Ryan Manteau
Publié le 13/06/2024
Extrait du document
«
Chapitre 5 : Comment expliquer les crises financières et
réguler le système financier
1.
Qu'est-ce qu’une crise financière.
1.1 Une crise financière n’est pas une crise économique.
Elles sont très différentes, mais pour autant lié.
Parfois, la crise financière cause la crise
économique.
Crise économique : point de retournement.
C’est un point de rupture qui
marque le passage de l’expansion à la récession.
C’est le temps de rupture.
Entre les deux
phases du cycle.
Elle marque le ralentissement de la croissance de l’économie.
Quand le
PIB baisse, on parle à l’ordre de dépression.
Crise financière : c’est un effondrement des cours boursiers.
C’est aussi des faillites
bancaires.
Perturbations majeures du système financier avec une contraction du crédit.
1929 et 2008, sont les plus grandes crises financières.
1.2 Une crise financière ou l’éclatement d’une bulle spéculative.
La crise des tulipes, également connue sous le nom de "tulipomanie", a éclaté aux Pays-Bas
au XVIIe siècle, marquant la première bulle spéculative et la première crise financière
documentée.
Cette crise était liée au commerce des tulipes, où un marché innovant appelé
"marché citernes" a été créé.
À un certain point, les bulbes de tulipes ont été achetés
physiquement à des prix spécifiques sur ce marché, mais une nouvelle dimension financière
a émergé : des titres représentant ces bulbes étaient achetés et vendus sur un marché
distinct.
Cela a créé un engouement spéculatif alors que les gens cherchaient à tirer profit
de la hausse apparente de la valeur des tulipes.
Cependant, la situation a pris un tournant
dramatique lorsque la confiance s'est effondrée.
Les titres, initialement échangés à des prix
élevés, ont été massivement vendus, entraînant une chute brutale de leur valeur.
Cette crise
des tulipes illustre de manière frappante les risques inhérents à la spéculation financière et
les conséquences dévastatrices d'une bulle spéculative lorsqu'elle éclate.
1.2.1 Des bulles se forment
A / Comportements mimétiques et prophéties auto-réalisatrices, endettement et prise
de risque : la formation de la bulle
L'idée de comportements mimétiques, souvent attribuée à John Maynard Keynes, souligne
la tendance des individus à suivre les actions de la majorité, qu'il s'agisse de vendre ou
d'acheter des actifs.
L'image d'un train-fusée est évocatrice de cette dynamique, où chacun
semble emboîter le pas sans réflexion approfondie.
Un exemple classique de cette
dynamique est le "concours de beauté" introduit par Keynes.
Dans ce contexte, les
participants ne cherchent pas à évaluer la valeur intrinsèque d'un actif, mais plutôt à
anticiper le choix populaire.
Cela peut conduire à des décisions basées sur la perception de
ce que les autres feront, plutôt que sur une analyse rationnelle de la véritable valeur d'un
actif.
L'analogie du "concours de beauté" met en lumière la notion que la prise de décision
sur les actifs peut être déconnectée de leur valeur réelle.
Les investisseurs peuvent être
influencés par les actions des autres, formant ainsi un cercle où les décisions individuelles
contribuent à des mouvements de marché basés sur des anticipations collectives plutôt que
sur des fondamentaux économiques.
En somme, ces idées soulignent l'importance de la
psychologie des marchés financiers, où les comportements mimétiques peuvent créer des
dynamiques de groupe, parfois éloignées des réalités économiques sous-jacentes.
Cela met
en garde contre une prise de décision purement basée sur ce que font les autres, soulignant
la nécessité d'une analyse indépendante et d'une compréhension approfondie des
fondamentaux pour des décisions d'investissement éclairées.
Le comportement mimétique génère des prophéties auto-réalisatrices sur les marchés
financiers.
L'idée de Merton souligne que, même basée sur des anticipations initiales peu
fondées, la croyance collective en une augmentation des prix peut propulser cette hausse
réelle.
L'initiateur du signal doit souvent être influent, conduisant les acteurs à suivre le
mouvement plutôt que de prendre des décisions rationnelles.
La montée des prix alimente
ensuite la demande, créant un cercle où des prix élevés attirent davantage d'investisseurs,
augmentant ainsi les chances de réaliser des gains.
Cette dynamique particulière à la
finance souligne l'importance des croyances collectives dans la formation des marchés.
Pendant les périodes de conjoncture favorable, les agents, portés par l'optimisme,
s'engagent dans des prises de risque et s'endettent.
Les banques, également confiantes,
facilitent cette dynamique en prêtant généreusement, anticipant le remboursement des
emprunts.
Ce phénomène, connu sous le nom de "paradoxe de la tranquillité" selon Minstry,
crée un endettement massif, propulsé par la confiance généralisée.
Cependant, ce climat
d'euphorie crée les conditions propices à l'éclatement de bulles, comme le souligne Clément
Juglar au début du 20e siècle.
L'aveuglement face aux risques, accentué par la propriété
des innovations financières, ouvre la porte à des pratiques spéculatives.
En cette ère
d'innovations bancaires, la titrisation émerge comme une forme d'innovation financière,
représentant une méthode où les banques créent des titres financiers à partir d'actifs
regroupés.
