Explication du texte 2 : le soliloque de Suzanne
Publié le 17/06/2024
Extrait du document
«
S5 s4
Explication du texte 2 : le soliloque de Suzanne
Introduction
Juste la Fin du monde est une pièce écrite par Jean-Luc Lagarce en 1990.
L’argument de la pièce est très simple : Louis a 34 ans, il rend visite à sa famille (qu’il a quittée depuis
plusieurs années) pour annoncer sa mort prochaine.
Contextualisation : le texte à l’étude est extrait de la scène 3 de la première partie (donc, du début de la
pièce).
Avant, le lecteur/spectateur a assisté aux retrouvailles de Louis avec les siens et à sa rencontre avec
Catherine (sa belle-sœur, la femme d’Antoine).
Dans cette scène 3, Suzanne (la sœur de Louis) prend la parole pour s’adresser à son frère Louis qu’elle ne
connaît pas, puisqu’il est parti lorsqu’elle était « petite ».
Dans ce soliloque, Suzanne lui reproche son départ
et le peu de liens qu’il a tissé avec sa famille.
Problématiques possibles :
Comment ce passage révèle-t-il les conflits au sein de la famille ?
………………………………..
la rancœur de Suzanne ?
Qu’est-ce qui rend cette scène touchante (ou pathétique) ?
En quoi ce soliloque dresse-t-il le portrait de Louis ?
Les mouvements de l’extrait :
- l.1 à 6 : les lettres elliptiques
- l.7 à 20 : Louis et l’écriture
- l.21 à la fin : Le réquisitoire de Suzanne (à l’encontre de Louis)
1er mouvement : les lettres elliptiques
l.1 et 2 : épanorthose + polyptote (« envoyais » « envoies ») : Suzanne hésite, cherche le mot juste.
Elle se
reprend pour lui signifier que ce reproche est toujours d’actualité (il envoie toujours des lettres, parfois).
L’adverbe de temps « Parfois » accentue le reproche : on peut comprendre qu’il n’écrit pas souvent.
l.3 : elle se contredit immédiatement en infirmant ce qu’elle vient de dire « ce ne sont pas des lettres », puis
elle s’interroge sur la nature de ces écrits, tout en lui en faisant le reproche (question rhétorique : « qu’est-ce
que c’est ? »).
l.4 : gradation descendante qui réduit les lettres de Louis à « rien » (pron.indéfini) : donne une valeur très
péjorative aux courriers de Louis.
Reproche violent qui montre sa déception.
La gradation est suivie d’une nouvelle question rhétorique (« comment est-ce qu’on dit ?) : Suz s’interroge
pour trouver le mot le + approprié.
l.5 : « elliptiques » : seul mot de la ligne le met en valeur.
Suz a trouvé le bon mot.
L .6 : Suz synthétise ce qu’elle vient de dire en se citant elle-même (d’où les guillemets) comme si elle était
satisfaite d’elle.
2ème mouvement : le don de Louis pour l’écriture
1 seule phrase dans ce passage de 14 lignes, où Suz dévoile le rapport qu’entretient Louis avec l’écriture.
La phrase minimale pourrait être : « Je pensais […] que […] tu saurais écrire », phrase coupée par de
nombreuses incises (entre 2 virgules), parenthèses (entre parenthèses ou tirets) ou des retours à la ligne.
Enonciation dans ce mouvement oppose le « tu » (de Louis) au « je » de Suz enfant = marque la différence
entre les 2 personnages (Louis écrivain admiré et idéalisé par sa petite sœur).
l.7-8 : polyptote « je pensais » / « j’ai pensé » : passage de l’imparfait (action passée) au passé composé (qui
se rapproche du présent) elle le....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Explication de texte philosophique extrait tiré de La psychanalyse du feu, Bachelard
- Explication de texte : Locke, Second Traité du Gouvernement civil
- Explication de texte de Esthétique de Hegel
- explication de texte Kant: le bonheur n'est pas un concept de la raison, mais un idéal de l'imagination.
- Explication de texte : Nathalie Sarraute, Enfance