revanche, être rapportée au développement du phénomène social contemporain que
constitue le loisir. Une activité intéressant surtout les dilettantes fortunés a ainsi pris, dans la
seconde moitié du XX e siècle, un sens tout différent : celui d'une occupation légitime du
temps, impliquant dans la plupart des pays la réalisation d'imposants programmes
d'équipement. L'importance des budgets engagés (et des emplois concernés) fait du tourisme
un secteur d'activité économique essentiel, mais sensible au moindre aléa de la conjoncture.
La notion de tourisme n'a été inventée qu'à la fin du XIXe siècle en Angleterre, par une
aristocratie qui avait l'habitude de passer l'hiver sur la Côte d'Azur. Il faut ensuite attendre la
conquête des congés payés (1936 en France) pour que le tourisme, jusqu'alors réservé à
une élite disposant de temps et de moyens financiers, devienne peu à peu un phénomène de
masse : on compte aujourd'hui, chaque année, un milliard de mouvements touristiques dans
le monde. Le tourisme s'est donc affirmé comme phénomène social, mais aussi comme une
activité économique essentielle pour certains pays.
Le tourisme peut se définir comme l'ensemble des activités liées aux loisirs, caractérisé
par des voyages d'une durée limitée. Ce mouvement temporaire de personnes se déplaçant,
individuellement ou en groupe, pour leur agrément, leur santé (thermalisme,
thalassothérapie), leur participation à une réunion professionnelle, sportive ou religieuse,
s'effectue généralement des régions urbanisées vers des espaces attractifs. Le tourisme
d'affaires concerne davantage les villes. Au « tourisme de séjour », on oppose le « tourisme
de passage » ; au « tourisme national », relatif aux vacances de nationaux dans leur propre
pays, le « tourisme international », concernant les voyages du pays de résidence vers une
destination étrangère.
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Les corrélats
congés payés
Côte d'Azur
voyage
Les livres
tourisme - touristes se faisant photographier devant le sphinx de Gizeh, page 5236,
volume 10
Flux et foyers touristiques dans le monde
L'essentiel des mouvements touristiques enregistrés dans le monde provient d'une clientèle
issue des pays urbanisés et industrialisés et s'effectue dans ces mêmes pays. Les flux les
plus denses sont ceux de l'Europe occidentale, le tourisme de masse restant un
phénomène largement attaché à ce continent. L'attrait du soleil (héliotropisme) et celui des
plages (balnéarotropisme) orientent le plus important flux touristique mondial vers les
littoraux méditerranéen et adriatique. Ces derniers accueillent chaque année près de
100 millions de touristes, qui sont pour la plupart originaires de l'Europe du Nord et du
Nord-Ouest. Mais l'Europe septentrionale n'est pas seulement une région émettrice ; elle
constitue aussi un pôle d'attraction grâce à de puissants atouts : plages bretonnes et des
deux rives de la Manche, grandes métropoles (Paris, Londres, Amsterdam, etc.), cités
historiques (Bruges), villes d'art lieux d'expositions renommées, sans oublier les flux plus
récents vers les champs de neige des massifs montagneux et, tout particulièrement, des
Alpes. En Europe orientale, les mouvements touristiques, moins denses, s'effectuent des
régions septentrionales vers les stations balnéaires de la mer Noire et vers les villes les plus
prestigieuses : Prague, Budapest, Varsovie, Cracovie.
Le deuxième grand carrefour touristique mondial (plus de 30 millions de touristes
internationaux) est l'Amérique du Nord. Les foyers majeurs sont le Nord-Est (les grandes
métropoles, les chutes du Niagara et les stations balnéaires de la côte atlantique), la
Californie et la Floride - où Miami est le premier port mondial de la croisière avec, chaque
année, plus de 1,3 million de touristes en escale. Quant aux flux internationaux d'origine
américaine, ils sont tournés vers l'Europe (5 millions de touristes), et le grand voisin
tropical, le Mexique (3 millions de visiteurs).
