Science et observation
Publié le 22/12/2023
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«
DM Épistémologie
Science et Observation
“L’époque moderne tient la science en haute estime”.
Voici comment débute
l’ouvrage intitulé Qu’est ce que la science ? de Alan F.
Chalmers, historien des sciences
et épistémologue.
Cette citation résume en grande partie l’importance de la science
dans les sociétés modernes et sa place, aujourd’hui, quasiment inébranlable.
Si
pendant longtemps la science n’a pas eu l’autorité qu’elle a aujourd’hui, elle s’affirme
dorénavant du fait que tout énoncé “scientifique” est reconnu comme vrai, digne de
confiance et solide.
On peut ici penser à un extrait de l’ouvrage Le jour et la nuit du
peintre français Georges Braque “L’art est fait pour troubler.
La science rassure.”
C’est ce postulat que représente la science aujourd’hui, du fait de l’importance de
l’observation pour en faire une connaissance digne de confiance.
La science se définit
comme un ensemble de règles universelles, de connaissances sur le monde.
L’exploration des liens entre science et observation constitue une importante
question permettant d’en savoir plus sur la connaissance humaine.
On peut
maintenant se poser la question de savoir d’où émane l’autorité de la science ? Qu’est
ce qui constitue le fait que la science soit aujourd’hui si respectée ? C’est là
qu’intervient la notion d’observation.
La science s’ancre profondément dans le
processus d’observation et l’observation permet de comprendre l’histoire des
théories scientifiques et de la manière dont elles ont évolué.
La science se construit autour d’une dépendance entre l’observation et la théorie
avec deux notions qui sont l’inductivisme naïf et le falsificationnisme.
Le premier
prône une accumulation progressive d’ observations permettant d’en déduire des
lois et des théories permettant ensuite d’expliquer des phénomènes.
Le second érige
le critère de la falsifiabilité des théories comme critère décisif.
Néanmoins, ces deux
conceptions apportent avec elles de grandes difficultés et certaines limites.
Il faut
donc s’efforcer de sortir de ce schéma et de trouver une solution à la dépendance
entre l’observation et la théorie pour comprendre d’où vient l’autorité de la science
comme on la connaît.
Comment concilier la nécessité d’observation dans le processus scientifique en
tenant compte des limites de l’inductivisme naïf et du falsificationnisme ?
L’observation est-elle un pilier central de la science ? Existe-t-il une solution capable
d’aller au- delà des paradigmes pour trouver la source d'autorité de la science ?
Nous verrons tout d'abord l’inductivisme naïf comme conception de la science basé
sur la suprématie de l’observation.
puis dans un deuxième temps, nous discuterons
du falsificationnisme comme autre pilier de l’observation permettant la justification
de l’autorité de la science.
Enfin nous essaierons d’esquisser une solution vers une
vision de la science plus objective, dépassant les limites de l’inductivisme naïf et du
falsificationnisme.
Nous allons tout d'abord parler de l'inductivisme naïf.
En effet cette théorie se
caractérise en étant la théorie se rapprochant plus d'une vision commune de la
science dans la société.
D'un point de vue logique, l'inductivisme naïf se définit
comme un raisonnement où l'on part d'un évènement particulier grâce à une série
d'observations, on opère une montée en généralité pour arriver à un résultat
universel.
C'est par l'accumulation d'observations que l'on arrive à des lois et des
théories universelles qui forment une sorte de généralisation de plusieurs
observations voire même de très nombreuses observations qui permettent d'affirmer
telle loi ou telle théorie.
Avec la notion de l’inductivisme, il est aussi nécessaire de
parler du déductivisme qui représente l'inverse du fait que l’on part d'une loi
générale pour en arriver à un résultat particulier.
On donne souvent l'exemple de : si
A est égal à B et que X est égal à A donc X est aussi égal à B.
Avec la déduction on
tire des conclusions qui dépendent d'une structure logique d'un exposé.
Comme
expliqué précédemment l'inductivisme représente la première image que l'on se fait
de la science et est donc complètement basé sur l'observation.
L'observation et
l'expérience sont primordiales à la science avec la théorie de l'inductivisme.
On rend
compte de ce que l'on voit sans aucun préjugés, d'après les théoriciens de
l'inductivisme.
Les lois et les théories viennent donc de ce raisonnement inductif.
Puis une fois que l'on a trouvé ses lois et ses théories avec un raisonnement déductif
on peut expliquer un phénomène x ou y.
La loi universelle se construit grâce à une
généralisation d'observations qui permet ensuite de faire une déduction logique.
