Sénégal (2001-2002): Fléchissement de l'euphorie populaire
Publié le 23/09/2020
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Sénégal (2001-2002): Fléchissement de l'euphorie populaire
Avec les élections municipales et régionales du 12 mai 2002, le gouvernement
d'Abdoulaye Wade a achevé la mise en place des institutions prévues par la
Constitution adoptée le 7 janvier 2001.
Sa formation politique, le Parti
démocratique sénégalais (PDS, libéral), en a profité pour finir d'asseoir sa
suprématie sur la vie politique, après la victoire historique de son chef lors
de l'élection présidentielle de février et mars 2000, et le raz de marée de ses
partisans lors des élections législatives du 29 avril 2001.
Elle a toutefois
essuyé plusieurs revers dans de grandes villes.
Deux ans après l'alternance -
l'élection d'A.
Wade avait mis fin à quarante ans d'hégémonie du Parti
socialiste (au pouvoir depuis l'indépendance) -, plusieurs observateurs notaient
une certaine désillusion de la population.
De nombreux mouvements sociaux et
grèves sont venus rappeler au pouvoir la permanence de la misère - plus de 65 %
de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le pays occupe la 154e
place sur 173 selon l'indicateur du développement humain (IDH).
L'organisation
désastreuse des campagnes de commercialisation de l'arachide, principale culture
de rente du pays, en 2001 et 2002, a exaspéré et appauvri les agriculteurs.
L'échec de la privatisation de la Société nationale d'électricité (Sénélec),
d'abord cédée à l'entreprise canadienne Hydro-Elyo-Québec, puis proposée à
l'opérateur français Vivendi, qui n'en a finalement pas voulu, a entraîné une
hausse de 18 % des prix de l'électricité, décision qui a irrité ménages et
milieux d'affaires.
Malgré cette situation intérieure plutôt morose, le président Wade a multiplié
les initiatives diplomatiques.
Les 16 et 17 octobre 2001, il a organisé une
rencontre à Dakar afin d'exhorter ses pairs du continent à signer un pacte
africain contre le terrorisme, après les attentats du 11 septembre 2001 aux
États-Unis ; son projet a été rejeté, les autres chefs d'État proposant plutôt
de ratifier une résolution de l'OUA (Organisation de l'unité africaine) déjà
existante et allant dans ce sens.
Dans le cadre du projet de mise en place du
Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), lancé avec les
présidents Thabo Mbeki, d'Afrique du Sud, Olusegun Obasanjo, du Nigéria, et
Abdelaziz Bouteflika, d'Algérie, A.
Wade a organisé à Dakar une rencontre entre
plusieurs chefs d'État africains et des représentants de grandes firmes
multinationales, afin d'inciter ces derniers à investir en Afrique.
Le chef de
l'État sénégalais s'est également singularisé par ses prises de position sur la
réparation des crimes du colonialisme - à laquelle il s'est opposé -, ainsi que
sur la réélection controversée de Robert Mugabe (9-10 mars 2002), le chef de
l'État zimbabwéen, que la plupart de ses pairs ont adoubé.
Enfin, l'arrivée en
quart de finale de la Coupe du monde de football de l'équipe sénégalaise (juin
2002) a gonflé de fierté la population..
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