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SERRES (Michel)

Publié le 18/05/2020

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« SERRES (Michel), philosophe français (Agen 1930).

Auteur d'une thèse sur le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques ( 1968), il centre sa réflexion sur les problèmes de la commu­ nication et s'attache aux méthodes de « traduction » qui permettent de passer d'une interprétation scientifique du monde au domaine de la représentation artistique (Esthétiques sur Carpaccio, 1975) et littéraire.

Dans cette stratégie de transposition, analysée dans la série des Hermès ( 1969-1980), la science peut être définie comme « 1' ensemble des messages optimalement invariants ».

Si • 1 • ce max1murn n est pas atteint, on se trouve dans le domaine capricieux et mouvant des modes de représentation et d'expression qui relèvent de la littéra­ ture, ou au mieux des sciences « molles » c'est-à-dire « hum aines ».

M.

Serres mesure les transformations du message.

Les trois états d'Auguste Comte traduisent le principe de d'Alembert; Turner visualise la thennodynamique et la révolution industrielle; Balzac dit l'univers concentrique de Laplace; Bos­ suet, Vaugelas, les bosquets de Ver­ sailles, la géométrie classique expriment à leur manière une même conception de l'espace et du monde.

Sur le bruit de fond, avec plus ou moins de « para­ sites », passe le message, discours, tableau ou équation (le Parasite, 1980).

Car l'état premier, commun, nonnal est le chaos, le désordre.

L'ordre, improba­ ble, est une île dans l'océan du tohu-bohu originel.

La science avance non comme un front dur et continu, mais comme un nuage fluctuant.

L'art aussi.

Au milieu du tourbillon des signaux, nous navi­ guons à l'estime (le Passage du Nord­ Ouest, 1980).

D'où la double nécessité de bien repérer les bases de départ, l'état premier, les commencements (Genèse, 1982), les fondations (Rome, le livre des fondations, 1983) et en même temps, à partir du premier écart, du clinamen (la Naissance de la physique dans le texte de Lucrèce, 1977), de suivre le plus concrètement possible la formation et l'évolution des « turbulences », qui sont la vie.

La philosophie ne peut être faite que de corps corn plexes et imbriqués, et non d'idées simples et séparées.

Le multiple, c'est la possibilité de penser, dans le foisonnement de l'être.

L'unité rassemble, mais fige, tue.

L'unité, c'est la tragédie.

« Il ne peut y avoir de vérités que selon des territoires locaux, des singularités.

» Aussi M.

Serres s'inté­ resse-t-il aussi bien à Tintin (il voit dans les Bijoux de la Castafiore l'analyse la plus serrée du phénomène moderne de la communication de masse) qu'à Jules Verne (Jouvences sur Jules Verne, 1974), Zola (Feux et Signaux de brume, 1975), repérant le travail d'une imagina­ tion formelle qui complète l'imagination matérielle étudiée par Bachelard : « Il y a une grammaire imaginative des éléments de forme, des unités formelles.

Il y a une syntaxe fantasmatique de la translation, de la rotation, de la symétrie ou de l'inversion, du transport et de la transformation.

» Unissant la « ruse » du paysan de la Garonne à celle du marin, M.

Serres se montre cependant extrêmement attentif aux effets de lan­ gue.

Affirmant que l'écriture constitue pour l'espèce humaine au même titre que l'agriculture, l'élevage ou le raison­ nement mathématique une voie d'accès à l'immortalité dans la mesure où, une fois inventée, elle défie la mort diversement à l'œuvre dans l'histoire, on le trouve soucieux de s'inscrire dans une tradition de la philosophie française caractérisée par le « style » (d'où son initiative de publier le Corpus des œuvres de philosophie de langue fran­ çaise) et de s'adresser, dans ses propres livres, autant à la sensibilité du lecteur qu'à son intelligence conceptuelle.

« Tout écrivain, dit-il, est d'abord musi­ cien, il doit avoir de l'oreille, de l'inten­ sité et du rythme.

» L'écriture mime le monde, la volute incessante de la vague comme le serpent dur du sillon (Détache­ ment, 1983).

Cette démarche débouche sur une « philosophie des corps mêlés » , où les objets sont saisis dans leur complexité originelle et leur richesse naturelle, où l'on savoure une idée comme un vin, et qui compose une théorie de la sensation retrouvée par­ delà toutes les anesthésies matérielles et intellectuelles (les Cinq Sens, 19 8 5) .. »

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