Databac

Sartre (1905-1980): LE REGARD D'AUTRUI

Publié le 19/06/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Sartre (1905-1980): LE REGARD D'AUTRUI. Ce document contient 2523 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« A. Le problème Tout ce que perçoit une conscience, ce sont des choses, des êtres étalés dans l'espace. Elle ne perçoit pas une conscience. Pour cela il faudrait sentir la conscience de l'autre, entrer en communion avec elle, bref, devenir l'autre lui-même, ce qui est absurde : nous ne connaîtrions plus quelqu'un d'autre. Pourtant, nous savons qu'il existe d'autres consciences ; nous sommes en relation avec autrui*. Il y aurait donc une chose qui manifesterait extérieurement qu'elle n'est pas une chose, mais une conscience. Comment cela est-il possible ? Pour l'expliquer, Sartre s'appuie sur une expérience particulière : la honte. B. L'expérience de la honte ll'li J'épie quelqu'un par le trou d'une serrure. Je suis absorbé par mon activité, je suis une conscience en action, qui domine le corps-objet qui s'affaire de l'autre côté. Survient quelqu'un. Je sens sonregard se poser sur moi. J'ai honte. Je suis pris. Voici qu'à présent c'est moi la chose, l'objet regardé, je ne suis plus le maître ; j'ai conscience de l'existence d'une autre conscience. s On ne découvre pas autrui en le regardant (auquel cas on le chosi-fie, et sa conscience ne se manifeste pas) mais en se sentant regardé (chosifié) par lui. Lorsque je regarde autrui, je ne vois pas son regard, je vois ses globes oculaires, qui sont des choses ; je ne perçois son regard comme regard actif d'une conscience qu'au moment où je me sens regardé, pris comme une chose, sous ce projecteur, bref au moment où je ne le regarde plus, même si je le vois. Le regard d'autrui me dépossède de ma totale liberté, en faisant de moi un objet. Il fige ma liberté, parce qu'ilme juge. Le sens de mon être n'est plus seulement en moi-même, mais dans la conscience d'autrui. Il parle en effet de moi comme d'une chose, en disant : « Il est ceci, il est comme cela », alors que je ne suis rien (cf. fiche 87). Mais c'est aussi cela qui permet la connaissance de soi. En effet, sans le regard d'autrui sur moi, je n'aurais pas l'occasion de me prendre moi-même pour objet, en essayant de me voir comme me voit autrui. Je serais un être sans réflexion sur lui-même, une pure spontanéité. ...»

« Sartre (1905-1980) LE REGARD D'AUTRUI Q u'il existe d'autres consciences, c'est évident.

Mais comment en faisons-nous l'expérience ? 1.

La connaissance d'autrui A.

Le problème 111 Tout ce que perçoit une conscience, ce sont des choses, des êtres étalés dans l'espace.

Elle ne perçoit pas une conscience.

Pour cela il fau­ drait sentir la conscience de l' autre, entrer en communion avec elle, bref, devenir l'autre lui-même, ce qui est absurde: nous ne connaîtrions plus quelqu'un d'autre. &Pourtant, nous savons qu'il existe d'autres consciences; nous sommes en relation avec autrui*.

Il y aurait donc une chose qui manifesterait extérieurement qu'elle n'est pas une chose, mais une conscience.

Comment cela est-il possible? Pour l'expliquer, Sartre s'appuie sur une expérience particulière : la honte.

B.

L'expérience de la honte ll'li J'épie quelqu'un par le trou d'une serrure.

Je suis absorbé par mon activité, je suis une conscience en action, qui domine l e corps-objet qui s'affaire de l'autre côté.

Survient quelqu'un.

Je sens son regard se poser sur moi.

J'ai honte.

Je suis pris.

Voici qu'à présent c'est moi la chose, l'objet regardé, je ne suis plus le maître; j'ai conscience de l'existence d'une autre conscience.

&:i On ne découvre pas autrui en le regardant (auquel cas on le chosi­ fie, et sa conscience ne se manifeste pas) mais en se sentant regardé (chosifié) par lui.

Lorsque je regarde autrui, je ne vois pas son regard, je vois ses globes oculaires, qui sont des choses ; je ne perçois son regard comme regard actif d'une conscience qu'au moment où je me sens regardé, pris comme une chose, sous ce projecteur, bref au moment où je ne le regarde plus, même si je l e vois.

!l'ï Le regard d'autrui me dépossède de ma totale liberté, en faisant de moi un objet.

Il fige ma liberté, parce qu'il me juge.

Le sens de mon être n'est plus seulement en moi-même, mais dans la conscience d'autrui.

I l parle en effet de moi comme d'une chose, en disant : « I l est ceci, il est comme cela», alors que je ne suis rien (cf.

fiche 87).

Mais c'est aussi cela qui permet la connaissance de soi.

En effet, sans le regard d'autrui sur moi, je n'aurais pas l'occasion de me prendre moi-même pour objet, en essayant de me voir comme me voit autrui.

Je serais un être sans réflexion sur lui-même, une pure spontanéité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles