SCHELLING Friedrich(1775-1854) (Voir page 252.
Publié le 17/05/2020
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SCHELLING Friedrich
(1775-1854) (Voir page 252.)
HUMBOLDT Wilhelm von (1767-!835)
fut à la fois un érudit, un philosophe
et un politique.
Il se retira, en 1818, de la vie politique pour se consacrer à ses recherches sur le langage, sans jamais
cependant voir dans l'érudition une jin, mais seulement l'aliment de la réflexion.
Son œuvre essentielle est l'introduction qu'il écrivit pour son livre sur la langue Kawi : Sur la différence de structure des langues humaines et de leur influence sur le développement des
idées ( 1820, publ.
1 836).
Humboldt
eut du problème du langage l'intuition la
plus profonde : à quoi n'est pas étranger
l'intérêt
qu'il porta dans sa jeunesse
aux paradoxes de la création artistique
et au romantisme naissant.
Son œuvre a comme une allure esthétique qui la rend
dif}icile à pénétrer, mais qui lui assure une prrifondeur, une richesse incomparables.
De fait, il fut l'un des premiers à faire du langage le centre même de la réflexion
philosophique, le premier à y voir le lieu où se résorbent dialectiquement les
antinomies où achoppe la philosophie.
Face au miracle incessamment renouvelé
du langage, il retrouve l'étonnement
qu'avaient ignoré les rationalistes, occu pés à rechercher une langue universelle,
instrument idéal de la pensée.
Recherche stérile, et qui mène à une impasse : car le langage n'est point une invention de l'homme, ni le fruit d'une convention,
mais répond au besoin le plus profond de l'esprit, à l'essence même de la pensée,
laquelle ne naît à elle-même et ne se développe qu'en lui et par lui.
Le langage
n'est point écran entre le réel et nous.
Pas davantage ü n'a pour fonction de représenter une réalité donnée, d'exprimer une vérité acquise, mais il est la voie,
plus ou moins propice et aisée, que la
pensée doit emprunter dans son effort pour
atteindre à la vérité.
Il n'est pas objet,
mais acte, et c'est comme tel que nous devons l'étudier, nous efforçant d'en
saisir la structure, le sens.
Chaque nation
a son génie propre que lui permet d'user à sa façon de la faculté du langage, et la
diversité des langues nous renvoie à la
multiplicité des perspectives possibles sur le monde.
Chaque langue présente une structure, une « forme interne », qui
définit sa perspective particulière, qui
permet aussi de la situer par rapport à un « idéal » du langage.
Humboldt use du concept de «forme » pour caractériser les langues les plus avancées, celles qui
favorisent le mieux la vie de l'esprit, son progrès : Sur 1 'origine des formes
grammaticales ( 1822.) Chaque langue
possède quelque moyen d'exprimer toutes
les liaisons entre les termes du discours,
car « le langage se trouve toujours dans
l'homme tout entier, jamais par frag ments », mais alors que, dans les
langues les plus élémentaires, l'esprit a
charge, à tout instant, d'opérer la liaison
qui
n'est que suggérée par le discours,
dans les langues disposant de véritables « formes >> grammaticales (les langues
à flexions), les liaisons sont présentes
dans la langue elle-même, dans
sa struc-
ture formelle, organique.
Dans cet effort
pour déterminer ce que chaque langue
peut opérer par ses propres forces, on retrouve l'intention profonde de Hum boldt : saisir le langage comme activité,
lieu même de la vie de l'esprit, condition de l'histoire.
( H.D.)
KRA USE Charles- Christian-Fré déric ( I 781-1832) Né à Eisenberg, élève de Fichte et de Schelling à Iéna; compromis dans un
complot révolutionnaire, il dut quitter sa chaire de Gottingue et mourut à
Munich.
Parmi ses nombreuses œuvres, dont plusieurs posthumes, citons : Es quisse dela logique historique ( 1803); Fondements du droit naturel ( 1 803); Fondement d'un système philoso phique des mathématiques ( 1804); Le système de la philosophie ( 1 829).
BAADER François-Xavier von (1765-1841) naquit et mourut à Munich; ses œuvres complètes furent publiées par ses dis ciples en 1851-186o.
SCHUBERT Gotthelf-Heinrich von ( 1780- 186o) a écrit une belle Histoire naturelle
des mammifères, mais on lui doit aussi des œuvres tout imprégnées d'un mysti cisme schellingien : Ansichten von der Nachtseite der Naturwissenschaft
( 1 8o8)
; Die Geschichte der Seele (1830).
