Science et nature Objectivité et réalité
Publié le 28/05/2024
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«
Science et nature
Objectivité et réalité
Idée de nature
• Du latin nascere, naître, et du grec phuein, qui donne phusis, ce qui croît
de soi-même.
• Cette idée est très générale non particulière, et on peut la cerner à partir
d'Aristote comme force, fond, origine et essence ; association de la
matière et de la forme.
-naturel/surnaturel : phénomènes naturels apparaissent comme réguliers
et régis par des successions déterminables de causes et d'effets.
Différence entre cosmogonie et genèse mythologique et cosmologie
comme étude rationnelle de l'univers.
- naturel/artificiel : est dite naturelle la chose qui possède en elle-même
un principe de mouvement et de changement.
-naturel/culturel : la nature serait ici le fond biologique à tout homme, par
opposition aux traditions acquises et transmises.
Donc
• La nature peut être entendue comme ce qui est inné,
constituant l'essence d'un être indépendamment des
accidents ; et comme l'ensemble de ce qui a en soimême son propre principe, indépendamment de
l'activité humaine.
• « la nature est un principe et une cause de
mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle
réside immédiatement (= sans médiation, sans
intermédiaire), par soi et non par accident »
(Physique II, 1 [192b20]).
• Aujourd'hui, on parle de biosphère, système dans
lequel tous les éléments composant l'atmosphère la
lithosphère et l'hydrosphère sont interdépendants.
La biosphère : une
compréhension possible ?
• Toute science vise l'objectivité, à savoir décrire le réel
tel qu'il est.
Or, qu'en estil de ce réel dans le cas de la
nature ? Estil donné et il suffit alors d'en constater les
mécanismes pour l'expliquer, sur le modèle d'une
machine ou est-il au contraire construit par le sujet ?
• Conception mécaniste de la nature qu'on trouve chez
Descartes et qui fait son apparition au xvIIème siècle :
ex d ela polémique à propos de la nature ...du vide
avec Aristote et Galilée.
• Situation : Dans la perspective de cette physique
antique, le vide n’a aucune existence objective : parler
du vide, c’est parler de ce qui n’existe pas, c’est
laisser parler nos représentations fausses au lieu de se
faire l’observateur scrupuleux des objets du réel.
• Acception (1) : « nature » se dit du « devenir » de ce qui
croît.
Étymologiquement en effet, pour Aristote, nature
(phusis en grec) signifie croissance, soit le fait de croître.
Un tel fait peut être soit passif, lorsque un agent externe en
est le principal facteur, soit actif, lorsqu’on croît de son
propre fait et que l’agent de croissance n’est pas extérieur
à la chose en croissance.
La
Métaphysiqu
e, Livre
Delta
• Acception (2) : « nature » se dit de l’élément premier
immanent d’où procède ce qui croît ; selon Tricot dont
j’emprunte ici la traduction, il s’agirait de la semence.
C’est
possible, dès lors qu’on considère la semence comme un
élément dynamique doté de sa propre puissance et force de
développement.
• Acception (3) : On appelle aussi nature ce dont, et ce à
partir de quoi, est fait un objet.
Il s’agit bien évidemment
de la matière entendue de la façon la plus générale qui soit.
Ainsi la statue est réalisée à partir d’airain.
La nature de la
statue est donc l’airain.
Le corps des animaux, dont
notoirement celui de l’homme, provient du mélange
équilibré des corps élémentaires (feu, air, eau, terre).
Ce
mélange constitue, pour la plupart des Anciens, la nature
propre du corps des êtres vivants.
• Acception (4) : On appelle enfin nature, la substance des
êtres naturels.
On sait que, pour Aristote, la substance
première (prôtè ousia en grec) est le composé concret de
matière et de forme.
Un objet naturel, ou peut-être plus
exactement la nature d’un objet, provient pour Aristote de
l’union de la matière et de la forme ; c’est ce qui se passe
notamment, dit-il, pour les animaux et leurs parties.
le premier sens traditionnel du concept de vérité – la
vérité définie comme correspondance : une pensée,
exprimée dans un énoncé, est vraie si elle
« correspond à » (décrit fidèlement) ce qui est : si les
entités, relations et processus mentionnés existent
vraiment en réalité.
Le concept de vérité peut être défini ici en un second sens
comme cohérence : une théorie est vraie si elle est exempte de
contradictions, et un énoncé est vrai s’il s’intègre sans
contradiction à un ensemble préalablement admis d’autres
énoncés.
On parle ici de vérité formelle – par opposition à la
vérité factuelle qui renvoie à la correspondance entre ce qui
est dit et ce qui est.
