Serbie-Monténégro (2003-2004): Forts clivages politiques
Publié le 23/09/2020
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Serbie-Monténégro (2003-2004): Forts clivages politiques
Depuis la chute de Slobodan Milosevic en octobre 2000, la Serbie connaît une vie
politique tumultueuse, dont l’assassinat du Premier ministre Zoran Djindjic par
des membres des unités spéciales de la police liés à la mafia, en mars 2003,
constitue l’épisode le plus dramatique.
Les forces politiques se différencient
principalement sur la base de leur appréhension du passé immédiat de la Serbie
(nature criminelle du régime de S.
Milosevic) et de leur approche quant à
l’intégration européenne.
Le Parti démocrate (DS) et le G17 Plus apparaissent
comme les partis les plus favorables aux processus d’intégration euro-atlantique
(Union européenne – UE –, Partenariat pour la paix, OTAN – Organisation du
traité de l’Atlantique nord), tandis que les autres formations se montrent plus
sceptiques (Parti démocrate de Serbie – DSS) ou rejettent cette orientation
politique (Parti radical serbe – SRS, Parti socialiste de Serbie – SPS).
Les
premiers ne s’opposent pas à l’extradition des personnes inculpées de crimes de
guerre, tandis que les seconds refusent de se soumettre aux injonctions du
Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).
Ayant eu à redéfinir les liens de la Serbie avec le Monténégro sous la pression
de l’UE, la Charte constitutionnelle de la Serbie-Monténégro a été adoptée en
février 2003 ; les dirigeants serbes n’ont toutefois pas eu le temps d’élaborer
une nouvelle Constitution pour remplacer celle adoptée en 1990 sous l’autorité
de S.
Milosevic.
Associée au Monténégro dans le cadre d’un État commun
probatoire (durant trois ans), la Serbie devait revoir son organisation
administrative dans un contexte particulier, puisqu’une partie de son
territoire, le Kosovo, était toujours sous protectorat international.
Si le
gouvernement de Z.
Djindjic entre janvier 2001 et mars 2003, puis celui de Zoran
Zivkovic après mars 2003 ont progressé dans la voie des réformes économiques, la
transformation dans le domaine politique a été beaucoup plus lente et de
nombreuses questions demeuraient en suspens (Constitution, répartition des
pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, organisation administrative,
question du Kosovo, etc.).
À partir de décembre 2002, la Serbie s’est trouvée sans président de la
République.
Trois scrutins présidentiels en 2002 et 2003 ont échoué en raison
d’une participation électorale inférieure à 50 %.
La fonction présidentielle
était donc assurée par le président de l’Assemblée de Serbie, Predrag Markovic.
La Loi électorale ayant été modifiée au printemps 2004, l’élection des 13 et 27
juin 2004 a donné un nouveau président à la Serbie.
Le candidat démocrate, Boris
Tadic, l'a emporté avec 53,24 % des suffrages, contre 45,40 % à son rival
Tomislav Nikolic, pourtant arrivé en tête au premier tour.
Divisions persistantes du camp démocratique
La coalition gouvernementale menée par le DS, qui contrôlait depuis janvier 2001
les deux tiers des sièges à l’Assemblée de Serbie, a perdu à l’automne 2003 la
majorité absolue à la suite de nouvelles défections.
Des élections législatives
anticipées ont été organisées le 28 décembre 2003.
Il s’agissait des deuxièmes
élections parlementaires en Serbie après le retournement d’octobre 2000.
Elles
se sont déroulées dans un climat démocratique et pluraliste, en dépit du faible.
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