Sénescence

« 1 / 2 10 janvier 1968 Série 0-11 Fiche N• 2181 Sénescence 1.

Au sens strict du terme, le vieillissement est l'ensemble des transformations subies par l'organisme de la naissance à la mort.

Biologiquement, il s'agit d'un processus dégénératif entraînant une diminution de la viabilité et une augmentation de la vulné­ rabilité.

Cette altération est un phénomène individuel, particulier à l'être vivant et non lié au milieu.

Néanmoins, des facteurs génétiques et pathologiques sont capables d'influencer la rapidité d'apparition des signes de sénescence.

2.

Sur le plan anatomique, le vieillissement des organes se produit progressivement par une involution sénile.

Elle se manifeste par une diminution du nombre des unités fonctionnelles et par une baisse de poids de tous les organes.

L'atrophie sénile est variable suivant les organes: importante au niveau des muscles, elle est minime au niveau du cerveau.

Plus ou moins rapide, elle est très précoce pour des formations lymphoïdes, tel le thymus dont l'involution a lieu dans l'enfance.

3.

Du point de vue cytologique, il existe des altérations au niveau de toutes les cellules.

Les études ont surtout porté sur les cellules qui ne se renouvellent pas au cours de l'existence, notamment celles du tissu nerveux.

Dans l'ensemble, le nombre des cellules diminue.

Dans les cellules restantes apparaît une accumulation de sub­ stances lipoïdes, en particulier de pigments tels que la lipofuchsine.

D'autre part, le calcium s'accumule à la surface de la cellule, ce qui tend à modifier la perméabilité de la membrane cellulaire.

4.

Inversement, les substances intercellulaires et le tissu conjonctif s'accroissent; le diamètre des fibrilles de collagène augmente, l'arrangement "cristallin , de ces fibrilles, étudié par la diffraction des rayons X, est modifié.

La substance fondamentale du tissu conjonctif se transforme: elle est comparable, après fragmentation, à celle du nouveau-né à laquelle auraient été ajoutées des enzymes.

5.

Parallèlement aux modifications structurales, le vieillissement entraîne une baisse progressive de l'activité physiologique.

Cette diminution est appréciable par un certain nombre d'épreuves qui mesurent le vieillissement global de l'individu (métabolisme de base) ou chaque fonction isolément.

Ainsi, il est possible d'évaluer cc l'âge biologique» d'un homme.

De plus, il existe, chez le sujet âgé, une adaptation physiologique insuf­ fisante aux diverses agressions.

6.

Les causes de l'involution sénile des tissus sont encore mal connues.

Pour cer­ tains.

des radicaux libres agiraient à la manière des radiations ionisantes en créant des mutations; d'autres supposent un croisement de liaisons entre molécules (cross­ linking) dont seraient responsables les pigments accumulés dans les cellules âgées.

L'absence de connaissances dans ce domaine limite les possibilités actuelles d'accroissement de la longévité.

Les traitements se bornent à prévenir un certain nombre de complications du vieillissement et à éliminer les facteurs pathologiques susceptibles d'interférer avec la sénescence.

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