Sans-culottes
Publié le 16/05/2020
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1 / 2 Les sans-culottes
Les soldats de la carmagnole
Le sans-culotte est d'abord reconnais
sable à sa tenue: il porte un pantalon
long, généralement en bure rayée, ce qui le differencie de l'aristocrate exécré
arborant culotte courte et bas de soie.
Il est chaussé de sabots, parfois remplis de paille.
Coiffé du bonnet phrygien rouge
(rappelant l'affranchissement des escla
ves) avec cocarde tricolore,
il tient en
main, dans les occasions importantes, la
fameuse pique, emblème du militant
Après
1:792, on le voit, à l'imitation des
volontaires marseillais, endosser la car
magnole, veste courte
à gros boutons.
Les carmagnoles loqueteuses devien
dront une marque de patriotisme révolu
tionnaire.
Les sans-culottes répandent
les usages démocratiques; ils se tutoient
et s'appellent «citoyens,..
Renonçant
aux vieux patronymes de leur baptême, ils ont adopté des noms glorieux de
l'Antiquité: Brutus, Gracchus ou
Mucius Scaevola.
Ils gardent un culte
pour Marat, assassiné par la «garce du Calvados,..
Le Père Duchesne, connu
pour la verdeur de son style et la violen
ce de ses propos, est leur feuille de pré
dilection.
Pour eux, la délation est un
devoir, la Terreur un moyen légitime de
défense, et ils vénèrent la sainte guillo
tine.
Dès
le début de la Révolution, ces bons
patriotes ont joué un rôle décisif en assurant la victoire du peuple sur la
tyrannie: ce sont eux qui ont permis la
prise
de la Bastille, la chute des Tuile
ries, l'élimination des Girondins.
A par
tir
de 1792, ils s'imposent dans les sec
tions de Paris, les tièdes s'éliminant
d'eux-mêmes.
Dans les assemblées,
Révolution française
comités de surveillance ou sociétés
populaires, ils sont au premier rang
pour punir les aristocrates et les traîtres.
La sans-culotterie parisienne est compo
sée d'éléments hétérogènes -petits
commerçants, employés, artisans, ou
vriers -mais un même idéal démo
cratique anime
les militants.
Ils poussent
la passion politique jusqu'au fanatisme
et voudraient imposer leurs vues
à la
Convention, à laquelle ils envoient péti
tion Sl,lf pétition.
Ils affirment d'abord le caractère inalié
nable de la souveraineté populaire.
Fé
rus d'égalité, ils s'insurgent contre les riches, inutiles et fainéants: leur vecu n'est d'ailleurs pas la suppression, mais
la limitation de la propriété.
Au prin
temps de 1793, alors que sévit la disette, ils proposent des mesures radicales:
taxation des prix, réglementation du
commerce, lutte contre
les accapareurs.
Ils réclament en même temps le droit à la subsistance, au travail, à l'assistance, à l'instruction.
Devant ces exigences, la
Montagne est divisée et montre des réti
cences:
le gouvernement révolutionnaire
aura d'ailleurs d'autres tâches que de satisfaire toutes ces aspirations.
Après
Thermidor, le rôle politique des sans
culottes semble terminé.
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