Science économique Les fondements du commerce international Comment expliquer l’internationalisation des échanges ?
Publié le 08/06/2024
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Science économique
Les fondements du commerce
international
Comment expliquer
l’internationalisation des échanges ?
Depuis la Seconde Guerre mondiale, on assiste à une explosion
des échanges internationaux.
Les exportations et les importations à
l’échelle mondiale augmentent deux fois plus vite que la production
mondiale.
Une partie de plus en plus importante de la production
mondiale est destinée aux échanges internationaux.
Il faut donc essayer
de comprendre comment on peut expliquer l’internationalisation des
échanges.
L’internationalisation des échanges n’est pas quelque chose de nouveau,
puisqu’on parle aujourd’hui d’une seconde mondialisation.
Il y avait déjà
eu une première mondialisation avant la Première Guerre mondiale.
Dès le
XIXe siècle par ailleurs, des économistes ont essayé d’expliquer et
de promouvoir le commerce international.
I.
Les théories classiques du commerce international
(Smith et Ricardo)
C’est le cas notamment des économistes classiques, Adam Smith et David
Ricardo en tête.
Ils considèrent que les nations ont intérêt à échanger.
Adam Smith considère que les nations ont intérêt à se spécialiser dans
la production des biens pour lesquels elles ont un avantage absolu, c’està-dire la production des biens pour lesquels elles sont le plus efficace, car
elles pourront produire davantage et échanger avec d’autres nations des
biens qu’elles produisent moins efficacement.
Dans le prolongement de cette théorie, Ricardo élabore la notion
d’avantage comparatif, et considère que même si on n’a pas un avantage
absolu, si on n’est pas le plus efficace dans la production d’un bien, on a
intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour lequel on est le «
moins mauvais », puisqu’il y a aura quand même des gains à la
spécialisation et à l’échange.
Voilà pour les théories classiques qui expliquent pourquoi les pays ont
intérêt à se spécialiser et à échanger à l’échelle mondiale.
Il y a un gain à
la spécialisation.
On produit davantage donc cela coûte moins cher de se
spécialiser et d’échanger.
Les limites de ces théories sont qu’elles ne
considèrent qu’un facteur de production, le facteur travail, et ne prennent
pas en compte les autres facteurs.
II.
Les théories néo-classiques du commerce
international (Théorème HOS)
Ces autres facteurs sont pris en compte par les économistes
néoclassiques, notamment dans le théorème HOS, Heckscher-OhlinSamuelson.
Ils prennent en compte les différences de dotation.
Ils
considèrent que les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production
d’un bien nécessitant une grande quantité de la ressource pour laquelle
ils sont le mieux dotés.
Par exemple, la Nouvelle-Zélande se spécialise
dans l’élevage car cela nécessite de vastes espaces.
D’autres pays
peuvent se spécialiser dans des productions qui demandent beaucoup de
technologies, etc.
Chaque pays se spécialise donc dans la production de la
ressource dont il est le mieux doté.
Cela explique les échanges.
III.
Les nouvelles théories du commerce international
Les nouvelles théories du commerce international prolongent les théories
néo-classiques en accentuant l’aspect des stratégies des entreprises,
notamment en répondant à une demande de diversité des
consommateurs, en s’implantant sur des nouveaux marchés, etc.
Donc les
nouvelles théories du commerce international s’intéressent au phénomène
du commerce intrabranche, c’est-à-dire que des pays échangent des
produits similaires.
L’Allemagne et la France échangent des voitures par
exemple.
Pour expliquer cela, on prend en compte le désir de diversité du
consommateur du côté de l’offre, et la volonté de conquérir de nouveaux
marchés par les producteurs du côté de la demande.
Pour reprendre
l’exemple des voitures, les consommateurs allemands et français
souhaitent avoir le choix dans leur marque de voiture.
À cette demande
répond l’offre des producteurs qui verront ainsi s’élargir leur marché.
IV.
Réduction des coûts et amélioration des
conditions de transports
Sous des aspects plus techniques, l’internationalisation des échanges
s’explique aussi par l’amélioration des conditions de transports,
notamment l’invention des conteneurs et porte-conteneurs, qui
permettent de stocker et de transporter dans des formats très calibrés de
très grandes quantités de produits en minimisant les coûts de maind’œuvre.
Les coûts de transport ont aussi beaucoup diminué.
Les prix du transport
maritime ont été divisés par huit depuis le XIXe siècle.
V.
Une volonté politique de libéralisation des
échanges
L’internalisation des échanges correspond aussi à une volonté politique de
libéralisation qui se traduit par des institutions internationales.
C’est
notamment le GATT, remplacé par l’OMC (Organisation Mondiale du
Commerce), qui est une institution internationale promettant le commerce
international notamment en limitant les barrières à l’échange.
Il y a
une volonté politique de libéralisation des échanges.
Le rôle des entreprises dans la
mondialisation de la production
Les entreprises qui participent à la mondialisation sont appelées firmes
transnationales (FTN).
