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SEQUENCE B : COMEDIE DU SPECTACLE – SPECTACLE DE LA COMEDIE CORNEILLE : L’ILLUSION COMIQUE Acte II, scènes 1 et 2 (jusqu’à « une armée »)

Publié le 21/06/2024

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« SEQUENCE B : COMEDIE DU SPECTACLE – SPECTACLE DE LA COMEDIE CORNEILLE : L’ILLUSION COMIQUE Acte II, scènes 1 et 2 (jusqu’à « une armée ») Les années 1630 sont marquées par un nouvel essor du théâtre qui se traduit par l’extrême diversité de la production dramatique et par l’engagement d’un public de plus en plus large. L’Illusion comique est représentée pendant la saison 1635-1636.

Dans la dédicace, Corneille qualifie sa pièce d’ « étrange monstre ».

Il dit aussi que « le premier Acte n’est qu’un prologue, les trois suivants font une comédie imparfaicte, le dernier est une Tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie ».

Cette œuvre, qui s’inscrit entre deux genres, vient perturber les codes et les cadres traditionnels.

Cette facture irrégulière rattache l’œuvre au genre de la tragi-comédie qui connaît un vif succès à la fin du 16 ème et au début du 17ème siècle. Le premier acte est une sorte de prologue.

Nous y apprenons que depuis dix ans Pridamant, bourgeois de Rennes, n’a aucune nouvelle de son fil Clindor, qui a fui la maison paternelle parce qu’il ne pouvait supporter l’autorité sévère que son père faisait peser sur lui.

Malgré tous ses efforts, ses voyages, et après avoir consulté sorciers et devins, désespérant de retrouver Clindor, il s’en remet à son ami Dorante, qui lui vante les mérites du mage Alcandre.

Et les voici tous deux dans la campagne de Touraine, devant la grotte où vit Alcandre.

Le vieux magicien apparaît enfin et fait paraître aux yeux de Pridamant une garderobe superbe.

Tels seraient les vêtements princiers que Clindor porterait actuellement. Alcandre raconte à Dorante que Clindor est arrivé à Bordeaux où il est entré au service de Matamore, un capitaine gascon, et il s’est assuré les bonnes grâces d’une jeune fille d’excellente famille que son maître courtisait en vain. Problématique : Mouvement du texte : 1) Vers 1 à 7 : 2) vers 8 à 29 : Lecture linéaire : Premier mouvement Vers 1 à 4 : Alcandre, le mage qui va permettre à Pridamant de voir son fils est un personnage qui renvoie à l’univers de la pastorale (ouvrage littéraire dont les personnages sont des bergers souvent dépeints de manière conventionnelle et raffinée) mais aussi à l’univers de la tragicomédie (au XVIIème siècle, tragédie dont le dénouement est heureux).

Relevant d’une tradition fixée en Italie dans le courant du XVIème siècle, c’est aussi un emploi théâtral, lié à la Commedia dell’arte comme à d’autres types de comédies.

 Ce mage qui fait voir un spectacle à Pridamant, par son nom, appartient pleinement pour le spectateur dans la salle au 17ème siècle, au monde du spectacle, du théâtre, de la littérature. Il s’adresse à Pridamant comme en témoignes les diffères indices d’énonciation.

On a la deuxième personne du pluriel avec d'accord que Alcandre s’adresse à Pridamant grâce à tous les indices d'énonciation et un emploi théâtral Pridamant aussi renvoie également à un emploi théâtral alors on va trouver ce personnage-là dans des pièces dans lesquelles je vois le rôle du père de comédie Pridamant c'est le cœur de comédie par excellence.

Il veut renouer avec son fils.

Ce qui renvoie au théâtre : Champ lexical de la vue qui annonce une représentation visuel (s’offre a vos yeux/ voyez / paraitre), relation Maitre/Valets couple courant aux théâtre comme dans Le Malade Imaginaire et dans la comédie de Plaute (on le trouve aussi depuis le 15 ème siècle dans le comédie del arte), adjectif « vains » signifie sans consistance et sans réalité le groupe nominal « fantômes vains » suggère l’idée d’illusion prouve que le théâtre est fait pour être vu et entendu . Alcandre et Pridamant se trouvent devant une grotte.

C’est un espace, un lieu courant des scénographies de théâtre au quattrocento, c’est-à-dire dans les années 1400 en Italie (Renaissance italienne).

On la retrouve dans les pastorales de l’Antiquité (dans Daphnis et Chloé de Longus, pastorale en prose du 3ème siècle après JC), au XVème et au XVIème siècle, chez Jacques Sannazar par exemple, poète italien de la Renaissance (1458-1530).

Les paysages sauvages comme la grotte placent l’homme face aux forces de la nature et exaltent le sentiment du sacré.

Dans la deuxième moitié du XVIème siècle, c’est à la pastorale, qui vient tout juste de s’affirmer comme genre dramatique, qu’elle est désormais associée. Alcandre se préoccupe de Pridamant, il le guide/le rassure.

