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SAINT THOMAS ou L'humanisme intégral par Jean Cachia

Publié le 16/06/2020

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« Thomas, Frère Prêcheur Né en 1225, issu de l'aristocratie napolitaine, Thomas d'Aquin a été éduqué par les moines du Mont-Cassin. A dix-huit ans, malgré l'opposition de sa famille, il entre chez les Frères Prêcheurs, ordre fondé récemment par saint Dominique. C'était choisir la vie intellectuelle, l'enseignement, et la pauvreté. Frère Thomas étudie sous la direction de saint Albert le Grand, à Paris et à Cologne. « Maître Albert », théologien passionné par la science grecque et arabe, n'hésitait pas à faire lui-même des expériences de physique, dans son grand dessein de concilier la science et la foi. Frère Thomas enseigne à son tour, à Paris, à Rome et à Naples. Tous ces voyages se faisaient à pied, la règle interdisant aux frères l'usage du cheval. C'est au cours du voyage qui devait le conduire au concile de Lyon que Frère Thomas meurt en 1274. Il y était convoqué, comme expert en théologie orientale, en raison du projet de réconciliation entre l'Eglise romaine et l'Eglise grecque. Par décision du Pape, les restes de Frère Thomas ont été transférés à Toulouse où on les vénère encore. Pénétré dès son enfance de la Bible et des anciens auteurs chrétiens, Frère Thomas a charge de faire connaître Dieu à partir de ces textes sacrés. Etait-il besoin pour cela d'être philosophe ? N'était-il pas plus simple de répudier la philosophie comme contraire à la foi ? Ne valait-il pas mieux en tous cas l'abandonner à de purs philosophes, plus libres de répéter servilement le païen Aristote et son commentateur musulman Averroès ? Nous allons voir que c'est précisément ce qu'il faut appeler l'humanisme de saint Thomas qui va le conduire à être philosophe. Parce que l'homme, dans sa nature, est bon ; parce que la foi perfectionne l'intelligence et ne la détruit pas, la philosophie est à sa place dans la théologie et le théologien doit être philosophe ; quitte à être incompris, tant de ceux pour qui la raison est essentiellement contraire à la foi, que des autres qui ne permettent pas qu'on touche à l'averroïsme, voire à l'aristotélisme lui-même. Philosopher en théologien Commenter la Parole de Dieu, c'est admettre qu'une parole humaine — car la parole de Dieu est toujours la parole d'un homme qui parle de la part de Dieu, le prophète (Somme théologique. IIa Ilae q.171 a.l) — contient une vérité sur Dieu. La foi est donc un acte de l'intelligence, qui doit déjà connaître au moins confusément Dieu pour le reconnaître comme auteur de la révélation. Sans doute la foi est-elle aussi un acte de volonté, car elle repose sur la confiance en Dieu qui ne peut ni tromper ni se tromper : on croit ce que Dieu dit parce qu'on croit en Dieu, qu'on a confiance en Lui. La connaissance de Dieu ne s'achève donc pas à une idée de Dieu, mais a pour terme Dieu lui-même (ibid. q.l a.2). Le langage désigne donc les choses et non seulement les conceptions que nous en avons, puisque ces conceptions ne sont que des moyens de connaître les choses. . On voit ainsi que la foi contient des présupposés philosophiques, c'est-à-dire, pour Frère Thomas, démontrables. Or la philosophie d'Aristote contenait justement la démonstration du réalisme de la connaissance et de l'existence de Dieu. Aussi Frère Thomas doit-il affirmer que le Dieu dont parle Aristote est le même qui a parlé par les prophètes. Bien que la foi et la philosophie soient deux types de connaissance distincts par leur objet (affirmations démontrables ou indémontrables) et leur méthode (démonstration ou confiance en quelqu'un), elles portent ultimement sur la même réalité. Et Frère Thomas d'affirmer qu'on peut démontrer qu'il n'y a qu'un seul Dieu. (la q.ll a.3). Les philosophes contre les prophètes Toutefois Aristote a bien enseigné que Dieu est le moteur de l'univers, mais non son créateur; Dieu créateur serait cause libre de l'existence de l'univers, et celui-ci pourrait ne pas exister. Averroès jugeait contraire à toute philosophie cette doctrine de la création qu'il trouvait, lui, dans le Coran, et qui semble détruire la nécessité inhérente à toute science. De même, sur l'immortalité de l'âme, le texte très difficile d'Aristote était interprété par Averroès dans un sens opposé à la croyance chrétienne. L'intelligence humaine comprenant un élément passif qui est « informé » par les choses, et un élément actif qui rend les choses intelligibles, Averroès fait de cet « intellect agent » une sorte d'esprit supra-personnel, unique pour tous les hommes, et seul immortel. L'immortalité de l'âme est donc un retour de celle-ci à l'unité primitive et non l'immortalité de la personne. Enfin, dans un monde éternel existant nécessairement, et en l'absence de vie future personnelle, on ne saurait concevoir la liberté humaine comme une capacité de choisir sa destinée, partagée entre le ciel et l'enfer, à la façon chrétienne. Frère Thomas était donc confronté à un choix entre deux conceptions du monde : celle de la Bible, fondée sur la doctrine de la création, où la destinée de l'homme est suspendue à la libre bonté de Dieu et à la libre méchanceté de l'homme ; celle de la pensée gréco-arabe, où le monde est nécessaire et où le retour des âmes à leur unité primitive ne l'est pas moins. Or la philosophie, en tant que discipline .. .»

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