Si l'Europe et l'Amérique du Nord captent 80 % des arrivées touristiques, la part du
monde tropical, encore modeste, est en essor rapide. Ce développement est associé à
l'utilisation croissante de l'avion, qui permet d'envisager des distances lointaines, et à la
multiplication des tour-opérateurs qui organisent les circuits. Les données liées au milieu
physique, et en particulier le climat, sont alors tout aussi importantes que sous nos
latitudes. Elles introduisent des inégalités entre les régions capables de satisfaire toute
l'année les exigences des touristes et les autres. Nombre d'îles du monde tropical
apparaissent ainsi comme de véritables « paradis touristiques » : douceur des alizés,
plages de sable blanc corallien, etc. L'exemple hawaiien en est l'image même, l'archipel
accueillant quelque 7 millions de touristes par an. L'Asie du Sud-Est constitue un des foyers
les plus dynamiques du monde en développement. Les cités-États comme Hongkong ou
Singapour, la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines sont les principales destinations ; elles
drainent une clientèle aisée, originaire d'Europe occidentale, d'Amérique du Nord, du Japon.
En Asie, la Chine et le Viêt-nam connaissent à leur tour un boom touristique. Vient ensuite
le continent africain, et tout particulièrement le Maghreb et l'Égypte qui, à proximité de
l'Europe, offrent soleil, paysages du désert et vestiges de grandes civilisations ; à l'autre
extrémité l'Afrique du Sud est en plein décollage. Les flux touristiques vers l'Amérique latine
sont en revanche mineurs (moins de 5 millions de visiteurs pour l'ensemble des États qui
en font partie).
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Méditerranée - Géographie - Un espace géostratégique
sports d'hiver
station touristique
voyage
Les livres
tourisme - tourisme culturel à Venise, page 5237, volume 10
tourisme - bateau-mouche sous le pont des Arts, à Paris, page 5237, volume 10
tourisme - l'Acropole, à Athènes, page 5238, volume 10
tourisme - la cour des Lions dans le palais de l'Alhambra, à Grenade, page 5238,
volume 10
Anciennes et nouvelles activités touristiques
Les hauts lieux du patrimoine mondial, sites et/ou monuments, demeurent des valeurs
sûres du tourisme. Ainsi, plus de 5 millions de touristes visitent chaque année la tour Eiffel,
près de 3 millions visitent les pyramides d'Égypte (les années sans crainte terroriste), plus
de 2 millions visitent la tour de Londres... Les fêtes traditionnelles s'avèrent également
mobilisatrices, tels les carnavals de Venise ou de Rio, la Semaine sainte de Séville, la course
de chevaux du Palio delle Contrade à Sienne, etc. On note, d'une manière générale, un
regain de curiosité pour les sites d'intérêt culturel, tels que les musées (3 millions de
visiteurs par an au musée d'Orsay à Paris) ou les grottes de Lascaux reconstituées
(2 000 visiteurs par jour en pleine saison). Pourtant, auprès de ces « classiques », de
nouvelles formes de tourisme se développent rapidement, comme le tourisme industriel.
Nombreux sont, en effet, ceux qui aspirent aujourd'hui à visiter une usine, une mine ou une
centrale nucléaire. À l'opposé, le « tourisme vert » permet de retrouver un contact direct
avec l'environnement naturel auquel on imposera le moins d'agressions possibles. Quant
au tourisme ludique, il est pris en charge par des parcs d'attractions qui se multiplient et
proposent de plus en plus de prestations à thème (en France, Disneyland Paris, le parc
Astérix, ou le Futuroscope à Poitiers). En outre, le tourisme d'été comme d'hiver fournit
l'occasion d'organiser des événements culturels, des innombrables festivals aux spectacles
qui s'efforcent de renouveler les traditionnels « son et lumière ». Pour cela, on met au
service de reconstitutions historiques (le spectacle du Puy-du-Fou, qui restitue les guerres
de Vendée, ou celui de la Citadelle à Verdun, qui fait revivre la célèbre bataille) les
ressources de la dramaturgie théâtrale et du cinéma, alliées à celles des nouvelles
technologies (informatique, laser, images virtuelles, pyrotechnie informatisée).
