Rwanda (2005-2006): Un pouvoir sur la défensive
Publié le 23/09/2020
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Rwanda (2005-2006): Un pouvoir sur la défensive
Généralement félicité par les bailleurs internationaux pour sa croissance
économique, faisant ainsi peu de cas du fossé grandissant entre riches et
pauvres, le Rwanda a vu son espace politique complètement cadenassé par la junte
au pouvoir.
Le régime du général-major Paul Kagamé, véritable maître du pays
depuis la fin de la guerre civile et du génocide en 1994, a poursuivi sa
politique d’intimidation, voire d’élimination, de toute voix indocile.
Le 7
septembre 2005, l’arrestation – et la détention arbitraire pendant plusieurs
semaines – du prêtre belge et activiste des droits humains Guy Theunis a
témoigné du fait que la terreur régnant à l’intérieur des frontières ne s’est
pas limitée aux seuls ressortissants rwandais.
Le 21 décembre 2005, dans le
cadre d’un procès politique, la Cour suprême a prononcé son verdict définitif
dans l’affaire de l’ancien président de la République, Pasteur Bizimungu, et de
l’ancien ministre Charles Ntakirutinka, les condamnant respectivement à 15 et 10
ans de prison.
La période 2005-2006 a été également celle de réformes importantes au niveau du
découpage et de l’administration du territoire.
Le pays a été ainsi divisé en
quatre régions, en plus de la capitale, le régime calquant de cette façon la
structure de l’État sur celle prévalant au sein de l’armée.
Les publications d’Abdul Ruzibiza et du journaliste Pierre Péan ont mis encore
davantage le pouvoir sur la défensive.
Le premier cité, ancien lieutenant de
l’armée rwandaise, s’est en outre rendu au Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR), où son long interrogatoire a semblé marquer la volonté du TPIR de
se libérer des pressions exercées par Kigali.
Et le 2 juin 2006, la Fédération
internationale des droits de l’homme et l’organisation américaine Human Rights
Watch ont réclamé dans un communiqué conjoint la prise en considération des
forfaits de guerre et des crimes contre l'humanité commis par le régime de P.
Kagamé, lors de la guerre civile ainsi qu’ultérieurement.
Au niveau régional, alors que les relations entre le Rwanda et l’Ouganda sont
restées à couteaux tirés, Kigali a su opportunément entamer un rapprochement
avec le Congo-Kinshasa.
Dans les faits, le régime rwandais a pourtant continué à
y jouer un rôle déstabilisateur, à travers notamment le général déchu Laurent
Nkunda.
Militaire tutsi d’origine congolaise, formé au Rwanda et par ailleurs
sous le coup d’un mandat d’arrêt international, ce dernier recevait ses ordres
de l’armée rwandaise, dont James Kabarebe, le chef d’état-major, assurait le
suivi des affaires au Congo..
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