SES – CHAPITRE 3 Comment la socialisation contribue t-elle à expliquer les différences de comportement entre les individus ?
Publié le 08/03/2023
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SES – CHAPITRE 3
Comment la socialisation contribue t-elle à expliquer les différences de
comportement entre les individus ?
- La SOCIALISATION désigne le processus (= évolution) par lequel un individu intériorise des
normes et des valeurs (QUOI?) qui lui permettent de s’intégrer à la société et de forger sa
personnalité (POURQUOI?).
→ QUI ?: INSTANCES/AGENTS DE SOCIALISATION
• la famille au sens large (parents, cousins, oncles, etc)
• l’école (professeurs, camarades, etc)
• le groupe de pairs (= amis (es))
• les médias (réseaux sociaux, journaux, TV, radio, jeux vidéos, etc)
• le travail
• les associations (sportives, culturelles (musique, chant, danse, dessin, etc))
→ COMMENT ?: 3 mécanismes
• interaction
• imitation
• injonction (= sanction)
- Intérioriser (intériorisation) = faire siennes des opinions, des règles, jusque-là étrangères ou
extérieures
- CHAQUE NORME SE RATTACHE A UNE VALEUR :
• Normes = règles de conduite (concrète) qui correspond à des valeurs (gestes, paroles, etc)
→ ex : aider les gens dans le besoin, dire bonjour/au revoir, attendre sans se plaindre, etc
•
Valeurs = idéal collectif (= grands principes) vers lequel les individus essayent de tendre
(abstrait, souvent en « i-té »)
→ ex : générosité, politesse, patience, solidarité, etc
- Un lien social est un ensemble des relations sociales, échanges ou interactions qui relient les
individus entre eux.
I- La SOCIALISATION comme « façon dont la société forme et transforme les
individus » (Muriel Darmon)
A) La SOCIALISATION est un processus d’intériorisation de manières de penser, de sentir et d’agir
Les individus apprennent à se comporter à table à travers plusieurs mécanismes.
Il existe
tout d’abord, un mécanisme d’imitation par lequel l’enfant identifie et reproduit les manières de
se comporter de ses proches (principalement de sa famille).
L’enfant adopte ainsi progressivement
les mêmes attitudes que ses parents (ex : ne pas parler la bouche pleine, boire silencieusement, être
poli, etc).
La socialisation repose ensuite sur l’injonction à savoir l’imposition de règles et de la
menace de sanction.
On retrouve fréquemment ce mécanisme lorsque les parents demandent à
leurs enfants de terminer leur assiette en les menaçant de les priver de dessert.
Ces manières de
tables se transmettent enfin par un mécanisme d’interaction visant à répéter avec une certaine
fréquence certains comportements au contact d’autres acteurs sociaux (répétition des bonnes
manières à table au moins trois fois par jour ce qui va être ensuite pleinement intériorisées par
l’individu).
Nos manières de table ne sont absolument pas naturelles, elles sont construites
socialement (= propre à la société constituée).
En effet, nos manières de table ont été
progressivement intériorisées par l’individu durant son enfance et son adolescence au contact de
ses proches jusqu’à lui sembler naturelles (se tenir droit table irait de soi, les coudes ne doivent
pas être visibles sur la table, etc).
De même, nos manière de table diffèrent d’une région à l’autre.
Si cela semble naturel de manger avec des couverts sur une table haute en France, la réalité est bien
différente ailleurs (ex : manger avec des baguettes sur une table basse au Japon ; manger en faisant
du bruit en Chine ; manger avec ses mains dans un plat collectif, sans table en Afrique, etc).
La
manière dont nous nous comportons à table n’est donc pas naturelle.
B) La SOCIALISATION est différenciée selon le milieu social
La socialisation est différenciée selon le capital économique, en effet, les niveaux de
revenus et les patrimoines de la famille jouent sur les conditions de vie des enfants : Valentine
habite par exemple dans le 7ème arrondissement de Paris (Tour Eiffel) dans un confortable
appartement parisien de 120m2 dont ses parents sont les propriétaires, tandis que Balkis habite avec
sa famille dans une voiture (manque d’hygiène : pas d’accès quotidien à une douche) ou encore
Ashan qui vit dans un foyer social avec sa mère.
De même, les parents connaissent des revenus
inégaux selon le milieu social : les parents avocates d’Anaïs gagnent 15 000euros/mois (salaire
commun), tandis que le père de Balkis touche une modeste allocation chômage.