Cela illustre la complexité des marchés financiers et la tendance à innover,
parfois au détriment de la stabilité financière.
B / Les bulles de 1929 et 2008
Dans les années 1920 aux États-Unis, marquées par les "Années folles" et le fordisme, la
croissance économique stimule la consommation de masse.
Cependant, cette dynamique
est alimentée par un endettement massif des Américains pour acquérir des biens de
consommation.
La montée des cours boursiers crée un engouement généralisé, où même
de petits acteurs économiques investissent dans des actions, générant ainsi une spéculation
débridée.
Cette phase est caractérisée par des comportements mimétiques, où la croyance
en la hausse des actifs conduit à des anticipations auto-réalisatrices.
L'achat d'actions avec
seulement 10 % de capital propre, financé par un crédit de 90 %, reflète cette euphorie.
La
valeur des actions entre 1923 et 1928 augmente de 250 %, formant une bulle spéculative.
Le montant des crédits explose, multiplié par 12, car la société de consommation repose
largement sur le crédit.
Cette période est marquée par deux euphories : l'innovation
financière, avec l'émergence de caisses d'épargne et le début du marché de l'assurance,
ainsi que la transformation des crédits en actifs financiers.
Cette bouffée d'optimisme
débouche finalement sur le krach de 1929, symbolisant les risques liés à une bulle
spéculative incontrôlée.
Dans les premières années du nouveau millénaire, les États-Unis ont connu une croissance
économique portée par les gains de productivité liés à la révolution technologique.
Cependant, cette période a été marquée par une fable autour du marché immobilier, qui a
engendré en secret une bulle spéculative.
La flambée des prix immobiliers a suscité des
comportements mimétiques, avec de nombreux acteurs cherchant à profiter de la hausse
continue.
Les banques, se souvenant des pratiques des années 70, ont facilité l'accès au
crédit.
La titrisation, qui consiste à transformer des crédits en titres financiers, était maîtrisée
dans les années 2000.
Les banques, désireuses de libérer leur bilan, ont créé des filiales
pour structurer les crédits en conduits d'investissement.
Ces conduits d'investissement ont
ensuite vendu des titres à des assurances, qui ont commercialisé ces produits auprès de
particuliers chinois, attirant d'importantes sommes d'argent.
Cependant, la titrisation
massive, notamment dans le crédit immobilier, a posé problème.
Les banques ont
commencé à accorder des crédits à des ménages à risque, initialement à des taux d'intérêt
très bas.
Lorsque ces taux ont augmenté après quelques années, de nombreux ménages
n'ont plus pu faire face aux paiements, entraînant des ventes massives de biens
immobiliers.
La bulle immobilière a éclaté, entraînant des pertes significatives pour les
banques qui avaient investi massivement dans ces crédits risqués.
1.2.2 …et éclatent
A / baisse du prix du collatéral et ventes forcées
André Orléan et Michel Aglietta, économistes hétéroclites, ont développé des idées
associant des concepts marxistes et keynésiens.
Ils mettent en avant l'idée de conventions
économiques, représentant une opinion dominante soutenue par des leaders.
Ces
conventions sont souvent liées à des périodes de croissance ou de ralentissement
économique.
Lorsqu'il y a un retournement de convention, généralement associé à un
ralentissement du marché immobilier, cela engendre des incertitudes et des anticipations
négatives.
Les comportements mimétiques, qui étaient orientés à la hausse pendant les
périodes d'euphorie collective, se retournent à la baisse.
Cette dynamique s'explique par
l'aveuglement collectif, renforcé par trois mécanismes.
-Le premier mécanisme est le machisme, où les acteurs pensent que "cette fois, c'est
différent" et qu'ils peuvent anticiper correctement le futur.
-Le deuxième mécanisme repose sur la confiance excessive en l'efficacité des modèles
économiques, engendrant des comportements irrationnels.
-Enfin, le troisième mécanisme est la difficulté à remettre en question les croyances
établies, même face à des signaux négatifs évidents.
Cette combinaison de facteurs contribue à créer un environnement où les comportements
mimétiques, qui étaient auparavant orientés à la hausse, se tournent brusquement à la
baisse lorsqu'une convention dominante est remise en question .
B / paniques bancaires et faillites bancaires en chaine
La récession, accentuée par la déflation, représente un déclin généralisé de l'activité
économique.
Ce scénario est souvent déclenché par une baisse des revenus, car les
consommateurs anticipent des baisses de prix.
Cette attente conduit les entreprises à
réduire leurs prix pour maintenir la demande, entraînant une diminution des profits et des
revenus.
Une spirale négative s'ensuit, où la réduction des revenus des ménages conduit à
une diminution de la consommation, aggravant ainsi la récession.....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentaire composé : Le Mariage de Figaro scènes VI VII VIII de l'acte II « Suzanne entre avec un grand bonnet […] en emportant le manteau du page »
- ROBERT RYAN
- HUGUES CAPET(vers 941-24 octobre 996)Roi de France (987-996)Fils aîné d'Hugues le Grand, Hugues fut surnommé Capet parce que,comme ses ancêtres, il était abbé laïc de Tours, où était conservée larelique du manteau de saint Martin, la capa.
- Hurleur à manteau:Le chef hurle dès le matin, lors du premier déplacement.
- LE MANTEAU