Ce sont des entreprises qui ont au moins une filiale
à l’étranger et qui produisent en dehors de leur pays d’origine grâce à
leur(s) filiale(s).
S’il n’y a que des unités de commercialisation à l’étranger,
on ne peut pas parler de FTN : il faut obligatoirement qu’une partie de la
production se fasse à l’étranger.
Les investissements directs à l’étranger (IDE) permettent aux FTN de se
constituer en implantant ou rachetant des unités de productions à
l’étranger.
La nationalité d’une FTN est celle de l’implantation de
sa maison-mère.
Quelles sont les stratégies des FTN pour choisir les
pays dans lesquels elles implantent leur(s) filiale(s) ?
Ces stratégies relèvent de Décomposition Internationale des Processus
Productifs (DIPP), c’est-à-dire que les entreprises vont s’implanter dans les
endroits où elles pourront bénéficier des avantages comparatifs des
différents pays.
Par exemple, elles peuvent faire une partie de leur
production qui nécessite beaucoup de main-d’œuvre et peu de
qualification dans certains pays, mais d’autres parties qui nécessitent
beaucoup de qualification dans d’autres pays.
Elles peuvent
éventuellement produire en fonction des ressources du pays.
Pour une
voiture par exemple, les tissus pour les sièges peuvent être produits en Asie,
les circuits électroniques en Europe ou en Amérique, etc.
Ces pièces vont
être rassemblées avant la commercialisation.
Pour certaines voitures, le
châssis peut traverser plusieurs fois la frontière pour être monté
progressivement.
La DIPP fait que l’on va produire des petits bouts du
produit fini à différents endroits de la planète puis les recomposer
ultérieurement.
Cela peut se faire en vertu de deux stratégies différentes
mais par forcément antagoniques :
– Il peut y avoir recherche de compétitivité-prix.
Les entreprises peuvent
vouloir chercher chaque élément de leur produit fini là où cela leur coûtera
le moins cher, ou là où elles auront davantage de ressources.
On va
produire les parties qui nécessitent beaucoup de main-d’œuvre là où elle
est abondante et bon marché.
On va produire les parties nécessitant une
grande quantité d’une ressource là où cette ressource est abondante.
Il y a
une quête de rationalisation des prix : on cherche à produire à moindre
coût pour augmenter la compétitivité-prix.
– La seconde stratégie est appelée stratégie de marché, c’est-à-dire
qu’on cherche parfois à s’implanter au plus près des consommateurs pour
pouvoir répondre au mieux à leur demande.
C’est une façon d’augmenter
la compétitivité hors-prix, c’est-à-dire d’améliorer la qualité de la réponse
à la demande locale.
Tous ces éléments permettent d’expliquer le développement des FTN et
leur participation à la DIPP.
On assiste à une véritable explosion du nombre
de FTN puisqu’on a plus de 80 000 FTN dans le monde, avec en moyenne 10
filiales chacune.
Les conséquences du libre-échange
Nous assistons à une libéralisation des échanges sous l’influence
notamment des firmes transnationales (FTN) qui implantent
des filiales dans différents pays.
Il est important de comprendre les
conséquences du libre-échange et de la décomposition internationale du
processus de production (DIPP) à la fois dans les pays d’accueil et
d’origine.
I.
Les pays d’accueil
Les pays d’accueil sont ceux qui reçoivent les investissements directs à
l’étranger (IDE), c’est-à-dire ceux qui accueillent les filiales des FTN.
A.
Effets positifs
Pour ces pays, le premier avantage est la création d’emploi et
la formation de la main d’œuvre.
C’est un atout à la fois par
le développement économique et le développement social du pays.
Par ailleurs, en règle générale, l’implantation de nouvelles entreprises dans
un pays permet des transferts de technologie.
Des savoir-faire et des
savoirs technologiques sont transférés et acquis par les travailleurs, les
chercheurs et les ingénieurs du pays d’accueil.
Ensuite, l’implantation d’une unité de production dans un pays permet
le développement d’usines de sous-traitance, c’est-à-dire des usines qui
fournissent des produits à cette unité de production.
Cela stimule la
croissance.
Dernier avantage, on assiste à une augmentation des recettes fiscales,
puisque s’il y a plus de production et d’emplois, il y a plus de recettes
fiscales qui permettront le développement économique mais aussi social
du pays.
B.
Effets négatifs
En contrepartie de ces avantages, l’implantation de filiales à l’étranger et le
développement des FTN ont des conséquences négatives dans le pays
d’accueil.
La première chose est la mise en concurrence des différents
pays d’accueil par les FTN.
Elles vont les inciter à se montrer très favorables en règles
fiscales ou environnementales.
On parle de recours au moins-disant
fiscal, c’est-à-dire se montrer le moins exigeant possible sur les normes
fiscales pour attirer les FTN.
Le troisième inconvénient du développement des FTN pour le pays
d’accueil est la dépendance économique vis-à-vis....
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