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Salvador Dalí

Publié le 16/05/2020

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« Peintre et écrivain espagnol né en 1904 et mort en 1989, Dali appartient au mouvement surréaliste.

Né àFiguéras, en Catalogne, il fait l'école des Beaux-arts à Madrid.

Après 1929, il participe au mouvementsurréaliste.

Ses peintures, à cette époque, dépeignent des images de rêve et des objets communs sousdes formes inattendues, tels des monstres informes dans "La Persistance de la mémoire" (1931, Muséed'Art Moderne de New York).

Dali part aux Etats-Unis en 1940; il y reste jusqu'en 1948.

Ses peintures sontensuite plus classiques et abordent des thèmes religieux: "Crucifixion" (1954) et "Le Sacrement de laCène" (1955).

Les peintures de Dali sont caractérisées par un coup de crayon méticuleux et le soin dudétail réaliste, avec des couleurs brillantes et des vernis transparents.

Dali a également produit des filmssurréalistes ("le Chien andalou"), des livres illustrés, des bijoux artisanaux et construit des décors et descostumes de théâtre.

Ses écrits incluent des scénarios de ballet et des livres, tels "La Vie secrète deSalvador Dali" (1942) et "Le Journal d'un Génie" (1965). Salvador Dalí 1904-1989 Peintre espagnol.

De famille bourgeoise, il apprend aux Beaux-Arts de Madrid, à maîtriser les techniquesacadémiques, tout en s'intéressant au cubisme et au futurisme, et en est expulsé en 1923 pour indiscipline.

Il se lied'amitié avec Lorca et Buñuel, découvre Freud avec passion, et tient sa première exposition personnelle à Barceloneen 1925, y montrant des paysages marins.

Pour Buñuel, il écrit le scénario d'Un Chien andalou (réalisé en 1928), quisera pour beaucoup dans son adoption par le groupe surréaliste.

À Paris, il rencontre Picasso et Breton, quil'accueillent d'autant plus favorablement qu'il met au service du groupe, à partir de 1929, une activitéeffervescente, un sens indéniable du scandale publicitaire et une vivacité venant sans doute équilibrer les difficultésalors suscitées par l'engagement politique des surréalistes.

Dalí développe pendant quelques années, de façonparticulièrement intense, sa méthode, qu'il qualifie de "paranoïaque-critique", "méthode spontanée de connaissanceirrationnelle basée sur l'objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes", qui luipermet d'exposer ses propres obsessions et fantasmes en trouvant dans des formes antérieures (aléatoires ou déjàréputées artistiques : toiles de Millet, cartes postales, plages, macrophotographies) d'autres formes, qu'il précise desa technique méticuleuse.

C'est l'époque de Jeu lugubre (1929), de Persistance de la mémoire (1931) ou des Objetssurréalistes indicateurs de la mémoire instantanée (1932) : formes molles, anamorphoses, figures à double senstraitées en trompe-l'œil constituent incontestablement un univers singulier, imprégné d'érotisme, de scatologie etd'une fascination pour les processus de décomposition, que renforcent les productions dans d'autres domaines —objets à fonctionnement symbolique, poèmes (La Femme visible, 1930, L'amour et la mémoire, 1931), scénario deL'Âge d'or (1930).

Assez vite cependant il apparaît que la paranoïa critique contredit l'automatisme par ce qu'ellesuppose d'orientation systématique des interprétations, et Breton ne tarde pas à être réticent à l'égard desmonstres daliniens qui ne se prêtent qu'à une lecture assez pauvre parce qu'univoque.

La rupture est proche dès1934, les déclarations délirantes de Dalí en politique, notamment sa fascination pour Hitler, paraissant incompatiblesavec ce que le surréalisme suppose comme éthique.

Les ponts sont définitivement coupés en 1939, lorsque lepeintre se rallie...

à Franco.

Mais Dalí devient progressivement (pouvant même se targuer d'une caution de Freud,qui le juge en 1938 le seul cas intéressant dans un surréalisme dont il avoue ne pas comprendre les buts), pour lepublic, le surréaliste par excellence, pratiquant en tous domaines une surenchère exhibitionniste pour entretenircette enviable réputation.

En fait, c'est dès 1936 qu'il effectue un retour vers le classicisme — italien, espagnol oupompier, peu lui importe.

Vivant aux États-Unis de 1939 à 1948, il parfait sa figure d'excentrique génial, tandis queBreton l'affuble en 1940 du surnom d'Avida Dollars.

Lorsqu'il revient en Espagne, à Port Lligat, c'est pour défrayerpériodiquement la chronique mondaine des magazines : on évoque les fêtes qu'il organise, sa "folie" soigneusementmise en spectacle, les pompes de son mariage religieux, en 1958, avec Gala (ex-Eluard) qui, rencontrée en 1929,est devenue l'unique femme de sa vie en même temps que sa muse, son modèle et son meilleur agent.

Il peutdécréter que Meissonier vaut mieux que Picasso, que la gare de Perpignan est le centre du monde ou que lefranquisme a sauvé l'Espagne : c'est précisément ce qu'on attend de lui — tandis que sa peinture se survit grâce àson brio technique, multipliant les fausses audaces (le Christ de Saint Jean de la Croix, 1951, ou la Crucifixion de1954) et publicitairement relancée pour peu qu'il prétende y emprunter aux théories nucléaires ou y "inventer" lerelief par l'anaglyphe.

Abordant la sculpture à partir de 1965, Dalí se contente d'y reprendre les thèmes de ses toiles: Vénus à tiroirs, éléphants à pattes d'araignée, montres molles, etc.

indifféremment déclinés en bronze ou encristal.

Quant aux lithographies d'après guerre, elles témoignent en général d'un souci financier : tiragesincontrôlables et paraphes plus ou moins authentiques contribuent à jeter le discrédit sur le marché du multiple dansles années soixante.

Mais de tels "scandales", comme la dénonciation de faux Dalí dans les années 70, entretiennentun mythe — durablement efficace si l'on en croit le succès des grandes expositions qui célèbrent périodiquement son"génie", Ouvert dès 1974 et entièrement conçu par l'artiste lui-même comme "un objet surréaliste et gigantesque", leTeatre-Museu Dalí de Figueras confirme largement un "délire" soigneusement programmé.

Ses cinq étages, passé unmur d'enceinte surmonté d'œufs démesurés, déclinent jusqu'à saturation thèmes obsessionnels, sublimation du kitschet œuvres (toiles, objets, environnements) à travers lesquels se devine le passage de la paranoïa-critique desannées fertiles (Métamorphose paranoïaque du visage de Gala, 1932) à l'exploitation spectaculaire des premièrestrouvailles.

En prime, une partie de la collection privée de Dalí confirme son goût pour la peinture pompier du XIXesiècle : Bouguereau et Meissonnier y sont à l'honneur, rivalisant avec Duchamp.. »

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