Pour que la théorie de l'inductivisme puisse fonctionner il est nécessaire de
regrouper trois conditions quand on fait une observation pour pouvoir ensuite
démontrer une théorie, il faut évidemment avoir un nombre d' énoncés assez élevé,
donc effectuer plusieurs expériences.
C’est une condition nécessaire.
Il faut ensuite
avoir plusieurs contextes, c'est-à-dire différentes conditions.
C’est aussi une
condition nécessaire.
Enfin il ne faut pas de contre-exemples ou des résultats
contraires.
Cette condition est essentielle à l'inductivisme.
Pour l'inductiviste naïf, le
principe de l'induction c'est la base de la science.
La science se surpasse
continuellement grâce à l'observation qui permet d'en déduire des théories.
Cette
vision s'apparente à la première image que l'on se fait de la science du point de vue
de la doxa, du fait qu'elle a une puissance explicative et prédictive très forte.
Il n'y a
aucune subjectivité d'opinion et on fait directement confiance à nos sens c'est par le
biais de l'observation que l'on voit.
On peut toujours faire confiance à nos sens
d'après les inductivistes naïfs.
Cependant cette théorie présente de nombreuses
limites, dans son ouvrage Qu'est-ce que la science ?, Alan Chalmers expose ses limites
et critique fortement la théorie.
Même si elle présente quelques avantages, cette
théorie peut facilement être déstructurée.
Il est difficile de justifier de l'inductivisme
sans être tout de suite confronté à de nombreuses difficultés.
Comme le fait, par
exemple, que le raisonnement inductif ne se justifie pas grâce à la logique à l'inverse
du raisonnement déductif.
Il y a donc une volonté de justifier l'induction par le biais
de l'expérience mais Chalmers parle d'une justification de l'induction par l'induction,
ce qui paraît impossible.
En effet, les conditions nécessaires pour le fonctionnement
de la théorie de l'inductivisme se font elle-même défaut.
Il paraît strictement
impossible de pouvoir quantifier combien d'observations il faut accumuler pour en
obtenir un grand nombre.
Il existe des expériences ou une seule observation peut
permettre de se rendre compte d'une théorie.
À l'inverse, certaines expériences ne
pourront jamais être considérées comme des théories du fait qu'elles ne peuvent pas
être prouvées par un nombre fini d'observations.
Face à cela, la condition d'une
grande variété de circonstances fait aussi défaut.
Comment savoir combien de
critères devons-nous prendre en compte pour être sûr que tous les critères sont bien
pris en compte dans l'expérience ? Chalmers fait la différence entre les variations
significatives et les variations superflus dans son ouvrage.
Ils estiment que les
variations significatives se distinguent des variations superflus car nous faisons
appel à ce qu'il définit comme la connaissance théorique de la situation.
En évoquant
cette limite, on montre bien que l'observation n'est pas la base première pour
pouvoir expliquer la science et que la théorie joue elle aussi un rôle.
En outre, il est
aussi impossible de justifier le raisonnement inductif du fait qu’il faudrait avoir tout
observé pour être sûr de ce que l'on affirme, or c'est impossible.
On peut alors se
tourner vers une vision probabiliste de la théorie inductive.
Cependant on n'en
revient toujours à dire que ce n'est pas 100 % sûr et donc qu'il y a une chance que la
Théorie soit démontrée.
Cela entache le caractère prévisible de l'induction et pose
donc une grande difficulté.
Si la théorie de l'inductivisme pose de nombreuses
difficultés alors, comme de nombreux scientifiques, on peut essayer de se tourner
vers une nouvelle théorie.
Chalmers parle de falsificationisme.
Dans un second temps nous allons parler de la théorie du falsificationisme aussi
mise en œuvre par Alan Chalmers dans son ouvrage Qu'est-ce que la science ?.
En
effet, le falsificationisme se base sur la recherche d'un critère de falsifiabilité.
Même si
ces observations jouent un grand rôle dans cette théorie, le critère décisif de la
falsifiabilité se base sur le fait de considérer les théories comme des suppositions
créées par l'esprit qui s'efforcent de résoudre les problèmes posés par les théories
précédentes.
Ces théories se doivent d'être confrontées à l'expérience et donc à
l'observation et si elles ne peuvent pas y résister alors ce ne sont pas des théories
valables.
Dans la falsifiabilité, on avance en faisant des erreurs et une théorie n'est
jamais vraie mais à un instant T elle est la meilleure chose qu'on est....
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