Sémantique: “La référence en linguistique“
Publié le 30/07/2023
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“La référence en linguistique“
par Ayoub Bouhouhou, enseignant chercheur.
En linguistique, les notions de “ référence ” et de “ réalité ”, ont souvent
été utilisées pour désigner ce à quoi renvoient les signes.
- Référence / dénomination
Le signe linguistique a pour fonction principale de désigner et de
représenter le réel.
Selon G.
Kleiber1, pour qu’une relation de dénomination
s’instaure entre un signe et une chose, il est indispensable qu’un lien référentiel
réside au préalable.
La dénomination diffère de la désignation où l’on peut
désigner X (chose) par X (signe) sans que la communauté n’ait l’habitude de la
désigner ainsi.
Pour G.
Kleiber, la dénomination est un acte constant, elle n’a
pas pour but une association transitoire et contingente “ mais au contraire
l’établissement d’une règle de fixation référentielle qui permet l’utilisation
ultérieure du nom par l’objet dénommé.
La fixation référentielle entre l’objet et
le signe a en effet pour postulat l’acquisition d’une compétence référentielle ”2.
Le nom dans un sens logique et philosophique, est une unité linguistique
associée au référent et est retenue dans la mémoire des locuteurs.
Le verbe,
l’adjectif et l’adverbe sont “ Tout comme le substantif, des signes codés et dans
ce sens donc des dénominations ”3.
La fonction dénominative joue un rôle fondamental dans le
fonctionnement référentiel du langage.
Elle contribue à la construction de
l’univers.
G.
Kleiber pense qu’il n’y a pas d’équivalence entre les catégories
référentielles et les catégories grammaticales : les substantifs qui désignent des
choses , les verbes qui désignent les procès, les adjectifs qui désignent les
qualités , et les adverbes qui désignent les modalités.
1
Nous citons ici l’exemple de G.
Kleiber parce que nous utiliserons sa théorie Semantique du prototype pour
analyser et réfléchir sur le problème de la référentialisation par anaphorisation.
2 G.
Kleiber, “ Dénomination et relations dénominatives ”, in Langages, n°76, Paris, Larousse, Décembre 84, p.
80.
3 Idem, p.
82.
Cette manière de penser est susceptible d’entraîner des contradictions, car
“ sagesse ” est un nom, qui peut aussi référer à une qualité.
Pour que l’on puisse parler d’une chose, il est indispensable de tenir compte du
critère fonctionnel, c’est-à-dire, “ il faut que l’expression qui y réfère soit un SN
et, s’il s’agit d’un item lexical, il doit se couler dans la forme substantivale.
C’est ainsi que sage doit reprendre la forme nominale “ sagesse ” s’il est destiné
à occuper fonctionnellement une place référentielle ”4.
Pour montrer que des verbes comme “ courir ” et des adjectifs comme “ sage ”
présupposent l’existence d’un référent, on utilise un SN.
Parmi les moyens (du langage) utilisés pour référer, pour représenter le
monde qui nous entoure, on peut citer le nom propre, cette étiquette que l’on
colle sur une chose “ qui a un référent mais pas de sens ”5, les démonstratifs
(ce, ceci, cet...), les déictiques et les déterminants...
Selon B.
Russel, les démonstratifs grammaticaux sont capables de référer sans
avoir recours à une description explicite de l’objet (concret ou abstrait soit-il).
Le geste de désignation accompagné d’un démonstratif suffisent pour définir.
Pour Frege, la réunion de ces deux éléments représente un référent qui reste
imprécis, voire indéfini dans le temps et l’espace.
Car comment savoir si l’objet
qu’on désigne, on doit le concevoir dans sa totalité ou uniquement dans une de
ses parties constitutives?
Par voie de conséquence la présence d’un substantif pour servir de support
s’impose au locuteur.
Celui-là a pour fonction principale de découper le
continuum sensible en un monde d’objets.
Il spécifie l’objet et le concrétise dans
la mémoire du locuteur ou de l’auditeur.
L’adjectif, selon certains auteurs (Ducrot), ne possède pas la capacité de
référer d’une manière juste et précise.
Ce qu’il nomme ce sont des qualités.
Mais le problème de la référence est complexe et mérite à lui seul
beaucoup d’investigations.
- Les variétés linguistiques
Les langues naturelles découpent l’univers de manières différentes et
distinctes.
On explique cette diversité par l’immotivation du signe linguistique.
La non relation directe entre le signifiant et le signifié entraîne....
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