La vérité peut être définie en un troisième sens comme
consensus : une théorie est vraie quand les membres
d’une communauté déterde spécialistes compétents
s’accordent à la juger vraie en l’état actuel des
connaissances.
Ce jugement reste en principe réversible.
SCIENCE ET VÉRITÉ
• A l'ère des fakes news et des théories du complot, est-il encore possible de trouver la vérité ? Les sciences, dans leur
rapport au réel, semblent être en mesure de s'en approcher.
Mais est-ce bien le cas ?
• La crise actuelle et la nouvelle pandémie du coronavirus a considérablement ébranlé le discours scientifique.
Nous
n’avons jamais autant entendu de discours d’experts prononcés sur un ton péremptoires, spécialistes en pharmacologie,
en épidémiologie, en virologie ou en statistique.
Mais ces discours se caractérisent par la mise en avant de points de
vue subjectifs, intuitifs, à l’argumentation restreinte.
La tendance à avoir et à répandre un avis « autorisé » et non
éclairé sur tout….
• Mais cette crise met surtout en avant la confusion concernant la fameuse question du vaccin ou du traitement (la
fameuse chloroquine ).
Les politiques, journalistes commençant leurs phrases par « je ne suis pas médecin, mais je
pense que… », puis assénant toutes sortes de recommandations fermes, aux allures d’ordonnances, sur les décisions à
prendre à propos dudit traitement.
Mais tout ce bruit nous fait oublier « le bon sens », à savoir que la recherche
demande du temps et qu’il y a deux temporalités : celle du politique qui doit prendre des décisions dans l’urgence et
celle de la recherche qui, si elle peut accélérer certains protocoles, ne peut s’affranchir de toute règle et de de toute
méthodologie.
PROBLÉMATIQUE : C’est donc dans ce contexte que nous interrogerons le lien que la science entretient avec
la vérité et poserons le problème de la vérité dite scientifique.
SCIENCE ET VÉRITÉ
La science est alimentée par la recherche de la vérité.
• Paradoxalement, l’opinion commune considère que la science détient le monopole de la vérité et que ce qui
est « scientifique » est pour ainsi dire « vrai », ou du moins « hautement valorisé », souvent au détriment des
formes non scientifiques de productions humaines – l’art par exemple.
• Or la confusion qu’entretient l’opinion entre science et vérité est démentie par la science elle-même, ou plutôt
les scientifiques, refusant par là l’idée illusoire d’un accès immédiat et définitif à la vérité.
La vérité
scientifique, avec son caractère provisoire, se situe plutôt du côté de la démarche que du résultat.
La science
considérée d’un point de vue normatif, renvoie à un idéal de scientificité, tandis que l’idée d’un savoir
universel, vrai ne correspond pas forcément avec la science « telle qu’elle se fait réellement ».
Le rapport de la science à la vérité est aussi contradictoire =
1)
D’un côté, elle affirme avec assurance pouvoir l’atteindre
2) De l’autre, elle se réclame du doute systématique.
D’où le fait que la science se trouve tiraillée entre excès de modestie et excès d’enthousiasme.
Les biais cognitifs qui empêchent la
production de vérités.
• 1.
« la tendance à accorder davantage de crédit aux
thèses qui nous plaisent qu’à celles qui nous
déplaisent » , illusions freudiennes
• 2.
ipsedixitisme : argument d’autorité amplifié sous la
forme de « l’effet gourou » comme le dit Dan Sperber,
une chose est vraie parce que nous l’avons vue, ou
entendue de la bouche de tel ou tel.
• 3.
ultracrépidarianisme : « tendance à parler avec
assurance des choses qu’on ne connaît pas ».
• 4.
Confiance en l’intuition personnelle, à la subjectivité
pour émettre un avis sur des sujets scientifiques.
Cf
Bachelard, avec une forte tendance au « démagogisme
Les critères du vrai
Le doute et la certitude forment un couple inséparable, ainsi qu’en témoigne la philosophie depuis ses origines :
les lignes de démarcation entre
• ce qu’on sait,
• ce qu’on croit savoir,
• ce qu’on sait ignorer,
• ce qu’on ignore sans savoir qu’on l’ignore,
n’ont cessé de hanter les philosophes qui ont défini les critères du vrai au cours des siècles….
• C’est pour délimiter la frontière entre ce qui relève de la croyance et du savoir que le pb de la vérité en terme de
critères, s’est substitué à la question définitionnelle : « Qu'est-ce que la vérité ? ».
Désormais, la question est : « A
quels signes reconnaît-on une vérité ? », c’est-à-dire celle du critère de la vérité.....
»
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