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Saint-Exupéry écrit dans Terre des hommes : « Etre homme, c'est précisément être responsable. C'est connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C'est être fier d'une victoire que les camarades ont remportée. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde. » Vous étudierez avec soin cette définition de la responsabilité, en indiquant dans quelle mesure elle rejoint votre expérience personnelle.

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Saint-Exupéry écrit dans Terre des hommes : « Etre homme, c'est précisément être responsable. C'est connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C'est être fier d'une victoire que les camarades ont remportée. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde. » Vous étudierez avec soin cette définition de la responsabilité, en indiquant dans quelle mesure elle rejoint votre expérience personnelle.. Ce document contient 1091 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Combien de fois n'entend-on pas cette petite phrase désinvolte : « Que voulez-vous ! Ni vous ni moi n'y pouvons rien », en conclusion d'un commentaire sur une nouvelle affligeante. Vercors, dans une nouvelle intitulée Désespoir est mort, proteste justement contre cette indifférence à la souffrance des autres : une catastrophe ne nous touche vraiment que si elle est proche de notre univers familier ; il suffit, pense-t-il, qu'une mer nous sépare du lieu de cette catastrophe pour qu'elle nous devienne étrangère et que nous ne prêtions plus à la voix qui l'annonce qu'une oreille vaguement compatissante. Ce que demande Saint-Exupéry, ce n'est pas seulement une pitié même attendrie ; il ne suffit pas d'être ému devant la misère des autres : pour lui, il faut communier avec ceux qui souffrent et même « connaître la honte » / Honte de se sentir heureux lorsque d'autres souffrent, honte de n'éprouver qu'un intérêt toujours trop passager au récit du malheur d'un ami, honte de continuer à rire, à vivre paisiblement lorsque d'autres pleurent ou agonisent. Déjà Vigny, après avoir traversé une crise normale où il avait renié certaines des consolations chères aux Romantiques : foi en une Divinité toujours présente, culte d'une Nature bienveillante, éprouvait ce besoin de participer intimement à tous les maux : « J'aime la majesté des souffrances humaines. » Mais Saint-Exupéry demande plus encore : peut-être est-ce, par exemple, en rentrant chez soi, sûr d'y trouver une table bien servie, et en passant devant une des affiches de la campagne contre la faim dans le monde, que nous comprenons vraiment que « être homme, c'est précisément être responsable ». Saint-Exupéry ne se contente pas de ce côté douloureux de la responsabilité humaine, il aborde aussi le thème opposé : si nous avons part aux souffrances de nos semblables, nous avons part également à leur joies, à leurs « victoires ». Nous pouvons aussi connaître une fierté naturelle lorsqu'un homme, peu importe lequel, a réussi à aller au-delà des limites humaines, à élargir le champ de nos possibilités. Cette fierté « d'une victoire que les camarades ont remportée» implique la négation de l'orgueil personnel, de la jalousie mesquine, de l'envie, du dépit de voir un autre réussir mieux qu'on ne l'aurait fait ; ce n'est plus le triomphe de l'esprit de compétition, de concurrence, c'est au contraire le plein épanouissement de l'esprit d'équipe. Elle comprend la joie du mécano qui par son travail obscur a permis au pilote de battre un record, celle de la laborantine qui, inconnue, n'en a pas moins conscience d'avoir peut-être contribué à une découverte, même si cette découverte n'a pas été faite dans son propre laboratoire. Il peut y avoir fierté, même si c'est l'équipe adverse qui l'emporte, même si c'est un autre pays qui réussit là où le nôtre a échoué.

« Saint-Exupéry écrit dans Terre des hommes : « Etre homme, c'est précisément être responsable.

C'estconnaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi.

C'est être fier d'une victoireque les camarades ont remportée.

C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde.

»Vous étudierez avec soin cette définition de la responsabilité, en indiquant dans quelle mesure elle rejointvotre expérience personnelle. DISSERTATION REDIGEE L'idée de responsabilité implique ordinairement la simple conscience de nos propres actes, de leur sens, de leurportée : c'est une valeur très individuelle.

Mais Saint-Exupéry élargit considérablement ce sens : être responsable,n'est-ce pas aussi prendre conscience des souffrances et des progrès de l'humanité tout entière dont chacun denous est partie intégrante et où il a sa place et un rôle à tenir ?La définition que donne Saint-Exupéry de la responsabilité semble, à première vue, quelque peu paradoxale.

«Connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi», n'est-ce pas se vouloir à toute forceresponsable là où l'on est impuissant, là où l'on n'est pas intervenu, où rien de soi-même n'est engagé ? Mais pourl'auteur, cette impuissance n'est qu'apparente : peut-être même n'est-elle qu'une excuse que l'on se donne ; c'estsi facile de se délivrer ainsi d'une préoccupation gênante.

