Selon vous, l’habitat est-il toujours le miroir de ses propriétaires ?
Publié le 05/10/2022
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Selon vous, l’habitat est-il toujours le
miroir de ses propriétaires ?
Habiter est le propre de l’Homme.
Si les animaux ont des antres, des nids ou des
terriers, seul l’Homme peut se targuer d’avoir une maison, de l’”habiter”à proprement parler.
Étymologiquement, le mot “habitat” est étroitement lié à la notion de permanence et de
pérennité.
Il est donc ce lieu où on demeure, qui nous donne un abri, une sécurité et qu’on a
envie d’apprivoiser, de décorer, de modeler à notre façon pour nous y sentir chez nous.
Mais
cet endroit est-il toujours le miroir de ses propriétaires ? Autrement dit, reflète-t-il toujours
nos goûts et notre identité ? Et que signifie, au juste, être propriétaire d’un logement ? Nous
tâcherons de répondre à ces questions en prouvant d’abord que la maison est souvent un
reflet de ceux qui l’habitent.
Nous verrons ensuite qu’elle peut réfléchir bien plus qu’on ne le
croit.
Certes, notre habitat est le plus souvent à notre image : il nous ressemble.
Premièrement, il est indéniable qu’il traduit souvent notre niveau de vie, voire notre
appartenance sociale et nos origines.
L’artiste anglais né au Kénya, James Mollison, réussit
à le prouver dans son ouvrage Dans ma chambre.
Il y fait un véritable tour du monde
photographique des habitations et de leurs habitants.
Il regroupe ensuite ses clichés par
deux et ces “diptyques” sont particulièrement évocateurs.
En particulier celui qui réunit une
petite fille japonaise et sa chambre rose bonbon à côté de la photo d’un jeune Amazonien,
habitant dans un dénuement le plus complet une cabane sinistre et d’une pauvreté criante.
Ainsi, la maison renseigne plus qu’on ne le pense sur notre niveau de vie et notre condition
d’Homme.
De plus, notre chez-soi est sans conteste le miroir de nos goûts, de nos préférences
esthétiques, parfois même de nos aspirations les plus secrètes.
Ce n’est pas pour rien que
les Anglais ont forgé la notion du sweet home, d’un “doux foyer" qui est notre repère et qui
nous ressemble.
En particulier notre chambre, ce lieu le plus intime et intimiste, tout à notre
image.
C’est certainement le cas de cet artiste bohème de la chanson de Léo Ferré intitulée
“La chambre”, dans laquelle un pauvre galetas d’un créateur fauché devient un véritable
palais de Mille et une nuit grâce à son imagination et à son Art.
Enfin, si l’habitat ressemble souvent à son propriétaire, le contraire est aussi vrai !
N’arrive-t-il pas parfois que l’habitant, comme par effet d’osmose, commence à ressembler
au lieu où il vit ? C’est le cas de la sinistre Madame Vauquer du roman d’Honoré de Balzac
Le père Goriot.
La pension Vauquer est tout aussi délabrée et repoussante que sa
propriétaire : “lézardée” comme elle, “suintant l’usure” et l’avarice.
Mais cette ressemblance
et cette influence vont encore plus loin dans le roman de l’illustre romancier français.
En
effet, même les pensionnaires de la maison Vauquer semblent contaminés par l’endroit.
Ils
en deviennent négligés et désagréables, comme leur lieu de vie et leur logeuse.
Ainsi, l’habitation est souvent le reflet de ses habitants.
Pourtant, elle réfléchit bien
plus que les gens....
»
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