Serbie-Monténégro (RFY) (1993-1994)
Publié le 23/09/2020
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Serbie-Monténégro (RFY) (1993-1994)
La Serbie du président Slobodan Milosevic a continué de défier le monde, posant
comme préalable à tout accord de paix la levée des sanctions économiques
décrétées par les Nations unies.
Dans le pays, le chef de l'État a encore
consolidé son pouvoir et il a paru prendre quelque distance à l'égard de ses
protégés serbes de Bosnie et de Croatie.
Mais à la mi-1994, les Occidentaux
s'interrogeaient toujours sur la réalité de ces divergences et attendaient du
président Milosevic qu'il fasse enfin pression sur ses alliés bosniaques pour
les contraindre à accepter le plan de paix international, en arrêtant, par
exemple, de les approvisionner.
Lors des législatives anticipées du 19 décembre 1993, le Parti socialiste serbe
(ex-communiste, au pouvoir), fort de son emprise sur les médias, a emporté 123
des 250 sièges au Parlement, soit un peu moins de la majorité absolue.
Malgré
cela, il a pu former, le 15 mars 1994, un gouvernement monocolore.
La rupture a
ainsi été consommée avec le leader du Parti radical serbe (ultra-nationaliste)
Vojislav Seselj, qui reprochait à S.
Milosevic sa mollesse dans la défense de la
Grande Serbie.
L'opposition, très divisée, est sortie affaiblie du scrutin.
L'embargo, décrété par l'ONU le 31 mai 1992 contre la Serbie et le Monténégro, a
continué d'être largement contourné.
Alors que plus de la moitié de la
population active était, de fait, au chômage, le marché noir a pris une place
prépondérante.
Le 24 janvier 1994, l'introduction du "super dinar", convertible
et indexé au mark, a mis fin à l'hyperinflation (300 millions% en décembre
1993).
Le "père" de ce nouveau dinar, Dragoslav Avramovic, directeur de la
Banque nationale de Yougoslavie, a assuré que "le cap le plus difficile était
passé".
Les observateurs sont toutefois restés sceptiques, estimant que, faute
d'une reprise de la production, la spirale inflationniste repartirait, une fois
épuisées les réserves en marks de la population.
Le président Milosevic a réitéré sa volonté de contribuer à une solution
pacifique en Bosnie, invoquant le "désir de paix du peuple serbe" dans son
discours de Nouvel an 1994.
En juillet 1994, il a paru soutenir le plan de paix
international.
Dans la presse officielle, des articles ont critiqué les
dirigeants serbes de Bosnie et de Croatie, accusés de mettre en péril tous les
Serbes par leur attitude belliqueuse; des déclarations ont aussi laissé entendre
que l'unification des territoires serbes devrait être remise à plus tard.
Mais
S.
Milosevic a entretenu l'ambiguïté sur ses intentions.
La politique serbe à l'égard du Kosovo, province peuplée à 90% d'Albanais qui
ont voté en faveur de l'indépendance en 1991, n'a pas varié.
Tout en réclamant
le droit à l'autodétermination pour les Serbes de Croatie, Belgrade a continué
de nier ce droit aux Albanais du Kosovo.
Des rumeurs ont fait état d'un éventuel
partage du Kosovo, la Serbie se réservant la partie la plus riche en matières
premières.
Mais ces bruits ont ressemblé à des ballons d'essai qu'aucun des deux
camps n'a saisis.
Ibrahim Rugova, le président de la République autoproclamée du Kosovo non
reconnue par la communauté internationale, a continué de plaider à l'étranger en
faveur de l'indépendance du Kosovo qui, selon son plan, devrait être neutre et
placé provisoirement sous protectorat international.
Bien que l'homme ait été.
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