SOLGER Karl-Wilhelm-Ferdinand (1780-1819) né à Schwedt (Brandebourg), mort à
Berlin, est l'auteur de : Erwin, vier
Dialoge über das Schône und die Kunst ( 181 5), et Philosophische
Gesprache ( 181 7).
STEFFENS Henri (1773-1845) né à Stavanger (Norvège), enseigna à Copenhague, puis à Halle et à Breslau,
et enfin à Berlin où il mourut.
On lui
doit : Principes philosophiques des
sciences naturelles ( 1 8o6); Anthro pologie ( 1 824); Philosophie chré tienne de la religion (1839).
HEGEL Georg (r77o-r831) (Voir page 258.)
FEUERBACH Ludwig-Andreas
( 1804·1872) Il naquit à Anspach.
Après des études de théologie à Heidelberg, il se rendit en 1824 à Berlin, y suivit les cours de Hegel
et abandonna la théologie pour la philo sophie.
Il mourut en 1872 à Reichenberg.
Dès ses premiers ouvrages, comme les Pensées sur la mort, il critique la conception hégélienne de la nature.
Si la
mort indique l'apparition de l'esprit
dans le monde, elle n'est point le signe
d'une lutte ou d'un risque, et elle ne marque pas la nature d'infamie et de finitude.
Feuerbach substitue le panthéisme
à la dialectique : la mort manifeste que l'homme, réduit à son égoïsme, n'est
rien : « L'amant fait de l'aimé le fondement de son être »; la mort est la
preuve de l'amour.
BientiJt,
les riJles se renversent.
La nature
était manifestation de l'esprit, et l'écrit de 1830 admettait « le dualisme de l'esprit et de la viande ».
Il faut désor mais chercher dans cette nature elle même l'origine de nos pensées; il faut substituer l'anthropologie à la philo sophie.
En 1846, dans la Question de 1 'immortalité du point de vue anthro pologique, Feuerbach énonce le principe de ce renversement : « Ce qui est origi naire, premier dans la réalité, est ce qui
est dérivé, subordonné en philosophie, et
inversement, ce qui est dernier dans la
réalité est ce qui est premier en philo sophie.
» Or si l'on considère notre
nature avant notre pensée, on apercevra dans la mort un événement naturel et non plus métaphysique, et la psychologie ne révélant en nous aucun désir d'immor talité, il faudra expliquer ce dernier comme une réaction aux violences arti ficielles qui oppriment les hommes.
Dès
1841, l'Essence du christianisme avait, suivant l'expression de Engels,
rompu les enchantements de la théologie
hégélienne.
L'homme, réduit à sa condi tion, ne peut créer réellement des dieux.
Quand il en parle, il ne fait que projeter ses pensées, et c'est l'infinité de son désir qu'il prête inconsciemment à son objet.
Sans doute, cette projection exalte ses sentiments, mais elle les dénature aussi en brisant l'unité de l'homme et en oppo sant à une divinité inhumaine une huma
nité sacrifiée.
L'Essence de la Religion achève en 1 845 le programme de l'humanisme
athée.
Elle cherche, dans les activités
naturelles de l'homme les modèles qui
expliquent les diversités des croyances religieuses.
Celle des théologiens ratio nalistes évoque le souverain constitu tionnel qui règne et ne gouverne pas.
Mais notre nature est plus semblable
au régime républicain : éclairée, elle
rejette tout souverain.
Marx a reproché à Feuerbach de ne considérer dans l'homme que la percep tion sensible et non les rapports sociaux.
Mais Feuerbach aperçoit déjà dans le sentiment religieux un produit collectif.
Avec l'humanisme athée, il fonde la
sociologie religieuse.
Il comprend que croire, c'est agir.
JULES VUILLEMIN
MARX Karl (1818-1883) (Voir page 272.)
ENGELS Friedrich (1820-1895) naquit à Barmen d'une famille de filateurs.
Ses études terminées à l'Ecole
supérieure de Commerce, il lit Strauss
et Borne et en 1842 J'inscrit à Berlin
au Cercle académique des Libres.
Dans son premier écrit, Schelling et la Révélation, il défend la gauche hégé lienne contre le philosophe officiel de la
réaction.
En 1842, il fait la connaissance de Marx avec lequel il se lie d'amitié.
En 1843, il part pour l'Angleterre, à Manchester, où son père possédait une filature.
Il observe le mouvement chartiste
et fréquente Robert Owen.
Il fait partie de l'Association des communistes, fondée à Londres par des réfugiés parisiens et.
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