ses gilets jaunes
Publié le 05/03/2022
Extrait du document
«
Le mouvement des Gilets jaunes est un mouvement de protestation non structuré et sporadique
apparu en France en octobre 2018.
Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la
diffusion principalement sur les réseaux sociaux d'appels à manifester contre l'augmentation du prix
des carburants automobiles.
Pour certains, la lutte des classes devient éclatante avec la révolte des
Gilets jaunes.
Pourtant, depuis les années 1980, le terme de « classe » a disparu des discours.
L’effondrement du secteur industriel mais aussi les mutations du monde du travail, avec la
précarisation et la multiplication de statuts, brisent l’image de la classe ouvrière traditionnelle.
Pourtant, les inégalités, l’exploitation et les rapports sociaux dans le travail perdurent.
Ainsi, la théorie
des classes de Karl Marx permet -elle d’expliquer le mouvement des Gilets Jaunes ? Nous verrons
dans un premier le mouvement des “gilets jaunes” apparaît comme l’expression de la classe ouvrière
puis nous verrons que les mutations de la société française expliquent les échecs des luttes actuelles.
Tout d’abord, la lutte des classes est un conflit politique, social et culturel qui oppose celles et ceux
qui possèdent à celles et ceux qui travaillent.
Aujourd’hui, ce clivage généralisé que nous avons pu observer avec le mouvement des gilets jaunes
entre ceux qui ont moins et ceux qui ont plus, fait revenir chez certains l’expression de la lutte des
classes.
Avec Marx, la lutte des classes s’impose comme étant le seul rapport réaliste entre les classes
en raison de l’exploitation qui oppose ceux qui travaillent contre des salaires à ceux qui les emploient.
Ainsi, depuis la lutte des classes n’a pas disparu notamment avec les classes bourgeoises aux revenus
et au pouvoir grandissant.
A cette conscience de classe des plus riches ne s’opposait pas ou peu
jusque dorénavant de contestations des classes dominées.
Néanmoins, le décrochage des plus
précaires, le développement du chômage, les politiques agressives envers les plus pauvres causé par
la crise financière a bouleversé ce schéma.
En effet, dès 2013, d’après une enquête du CNRS
consacrée aux représentations des inégalités révèle que de plus en plus de Français s’identifiaient à «
la classe populaire » et que 67% des Français étaient en accord avec l’idée que la société était
caractérisée par un conflit de classe.
L’enquête montrait que plus les gens s’identifiaient à la classe
populaire, plus ils avaient du mal à assurer leur fin de mois et plus ils avaient le sentiment de vivre
dans un pays avec des classes en conflit.
Néanmoins, on ne retrouve rien de cette grille de lecture dans la situation de clivage entre les deux
France.
En effet, la protestation des gilets jaunes contre l’injustice fiscale ne dénonce pas une forme
d’exploitation : les classes moyennes inférieures ne se disent pas exploitées par les classes moyennes
supérieures même quand elles considèrent Macron comme le président favorable aux riches.
Tandis
que la théorie de Karl Marx repose sur la place dans les rapports économiques de production qui
définit l’appartenance à la classe sociale et donc l’aspect politique n’est pas étudié.
La protestation
des Gilets jaunes ne porte donc pas sur les revenus du travail, mais sur la répartition opérée par la
fiscalité de l’État.
L’ennemi principal des gilets jaunes est donc l’Etat et non pas les classes
supérieures car l'une des singularités du mouvement est justement sa diversité.
Malgré la
prédominance de personnes à « revenus modestes », avec des niveaux de qualification
intermédiaires, les populations les plus démunies ne sont pas au cœur de la mobilisation : plus de la
moitié des répondants est imposable et 85% possèdent une voiture.
Les manifestants sont
majoritairement des personnes qui travaillent ou des anciens actifs aujourd'hui retraités.
Pour conclure, depuis l’émergence des « gilets jaunes », bon nombre de commentateurs ont cherché
à raccrocher ce mouvement à des mobilisations passées.
Ainsi, le mouvement des gilets jaunes
semble à premier abord s’inscrire dans une crise entre les classes sociales, nourrie par les inégalités
néanmoins un mouvement n’est pas une classe sociale, et encore moins une catégorie ou un
ensemble de catégories sociales les « gilets jaunes » sont socialement diversifiés, et donc il est.
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