Combien de fois n'entend-on pas cette petite phrasedésinvolte : « Que voulez-vous ! Ni vous ni moi n'y pouvons rien », en conclusion d'un commentaire sur une nouvelleaffligeante.Vercors, dans une nouvelle intitulée Désespoir est mort, proteste justement contre cette indifférence à lasouffrance des autres : une catastrophe ne nous touche vraiment que si elle est proche de notre univers familier ; ilsuffit, pense-t-il, qu'une mer nous sépare du lieu de cette catastrophe pour qu'elle nous devienne étrangère et quenous ne prêtions plus à la voix qui l'annonce qu'une oreille vaguement compatissante.Ce que demande Saint-Exupéry, ce n'est pas seulement une pitié même attendrie ; il ne suffit pas d'être émudevant la misère des autres : pour lui, il faut communier avec ceux qui souffrent et même « connaître la honte » /Honte de se sentir heureux lorsque d'autres souffrent, honte de n'éprouver qu'un intérêt toujours trop passager aurécit du malheur d'un ami, honte de continuer à rire, à vivre paisiblement lorsque d'autres pleurent ou agonisent.Déjà Vigny, après avoir traversé une crise normale où il avait renié certaines des consolations chères auxRomantiques : foi en une Divinité toujours présente, culte d'une Nature bienveillante, éprouvait ce besoin departiciper intimement à tous les maux : « J'aime la majesté des souffrances humaines.

» Mais Saint-Exupérydemande plus encore : peut-être est-ce, par exemple, en rentrant chez soi, sûr d'y trouver une table bien servie, eten passant devant une des affiches de la campagne contre la faim dans le monde, que nous comprenons vraimentque « être homme, c'est précisément être responsable ».Saint-Exupéry ne se contente pas de ce côté douloureux de la responsabilité humaine, il aborde aussi le thèmeopposé : si nous avons part aux souffrances de nos semblables, nous avons part également à leur joies, à leurs «victoires ».

Nous pouvons aussi connaître une fierté naturelle lorsqu'un homme, peu importe lequel, a réussi à allerau-delà des limites humaines, à élargir le champ de nos possibilités.Cette fierté « d'une victoire que les camarades ont remportée» implique la négation de l'orgueil personnel, de lajalousie mesquine, de l'envie, du dépit de voir un autre réussir mieux qu'on ne l'aurait fait ; ce n'est plus le triomphede l'esprit de compétition, de concurrence, c'est au contraire le plein épanouissement de l'esprit d'équipe.

Ellecomprend la joie du mécano qui par son travail obscur a permis au pilote de battre un record, celle de la laborantinequi, inconnue, n'en a pas moins conscience d'avoir peut-être contribué à une découverte, même si cettedécouverte n'a pas été faite dans son propre laboratoire.Il peut y avoir fierté, même si c'est l'équipe adverse qui l'emporte, même si c'est un autre pays qui réussit là où lenôtre a échoué.

Pour Saint-Exupéry, être frères, ce n'est pas seulement se regarder les uns les autres, c'est aussiregarder tous ensemble dans une même direction.Ainsi donc, chacun participe au progrès de l'humanité entière : il y a contribution de chacun à l'œuvre collective.Mais Saint-Exupéry n'entend pas seulement parler de ceux qui remportent des victoires notoires.

Il englobe aussi,comme il l'explique plus longuement dans Citadelle, l'artisan, l'humble cordonnier qui fabrique des babouches brodéesd'or, qui y met son ardeur; il y a contribution même si la pierre apportée à l'édifice que la dimension d'un caillou.L'auteur de Terre des Hommes retrouve là une conception du bonheur, non, comme le concevait Montaigne parexemple, fondé sur le resserrement, l'individualisme méfiant : «un se prête aux autres, on ne se donne qu'à soi-même » : c'est un bonheur plus vaste, à la mesure du XXe siècle où l'homme de lutter contre l'isolement au seind'une société qui semble parfois, par sa mécanisation, l'écraser.

L'homme n'a plus seulement des devoirs envers soi-même, il en a, avant tout, envers les autres.C'est peut-être ce sens d'une vaste et profonde fraternité qui constitue la seule arme contre le déracinement,contre la solitude : c'est peut-être lui qui fait défaut à René de Chateaubriand, à L'Etranger de Camus, à « Joseph K» de Franz Kafka.

C'est la lumineuse contradiction au mot de Sartre : « l'enfer, c'est les autres ».Ce que veut Saint-Exupéry, c'est une solidarité à l'échelle du monde, c'est une union profonde qui permet à chacunde se sentir inclus dans un vaste ensemble où il n'est plus seul, c'est une parenté humaine par-delà les classessociales, les races, les haines de toute sorte.A une époque où toutes les valeurs traditionnelles sont remises en question, où les jeunes en particulier se sententpris par l'angoisse devant un monde menaçant, où ils cherchent à satisfaire un enthousiasme parfois démesuré, celien qui unit selon Saint-Exupéry tous les hommes dignes de ce nom, cette conception de la responsabilité dechacun de nous devant tous apportent un réconfort, une certitude, un espoir fervent dans un avenir plus heureuxpour l'homme.. »

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