Il le met en garde.

C’est un spectacle singulier auquel il va assister.

C’est un spectacle qui demande des rituels de la part du spectateur. Vers 5 : Pridamant est très émue « O Dieux », exprime son désir ardant de retrouver son fils. L’illusion comique apparait ici comme une œuvre de désir (désir du père de retrouver son fils) schéma typique des comédies.

L’illusions tendu vers cette réconciliation finale entre le père est le fils qui est le schéma type de la comédie depuis toujours.

L’illusion est bien comique en ce sens mais aussi comique en ce sens qu’elle concerne le théâtre (séduit le spectateur par la magie de l’illusions) Les conditions de la représentation étaient bien différentes au XVIIème siècle par rapport à aujourd’hui.

Le principal étonnement qu’éprouverait un spectateur d’aujourd’hui serait de voir, au moins après le lever du rideau, un certain nombre de spectateurs installés assis sur des chaises de paille sur la scène elle-même.

Cet usage ne semble pas général mais cette pratique est source de confusion car certains spectateurs rejoignaient la scène alors que la pièce avait commencé et cherchaient des places.

« Combien de fois sur des morceaux de vers : ‘ mais la voici ‘, ‘mais je le vois’ a-t-on des pris des spectateurs pour un personnage qu’on attendait » s’insurge l’abbé de Pure.

Si nous nous mêlons au public du parterre, qui restait debout, nous retrouvons des désoeuvrés, valets, pages, mousquetaires, artisans, étudiants et commis de boutique dont beaucoup se faufilaient, profitant de l’affluence à l’entrée pour pénétrer dans la salle sans payer.

A ces oisifs se mêlaient des coupe-bourses (voleurs qui dérobent les bourses en coupant les cordons qui les retiennent), des filles de petite vertu qui venait chercher l’aventure ou l’occasion d’un coup heureux.

Ce public populaire, effervescent, plus intéressé par la farce que par la noble tragédie, s’interpellait, criblait les autres spectateurs de quolibets et créait parfois de véritables bagarres exigeant l’intervention des hommes de guet.

Souvent, il entreprenait des parties de cartes ou de dés.

Dès que le rideau se levait, c’est au parterre que naissait le brouhaha, applaudissements déchaînés ou sifflets.

Ceux qui étaient au fond de la salle voyaient mal le spectacle et avaient peine à entendre les comédiens.

Les rumeurs emplissaient la salle et les spectateurs des hauts gradins de l’amphithéâtre participaient aussi à cette agitation et à ses cris.

Les conditions de la représentation étaient donc très éprouvantes pour les acteurs. Vers 6 : C’est une phrase injonctive pour que le comédien se fasse entendre.

Alcandre précise qu’elle doit être l’attitude du spectateur lors une représentation théâtrale (respectueuse, silencieuse).

C’est une didascalie, Alcandre et Pridamant se mettent sur le côté et vont regarder le spectacle et nous laissent.

Va s’offrir à la vue de Pridamant le projection animée et vivante de celle de la vie de Clindor.

Le spectateur dans la salle va assister à ce même spectacle doubler de celui des 2 hommes.

On quitte la pièce cadre pour entrer dans la pièce enchâssée  Procédé courant au 17eme siècle (spectateur réel qui contemple un autre spectacle).

Corneille va le pousser très loin (surtout dans l’acte 5). Ce procédé, issu de la tragédie antique où le chœur commente l’action sur scène, s’est particulièrement développé à l’âge baroque, époque de Corneille, pour traduire une vision du monde.

Le thème du théâtre dans le théâtre est proche de celui du miroir.

L’homme contemple dans le miroir une image de lui-même dont il ne sait si elle est plus vraie que la réalité.

C’est une façon de mettre l’accent sur les illusions du réel où les apparences trompeuses dominent. Le théâtre dans le théâtre est alors lié au thème du theatrum mundi qui remonte à l’Antiquité. Le monde est un théâtre sur lequel s’agitent les hommes, acteurs d’un jeu absurde qui n’est dénoué que par la mort.

L’illusion comique peut donc être considérée à ce titre comme une tragi-comédie baroque. Vers 8 à 11 Deuxième mouvement : Clindor qui formule la première réplique.

La réplique commence par 2 exclamations traduisant l’étonnement de Clindor et on retrouve un procédé très courant on entre tout de suite au cœur des choses (in medias res).

Clindor s’intéresse à son maitre « monsieur » et le vouvoiement.

Des questions et exclamation qui vont permettre de découvrir le personnage de Matamore.

Avec le thème de la guerre, les thèmes de la victoire et de la gloire.

Matamore se caractériserait par un personnage de gloire et héroïque Cette thématique nous renvoie dans un autre genre théâtral la tragédie.

Il nous introduit dans le monde de l’épopée.

Et nous.... »

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