La socialisation est aussi différenciée selon le capital culturel des familles : la famille de
Balkis n’a pas d’accès à la bibliothèque municipale car n’ayant pas d’adresse fixe, il leur est
impossible de s’inscrire ; la famille de Valentine va quant-à elle une fois par semaine à l’opéra, au
ballet ou au théâtre.
D’ailleurs, les parents de Valentine sont les mécènes de l’opéra.
De plus, en
terme de diplôme on observe des inégalités fortes.
Les mères d’Anaïs sont toutes deux avocates :
elles ont obtenu un Master 2 de droit, un Bac +5 et ont été reçu a concours du barreau tandis que le
père de Balkis a arrêté ses études en cours de route.
Le rapport à la scolarité de la famille est important car il influence le regard que
l’enfant a sur l’école.
Dans la famille de Valentine, le rapport des parents à la scolarité est
ambivalent, si l’école est jugée fondamentale (très importante) par les parents, le fait que le père est
redoublé une année d’étude est vécu honteusement par la mère.
Dans la famille de Thibault, l’école
est plutôt perçue comme étant secondaire pour son avenir car il se destine à reprendre la ferme
familiale.
Même si le père de Balkis a arrêté ses études et n’a aucun diplôme, il accorde une place
importante à l’école car ils souhaitent que ses enfants réussissent dans la vie.
Les normes et les valeurs véhiculées par les familles sont enfin distinctes : le père de
Balkis entend transmettre le goût de l’effort à sa fille afin qu’elle réussisse à l’école et ses
enseignants souhaitent aussi qu’elle intériorise les règles de politesse.
Les parents de Valentine
visent quant-à eux l’excellence de leur fille aussi bien à l’école qu’en dehors (ex : devenir bilingue
(elle regarde des dessins animés en anglais à l’âge de 5ans), maîtriser un instrument de musique,
être performant dans plusieurs sports (ski, tennis, danse classique), etc)
•
Le capital économique = le patrimoine (ensemble des biens matériels possédés par un
individu, comme par exemple un logement, des bijoux, des actions ou des obligations, etc.)
+ les revenus (car ils permettent un certain niveau de vie et la constitution, ou pas, d'un
patrimoine).
•
Le capital social = le réseau de relations personnelles qu'un individu peut mobiliser quand
il en a besoin.
Ce réseau est en partie "hérité" (relations familiales, par exemple).
•
Le capital culturel = l'ensemble des ressources culturelles dont dispose un individu
(capacités de langage, maîtrise d'outils artistiques, etc.), le plus souvent certifiées/attestées
par des diplômes.
(capital scolaire = nombre d’années d’études)
Ces trois formes de capital, l'individu en hérite pour une partie, les constitue au cours de sa vie
pour l'autre, et essaie de les transmettre en héritage à ses enfants.
C) La SOCIALISATION est différenciée selon le genre
II- « L’homme pluriel » (Bernard Lahire) ou l’individu au contact d’une pluralité de
socialisations
A) La diversité de configurations familiales modifie les conditions de socialisation des enfants et
adolescents
La famille correspond à l’ensemble des personnes unies par des liens de filiations (= entre les
membres de la famille et les enfants) et d’alliance et qui ne vivent pas forcément sous le même
toit.
On assiste depuis 40 ans, à la fin du modèle typique de la famille nucléaire (famille
composée d’un couple d’adultes, mariés ou non, et d’enfants nés de leur union, partageant la même
résidence principale), reposant sur l‘objectif de la protection économique et de l’héritage, et à
l’essor (= progrès important) de modèles familiaux atypiques (inhabituels) (familles
monoparentales, homoparentales, recomposées) reposant sur le sentiment amoureux comme choix
libre et non plus dicté par la famille.
La configuration familiale peut entraîner des inégalités scolaires à partir de plusieurs
facteurs.
On peut tout d’abord l’expliquer par le temps disponible des parents pour s’occuper de la
scolarité de leur enfant, en organisant par exemple des sorties culturelles, en l’aidant dans ses
devoirs, en se rendant aux réunions parents-professeurs, etc.
Or, dans une famille monoparentale,
le parent présent aura sans doute moins de temps à consacrer à la scolarité de son enfant.
Ensuite, le
capital économique peut aussi jouer un rôle majeur.
Avec deux revenus à la maison, les parents
peuvent plus aisément (= facilement) proposer à leur enfant des cours particuliers, des sorties
culturelles (musées, expositions, etc), ou encore des voyages.
Dans une famille monoparentale
dans laquelle la responsabilité repose le plus souvent sur les femmes, lesquelles gagnent un salaire
avec....
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