Saint Bonaventure1221-1274par Paul VignauxFranciscain, ministre général de son Ordre, Jean de Fidenza, surnommé Bonaventure, est unde ces spéculatifs fameux dans l'Ecole qu'au Moyen Age on trouve paradoxalement parmi lesfils spirituels de saint François.
Publié le 22/05/2020
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Saint Bonaventure
1221-1274
par Paul Vignaux
Franciscain, ministre général de son Ordre, Jean de Fidenza, surnommé Bonaventure, est un
de ces spéculatifs fameux dans l'Ecole qu'au Moyen Age on trouve paradoxalement parmi les
fils spirituels de saint François.
“ Simple et ignorant ”, le Pauvre d'assise ne voulait connaître,
selon la formule paulinienne, que le Christ et le Christ crucifié.
Malgré tout son savoir, saint
Bonaventure garde ce sentiment : la philosophie telle qu'il la conçoit ne vaut que si on ne s'y
arrête point, comme voie vers la théologie, une théologie qui s'achève en mystique.
Ce n'est
pas au terme seulement de cet itinéraire d'âme qu'il faut situer la considération du Christ,
mais au centre de la réflexion de saint Bonaventure.
De ce point de vue, on comprend par
exemple la manière dont le Docteur franciscain a repris le thème augustinien de
l'illumination, qui devient à son époque une théorie techniquement élaborée.
foute
connaissance, divine ou humaine, infinie et finie, se retrouve dans le Verbe incarne.
Comme
Dieu, celui-ci connaît toutes choses, y compris l'infinité des possibles, par les Idées dont il est
le lieu ou plutôt la source.
A l'oppose d'Aristote, maître de la “ philosophie naturelle ”, qui
s'est détourné des intelligibles platoniciens, le métaphysicien authentique se place au point de
vue des Idées ; mais il ne peut concevoir ces dernières qu'au sein de l'Etre divin, ce dernier
exprimant en lui-même toutes choses, même simplement possibles, en vertu de cette
fécondité primordiale que manifeste la génération éternelle du Verbe.
Cette lumière
intelligible qui fonde la connaissance de Dieu n'intervient-elle pas dans la connaissance de
l'homme ? A la question de l'illumination, posée en ces termes, saint Bonaventure répond
que, même nourri d'expérience et doué d'activité, aucun esprit fini ne peut atteindre de vérité
nécessaire si les Idées divines ne lui sont présentes.
Otez cette présence, il ne reste plus
d'esprit, de nature raisonnable.
L'illumination impliquée dans tout Savoir, celui même de
l'impie, constitue le plus bas de gré de la vie de l'esprit par laquelle ce dernier retourne vers
son Principe divin : au-dessus de la science, il y a en effet la sagesse qui, liée à cette influence
transformante de Dieu sur l'âme que constitue la grâce, apparaît essentiellement mystique ou
plus précisément extatique, étant donné la tension inévitable d'un entendement fini aux
prises avec l'infini d'un objet.
Dans la connaissance même du Christ, âme humaine unie au
Verbe éternel, et, par lui, l'infinité des intelligibles, saint Bonaventure aperçoit cette tension,
une extase de cette âme dans ce Verbe, prototype de tout autre état mystique et degré
suprême de la vie de l'esprit qui, dès le plus humble savoir, commence par une illumination.
Cette réflexion christocentrique d'un théologien médiéval annonce les spéculations
postérieures sur le fini et l'infini, leur opposition et leur union..
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