Schopenhaurer et le désir
Publié le 03/01/2021
Extrait du document
Cet extrait du Monde comme volonté et comme représentation s’ouvre sur un geste philosophique dont il convient de souligner la radicalité : Schopenhauer réduit le bonheur à la satisfaction. Autrement dit, le bonheur n’est rien d’autre que la satisfaction, il y a identité entre les deux. Mais le bonheur est simplement le nom que les “hommes” donnent à la satisfaction (l. 1). Dans cette mise en équation entre bonheur et satisfaction, on devine déjà les prémisses de l’argument central du texte (à savoir que le bonheur n’a rien de positif), puisque le concept même de satisfaction conduit à placer la notion de manque au coeur de la réflexion sur le bonheur : l’état de satisfaction ne pouvant être compris que comme un état second, postérieur par définition à un autre état, l’état d’insatisfaction, lequel par sa nature même nous pousse à chercher les moyen de se satisfaire. Et en effet, Schopenhauer introduit immédiatement après l’idée centrale de l’extrait : “dans son essence rien que de ...
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Commentaire de texte : Schopenhauer, Le monde comme volont et comme reprsentation , IV, ¤58.
La satisfaction, le bonheur, comme l'appellent les hommes, n'est au propre et dans son essence rien que de ngatif, en elle, rien de positif.
Il n'y a pas de satisfaction qui, d'elle-mme et comme de son propre mouvement, vienne nous , il faut qu'elle soit la satisfaction d'un dsir.
Le dsir, en effet, la privation, est la condition prliminaire de toute jouissance.
Or, avec la satisfaction cesse le dsir, et par consquent la jouissance aussi.
Donc la satisfaction, le contentement, ne sauraient tre qu'une dlivrance l'gard d'une douleur, d'un besoin , sous ce nom, il ne faut pas entendre en effet seulement la souffrance effective, visible, mais toute espce de dsir qui, par son importunit, trouble notre repos, et mme cet ennui qui tue, qui nous fait de l'existence un fardeau. Maintenant, c'est une entreprise difficile d'obtenir, de conqurir un bien quelconque, pas d'objet qui ne soit spar de nous par des difficults, des travaux sans fin.
Sur la route, chaque pas, surgissent des obstacles.
Et la conqute une fois faite, l'objet atteint, qu'a-t-on gagn ? Rien assurment, que de s'tre dlivr de quelque souffrance, de quelque dsir, d'tre revenu l'tat o l'on se trouvait avant l'apparition de ce dsir.
// Le fait immdiat pour nous, c'est le besoin tout seul, c'est--dire la douleur.
Pour la satisfaction et la jouissance, nous ne pouvons les connatre qu'indirectement : il nous faut faire appel au souvenir de la souffrance, de la privation passes, qu'elles ont chasses tout d'abord. Voil pourquoi les biens, les avantages qui sont actuellement en notre possession, nous n'en avons pas une vraie conscience, nous ne les apprcions pas , il nous semble qu'il n'en pouvait tre autrement, et en effet, tout le bonheur qu'ils nous donnent, c'est d'carter de nous certaines souffrances.
Il faut les perdre, pour en sentir le prix , le manque, la privation, la douleur, voil la chose positive, et qui sans intermdiaire s'offre nous.
Schopenhauer, Le monde comme volont et comme reprsentation , Livre IV, ¤58.
Dans ce texte issu du Monde comme Volont et comme reprsentation , Schopenhauer cherche dmontrer que le seul bonheur que lÕhomme peut possiblement connatre ne rsulte que de la satisfaction dÕun dsir : le bonheur nÕest ressenti que comme la fin dÕune souffrance, il nÕest donc rien de positif puisquÕil se comprend seulement par rfrence un tat antrieur, auquel il a pour fonction de mettre fin.
CÕest donc une vision pessimiste de la nature humaine que nous invite .
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