Activité en pleine expansion depuis les années quatre-vingt, parmi la gamme des
produits touristiques, le tourisme de croisière a surtout bénéficié de sa démocratisation.
Les paquebots sont partout en construction en Europe ; certains sont conçus pour
accueillir plus de 2 000 passagers par voyage. Tous les navires modernes proposent des
services combinés, à la manière de clubs de vacances. Trois compagnies contrôlent près
des deux tiers de ce marché, qui stimule du même coup le trafic passagers des ports
d'escale.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
festival
parc de loisirs
son et lumière (spectacle)
thalassothérapie
Venise - La Venise moderne
Les médias
tourisme - les syndicats d'initiative, agents du tourisme
Les livres
tourisme - groupe de touristes à Baalbek, page 5236, volume 10
tourisme - affiche d'Hugo d'Alési, page 5237, volume 10
tourisme - affiche pour un tour-opérateur, page 5237, volume 10
tourisme - club de vacances à Bora-Bora, en Polynésie française, page 5240,
volume 10
consommation - le tourisme de masse aux sports d'hiver, page 1235, volume 3
Les retombées géographiques et économiques du tourisme
La beauté d'un paysage est un des principaux arguments utilisés sur le marché du
tourisme. Dès lors, il devient difficile de concilier la préservation d'un site exceptionnel et sa
« consommation » par un flot de touristes. Que dire des stations balnéaires des littoraux
aménagés de la Méditerranée, vides l'hiver et surpeuplées l'été, ou de la surenchère
immobilière sur des kilomètres de rivage ? Ces modifications de l'environnement sont
souvent d'autant plus importantes que, pour faire face à l'afflux de visiteurs et pour
répondre aux diverses catégories de demandes, les principaux sites touristiques se sont
fortement équipés. La part la plus spectaculaire de cet effort revient sans doute aux
stations de sports d'hiver, qui sont nombreuses à pouvoir fonctionner, le cas échéant, en
l'absence de neige naturelle. Autour des pistes ont été également construits des
hébergements permettant de multiplier les capacités d'accueil. Dans des sites plus
anciennement prisés par la clientèle, les équipements ne sont pas moindres : amélioration
et diversification des prestations hôtelières, augmentation des activités proposées aux
diverses tranches d'âge, développement des infrastructures sportives et de loisirs... À ses
quelque 19 millions de lits disponibles la France ajoute plus de 9 000 terrains de camping
homologués et plus de cinq cents villages de vacances agréés.
L'aménagement et l'utilisation d'un espace en vue d'une pratique touristique n'ont pas
que des effets géographiques. L'impact économique est tout aussi considérable. En termes
d'emploi, le secteur le plus important demeure l'hôtellerie, qui représente en France environ
540 000 personnes (dont 400 000 dans les hôtels et hôtels-restaurants). Ce secteur est
aujourd'hui largement contrôlé par de très grands groupes de taille internationale comme,
en France, le groupe Accor (fusion de Pullman, de Novotel et de Jacques Borel
International), qui figure au quatrième rang mondial, derrière l'américain HFS (Hospitality
Franchise Systems), le britannique Holiday Inn Worldwide, l'américain Choice Hotels
International, et avant l'autre américain Marriott International. Ces cinq groupes gèrent à
eux seuls 45 % du parc mondial des chambres d'hôtels ; si on leur ajoute les cinq suivants
(parmi lesquels encore trois américains), cette proportion passe à 58 %, témoignant ainsi
de la concentration des chaînes hôtelières.
