Selon le metteur en scène Jean-Pierre Vincent, « le valet est d'abord un vengeur. Il nous venge de tout ce que nous n'osons ou ne pouvons pas faire, comme battre son maître, mentir effrontément pour s'en tirer, être désintéressé, faire des actes gratuits, n'être que du jeu... »En vous appuyant sur des exemples précis, vous vous demanderez si la comédie du XVIIIe siècle que vous avez étudiée cette année vérifie cette affirmation.
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
Selon le metteur en scène Jean-Pierre Vincent, « le valet est d'abord un vengeur.
Il nous venge de tout ce quenous n'osons ou ne pouvons pas faire, comme battre son maître, mentir effrontément pour s'en tirer, êtredésintéressé, faire des actes gratuits, n'être que du jeu...
»
En vous appuyant sur des exemples précis, vous vous demanderez si la comédie du XVIIIe siècle que vous avezétudiée cette année vérifie cette affirmation.
Le corrigé proposé s'appuiera essentiellement sur Le Mariage de Figaro de Beaumarchais.
Ne pas oublier que dans cette pièce, deux personnages sont concernés, non seulement Figaro, mais aussi Suzanne.
Le plan antithétique s'impose : vérification de l'affirmation de J.-P.
Vincent / limite / synthèse
I.
Le valet (et la servante) est un vengeur
1.
Qui venge-t-il ?
Il « venge » les autres valets du mépris du comte, del'injusticeIl venge les autres personnages, la comtesse, ChérubinIl venge le public, c'est-à-dire la société, la censure (V,3)
2.
Comment ?
Par sa malice, sa ruse, ses facultés d'improvisation,comme maître du jeu, son talent de repartiePar son courage, qui lui fait dépasser un peu sacondition, donc prendre des risquesPar la technique proprement théâtrale du déguisement
II.
Mais il reste relativement soumis
1.
L'ordre est rétabli dans la société : il ne se révolte pas en tant que valet,et gardera sa fonction ; il n'est jamais un rival direct du maître.
On aurait
pu le voir par exemple séduire la comtesse ; Mozart ira presque jusque-là dans Don Giovanni, en 1787.
L'humiliation initiale de Figaro ne sera pas réellement vengée.
Ils restent des serviteurs dévoués.
2.
Dans la structure théâtrale, tout rentre dans l'ordre.
C'est encore plus vrai chez Marivaux, même dans l'île des esclaves, la comédie la plus troublante de ce point de vue.
III.
Il reste un type de comédie
Il doit surtout faire rire, dans la tradition de la commedia dell'arte
Comme représentant de la société, il démonte les mécanismes, il est en quête de liberté, mais il n'est pas unthéoricien de la révolution..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- On rapproche souvent le cinéma de la littérature écrite, et les réalisateurs eux-mêmes ont eu bien des fois recours au roman ou au théâtre, leur empruntant soit des œuvres déjà accomplies, soit une forme familière au public. Cependant, un critique, Jean Limousin, écrivait à propos d'un metteur en scène célèbre : « La justesse des notations, leur portée sur le public, tiennent à ce qu'elles sont pensées directement « en cinéma» par un homme intelligent qui découvre aussitôt l'équivalent
- On rapproche souvent le cinéma de la littérature écrite, et les réalisateurs eux-mêmes ont eu bien des fois recours au roman ou au théâtre, leur empruntant soit des oeuvres déjà accomplies, soit une forme familière au public. Cependant, un critique, Jean Limousin, écrivait à propos d'un metteur en scène célèbre : « La justesse des notations, leur portée sur le public, tiennent à ce qu'elles sont pensées directement « en cinéma » par un homme intelligent qui découvre aussitôt l'équivale
- Dans une interview où il expliquait son désir de monter l'École des femmes et d'y jouer le rôle d'Arnolphe, le comédien et metteur en scène Marcel Maréchal déclarait : « Agnès est un plaidoyer vivant pour la femme ». En vous appuyant sur des éléments précis tirés du texte, vous expliquerez et éventuellement discuterez cette affirmation.
- Dans une interview où il expliquait son désir de monter l'École des femmes et d'y jouer le rôle d'Arnolphe, le comédien et metteur en scène Marcel Maréchal déclarait : « Agnès est un plaidoyer vivant pour la femme ». En vous appuyant sur des éléments précis tirés du texte, vous expliquerez et éventuellement discuterez cette affirmation. ?
- « Le personnage dramatique ne commence vraiment à vivre que sur scène. Les diverses interprétations qu'on peut en donner le modifient de façon sensible » de Maurice Desotes dans Les grands rôles du théatre de Racine en 1957. Je doit discuter cette affirmation en un développement organisé, s'appuyant sur des exemples précis tiré du corpus donné c'est à dire Phèdre de Racine, Hernani de Victor Hugo, En attendant Godot de Beckett et Le Roi se meurt de Ionesco.