Santiago

« 1 / 2 29 mars 1967 Série C-22 Fiche No 1685 Santiago 1.

Avec une population qui a triplé en moins de trente ans, Santiago du Chili (2 330 000 habitants) figure parmi les villes du Nouveau-Monde dont le taux de déve­ loppement est le plus élevé.

Elle le doit à une position privilégiée à tous les points de vue, au centre d'un immense pays dont le nord et le sud sont en majeure partie déser­ tiques, soumis à des climats excessifs, d'accès difficile.

Aussi la moitié des Chiliens vivent-ils dans les trois provinces qui entourent la capitale bien que celles-ci ne repré­ sentent que 4 OJo du territoire.

L'autre avantage de Santiago est la proximité du port de Valparaiso auquel elle est reliée par le chemin de fer depuis 1863.

2.

La ville est équidistante des frontières nord et sud (2000 kilomètres) et bâtie autour de la colline de Sainte-Lucie, où Pedro de Valdivia, après un voyage d'un an depuis Cuzco, avait installé un fortin en 1541.

Il se heurta à une opiniâtre résistance des Indiens.

Les Chiliens d'aujourd'hui n-ndent parfois hommage à leur chef Lautaro qui l'assassina.

Les bourgeois de Santiago commencèrent à secouer le joug espagnol en 1810 et l'indépendance fut définitivement acquise en 1817, à l'issue de la bataille de Chacabuco qui se livra près de la ville.

3.

A 500 mètres d'altitude.

dans la vallée centrale entre la Cordillère côtière et les Andes, la région de Santiago jouit d'un climat méditerranéen.

Pourtant, à quelque 150 kilomètres à vol d'oiseau, les sommets atteignent en moyenne 6000 mètres.

Cette barrière, enneigée neuf mois par an, est la toile de fond d'une grande beauté qui caractérise la capitale.

Elle pose de redoutables problèmes à l'aviation: pour atteindre -l'aéroport de Los Cerrillos ou s'en éloigner, les appareils suivent des itinéraires tracés en spirale, depuis l'époque des pionniers français de l'Aéropostale.

4.

De toutes les capitales latino-américaines, Santiago est celle qui offre l'aspect le plus sévère et le plus ordonné.

Coupée de larges avenues, l'édification du centre est uniformisée et régulière.

Elle présente un aspect de solidité bourgeoise, commerciale et administrative qui correspond à la vocation de la ville.

Bien que jadis on ait pu dire qu'elle avait autant d'églises et de couvents que Rome, il reste peu d'édifices anciens et le Palais de la Monnaie, siège du gouvernement, date du début du XIXe siècle.

5.

La capitale chilienne est située à proximité d'une zone sismique (le compartiment de Maipo).

Dans ses annales, le premier tremblement de terre qui la rasa remonte à 1642.

Chaque année, une centaine de secousses y sont enregistrées.

Aussi les architectes ont-ils perfectionné les méthodes de construction antisismiques: d'abord en renforçant murs et fondations et en plaçant des chaînes dans les coulées de béton, aujourd'hui en construisant plus légèrement afin de permettre le jeu entre les divers éléments de l'édifice.

6.

Volontiers progressiste et gauchisante, Santiago est un centre intellectuel et politique où l'Européen n'est pas dépaysé.

Le parlementarisme y est respecté.

Un certain nombre d'organismes internationaux, dont la CEPAL (Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Amérique latine) en ont fait leur siège.

Actuelle­ ment, la ville s'étend en construisant des cités-jardins et des quartiers résidentiels de plus en plus excentriques, mais elle doit encore éliminer plusieurs « villas callampas , (bidonvilles) nés de l'afflux incontrôlé des paysans. 2 / 2. »