Sénégal (1986-1987)
Publié le 23/09/2020
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Sénégal (1986-1987)
Au Sénégal, des élections présidentielles et législatives sont prévues pour
février 1988.
Les années 1986 et 1987 sont donc vécues comme préélectorales.
Les 20 et 21 décembre 1986 s'est tenu à Dakar le XIe Congrès du Parti socialiste
sénégalais, au pouvoir.
L'orientation socialiste a été réaffirmée, le président
sénégalais, Abdou Diouf, ayant tenu à rejeter l'accusation de dérive droitière
de certains "barons" du Parti.
Il a été réélu secrétaire général, ce qui indique
assez nettement qu'il sera le candidat de son parti aux présidentielles.
Les
"réajustements économiques" adoptés par le gouvernement ont été approuvés par le
Congrès.
Enfin, le Parti socialiste sénégalais a marqué son soutien à Hissène
Habré dans le conflit du Tchad.
Le Congrès de la Ligue démocratique-Mouvement pour le parti du travail (LD-MPT),
les 27 et 28 décembre 1986, a lancé un appel aux autres partis d'opposition pour
l'élaboration d'une plate-forme électorale commune.
Pour sa part, le 17 janvier
1987, à la fin de la convention nationale du Parti démocratique sénégalais
(PDS), Me Adboulaye Wade, secrétaire général du PDS et principal leader de
l'opposition, a souligné la nécessité de l'unification des forces politiques
d'opposition.
Celle-ci avait connu un début de réalité en août 1985 quand huit
des quinze partis d'opposition s'étaient regroupés dans l'Alliance démocratique
sénégalaise (ADS).
Mais le pouvoir avait alors interdit l'ADS sous prétexte
qu'il s'agissait d'un nouveau parti non déclaré.
Me Wade a annoncé que le PDS
boycotterait les scrutins de 1988 si des dispositions n'empêchaient pas le
renouvellement des irrégularités qui ont permis, selon lui, "le coup d'État
électoral" d'Abdou Diouf en 1983.
En février 1987, le Parti africain de
l'indépendance (PAI) a tenu son congrès et a, lui aussi, lancé un appel à
l'union de l'opposition...
Pour contrer la montée en puissance de l'opposition et de son leader, le pouvoir
a eu recours aux vieilles méthodes: le 9 février, Me Wade a été inculpé sous
l'accusation de "diffusion de fausses nouvelles" et d'"offense au chef de
l'État"...
C'est dans cette atmosphère de fièvre préélectorale que se sont produits deux
mouvements sociaux de grande importance.
D'abord la grève des étudiants,
déclenchée le 22 janvier 1987 à cause d'un retard dans le paiement des bourses
d'étude et suivie par les quatorze mille étudiants de l'université de Dakar.
Cette grève a duré un peu plus d'un mois.
Selon un bilan officiel,
l'intervention des forces de l'ordre sur le campus aurait fait vingt-sept
blessés parmi les étudiants.
Autre mouvement: le 13 avril 1987, les policiers se
sont mis en grève et ont crié des slogans hostiles au pouvoir.
Ils voulaient
ainsi protester contre une décision du tribunal de Dakar condamnant deux des
leurs pour coups et blessures ayant entraîné la mort.
Le président Diouf a réagi
vite et fort: le 14 avril, il a limogé le ministre de l'Intérieur, Ibrahima
Wone, et suspendu de leurs fonctions les 6 265 agents de la police sénégalaise.
Ils devaient être réintégrés un à un, après étude de chaque cas.
D'après les estimations de la Banque mondiale, la dette extérieure du Sénégal a
atteint 1,8 milliard de dollars en 1985.
La balance des paiements était
déficitaire de 61,4 milliards de francs CFA avant rééchelonnement, tandis que la.
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