Si l'on considère les recettes tirées de l'activité touristique, on s'aperçoit que les plus
fortes sont enregistrées dans les pays industrialisés, particulièrement aux États-Unis et en
Europe occidentale, alors que le tourisme n'occupe qu'une place modeste dans le produit
national brut (PNB) de ces pays. En Grèce, ces recettes équivalent à 25 % de la valeur des
exportations du pays et, dans d'autres pays comme l'Espagne, le Portugal, l'Autriche ou la
Turquie, elles sont encore supérieures à 15 %. C'est toutefois en France, qui devance
désormais l'Italie au regard de l'industrie touristique, que celle-ci revêt le poids économique
le plus déterminant : fournissant un excédent de l'ordre de 60 milliards de francs par an,
elle y est le premier poste excédentaire de la balance des paiements et procure plus d'un
million d'emplois directs dans quelque 200 000 PME.
Dans les pays en développement, les recettes de l'activité touristique peuvent
représenter plus de la moitié du PNB (c'est le cas des îles Bahamas), ce qui place ces pays
dans une situation de dépendance. D'autant que les plus hauts niveaux de décision
échappent souvent au territoire d'accueil et relèvent des régions émettrices, c'est-à-dire
des tour-opérateurs, des transporteurs, des chaînes hôtelières et des agences de voyages,
qui sont en plein essor.
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Les corrélats
Accor
camping
France - Géographie - La vie économique - Les activités de services
gîte rural
hôtel
sports d'hiver
station touristique
tour-opérateur
village de vacances
Les médias
tourisme - nuitées de touristes dans l'hôtellerie
Les livres
tourisme - encombrement en montagne, près de Val-d'Isère, page 5239,
volume 10
tourisme - Portimão, dans l'Algarve, au Portugal, page 5239, volume 10
tourisme - vue aérienne du camping du cap d'Erquy, en Bretagne, page 5239,
volume 10
tourisme - la plage de Mielno, en Pologne, page 5239, volume 10
Le tourisme : une invention démocratique
Le temps est fini où une distinction d'essence séparait le touriste de l'autochtone : tout au
plus s'agit-il d'une différence de statut provisoire, car le commerçant attentif aux besoins
des touristes attend la fin de la saison estivale pour se transformer à son tour en touriste,
sous d'autres cieux ; et nombreux sont les agriculteurs qui partent désormais en vacances
loin de leur ferme. Il y a, dans le tourisme, quelque chose qui, en effet, ne se résume pas
aux vacances (vaquer, donc ne rien faire) et qui demeure proche de l'étymologie (anglais
tourism, de to tour, « voyager », lui-même dérivé du français « tour ») : le fait de se
déplacer, de s'éloigner de chez soi. Certes, des millions d'individus ne connaissent pas cette
possibilité, mais, au moins dans les pays développés, elle s'est largement démocratisée. Le
touriste est une figure stéréotypée : alors qu'il espère se fondre dans l'anonymat des
vacances, tout le désigne et l'offre comme une proie aux diverses sollicitations. Mais il
importe de comprendre que le touriste est devenu un type social légitime, autant que
n'importe quel individu producteur, et cela avec ses défauts et sa crédulité, avec ses ennuis
de touriste (les Mexicains désignant même par turista une forme d'ennui intestinal lié au
changement de régime et aux conditions d'hygiène). Au point, d'ailleurs, qu'il peut y avoir
aujourd'hui, contre toute attente, une combinaison du profane et du religieux, qui fait du
pèlerin aussi un peu un touriste, comme en témoignent, de manière différente, aussi bien
La Mecque que Lourdes. Il n'en reste pas moins que le contact entre des sociétés
différentes et l'acculturation qui peut s'ensuivre engendrent parfois des conflits, à l'origine
d'attitudes de rejets de la part de la population autochtone. Cette dernière se sent
« colonisée » par des visiteurs au niveau de vie plus élevé et aux exigences toujours plus
grandes, et dont l'attitude montre que le tourisme est devenu un produit de
consommation comme les autres.
