Schopenhauer: Pessimisme et athéisme
Publié le 23/06/2020
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« Contexte Dans cette uvre, Schopenhauer dévoile son intuition essentielle : le monde est fondamentalement vouloir-vivre, tout n'est que l'expression d'un effort universel absurde. Pessimisme et athéisme se côtoient pour prôner l'ascétisme, moyen de trouver la sérénité. Extrait La satisfaction, le bonheur, comme l'appellent les hommes, n'est au propre et dans son essence rien que de négatif; en elle, rien de positif. Il n'y a pas de satisfaction qui, d'elle-même et comme de son propre mouvement, vienne à nous; il faut qu'elle soit la satisfaction d'un désir. Le désir, en effet, la privation, est la condition préliminaire de toute jouissance. Or, avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi. Donc la satisfaction, le contentement, ne sauraient être qu'une délivrance à l'égard d'une douleur, d'un besoin ; sous ce nom, il ne faut pas entendre en effet seulement la souffrance effective, visible, mais toute espèce de désir qui, par son importunité, trouble notre repos, et même cet ennui qui tue, qui nous fait de l'existence un fardeau. - Or, c'est une entreprise difficile d'obtenir, de conquérir un bien quelconque; pas d'objet qui ne soit séparé de nous par des difficultés, des travaux sans fin ; sur la route, à chaque pas, surgissent des obstacles. Et la conquête une fois faite, l'objet atteint, qu'a-t-on gagné ? Rien assurément, que de s'être délivré de quelque souffrance, de quelque désir, d'être revenu à l'état où l'on se trouvait avant l'apparition de ce désir. -Le fait immédiat pour nous, c'est le besoin tout seul c'est-à-dire la douleur. Pour la satisfaction et la jouissance, nous ne pouvons les connaître qu'indirectement ; il nous faut faire appel au souvenir de la souffrance, de la privation passée, qu'elles ont chassées tout d'abord. Le Monde comme volonté et comme représentation, livre IV, trad. A. Burdeau, PUF, 1966. ...»
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