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Les corrélats
vacances
Les médias
tourisme - taux de départ en vacances (France, en %)
Les livres
tourisme - safari photo dans la réserve nationale de Nairobi, au Kenya,
page 5240, volume 10
tourisme - les chutes du Niagara, à la frontière des États-Unis et du Canada,
page 5240, volume 10
tourisme - randonnée à l'aiguille du Midi, dans le massif du Mont-Blanc,
page 5241, volume 10
Les usages sociaux du tourisme
L'un des indices les plus intéressants de la démocratisation du tourisme est la coexistence,
sous une même appellation, de conceptions fort différentes de cette activité. Ainsi, certains
transportent pour un temps leurs habitudes en un autre lieu : façons d'habiter ou de
manger, mais aussi façons de voisiner (certains campings sont des reproductions quasi
conformes de cités ouvrières, les voisins de palier se retrouvant sur l'aire de pétanque).
D'autres recherchent dans l'ailleurs la différence, le dépaysement, selon une gradation qui
va de la surprise folklorique (une cavalcade saharienne réglée par un club de vacances) au
risque de l'aventure (un raid à dos de chameau en Mongolie). Qu'ils le veuillent ou non,
tous sont touristes, statut qui dépend du caractère éphémère de leur déplacement ou de
leur dépaysement ; statut que leur rappellent, sous diverses formes, les autochtones,
lorsqu'il arrive au visiteur de l'oublier. La relative unité de statut, qui donne l'image du
touriste en bermuda, l'appareil photo sur le ventre, ne peut cacher pour autant les
différences sociales qui affectent le déplacement touristique. Ces différences se traduisent
par des oppositions entre l'hôtel trois étoiles et le terrain de camping, entre la chambre
d'hôte et le camping-car, entre le séjour dans un club de vacances réputé et les vacances
chez des parents, etc. Même si les statistiques ne permettent pas toujours d'approcher
finement les disparités, on voit qu'elles apparaissent au moins dans les choix préférentiels
des Français pour leurs vacances. Si l'on considère, par exemple, les modes
d'hébergement de catégories sociales voisines pour les séjours d'été à la mer, on constate
que les locations sont plutôt le fait des employés, des cadres moyens et supérieurs
parisiens âgés de 30 à 39 ans, disposant de revenus élevés ; le caravaning est le fait
principalement des cadres moyens et des ouvriers vivant en zone rurale et âgés de 40 à
45 ans, aux revenus moyens ; quant aux agriculteurs et aux employés vivant en zone
rurale et âgés de 20 à 29 ans, aux revenus moyens, ils optent plutôt pour le camping. On
pourrait, de la même manière, saisir les nuances qui séparent différentes formes de
tourisme culturel, selon le degré de préparation qu'ils supposent ou selon le nombre de
sites visités. On a vu aussi apparaître, plus récemment, de « nouveaux touristes » : les
préretraités et retraités, qui sillonnent le monde, profitant de l'abaissement de l'âge de la
retraite et de l'amélioration de la santé moyenne. À leur manière, ils témoignent de la
légitimation de la figure sociale du touriste.
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Les corrélats
camping
club - Clubs de loisirs et clubs de services
tour-opérateur
Touring Club de France
village de vacances
voyage
Les livres
tourisme - trekking dans le Sequoia National Parc de Californie, page 5241,
volume 10
marine - paquebot à voiles, le Club Med 1, page 3051, volume 6
navires - le Splendour of the Seas, page 3399, volume 6
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Les indications bibliographiques
A. Haulot, Tourisme et société, Labor, Bruxelles, 1995.
R. Lanquar, Sociologie du tourisme et des voyages, PUF, « Que sais-je ? », Paris
1990 (1985).
J.-P. Lozato-Giotart, Géographie du tourisme : de l'espace regardé à l'espace
consommé, Masson, Paris, 1993 (1985).
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