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Rwanda (2001-2002): Un régime toujours très défensif

Publié le 23/09/2020

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« Rwanda (2001-2002): Un régime toujours très défensif La clarification politique opérée au début de l'année 2000, et qui avait débouché sur l'accession à la présidence de la République du général-major Paul Kagame, sur le renouvellement du Premier ministre et celui du bureau de l'Assemblée nationale, a produit des effets paradoxaux.

D'un côté, l'apparente stabilité des institutions et le renouvellement progressif du cadre politique au niveau local (tenue d'élections communales en février-mars 2001 et désignation des instances de base en mars 2002) démontraient la volonté de se conformer au calendrier qui, avec l'organisation d'élections législatives nationales, mettrait fin en 2003 au régime de transition instauré en 1994 sous la domination du FPR (Front patriotique rwandais).

De l'autre, les autorités paraissaient incapables de relâcher l'emprise autoritaire qu'elles exercent sur toutes les sphères de la vie publique. Ainsi, le discours présidentiel du 7 avril 2002, marquant la commémoration du génocide de 1994, a une nouvelle fois été l'occasion de proférer des menaces envers tous les opposants avérés et potentiels, de l'intérieur et de l'extérieur.

Elles se sont aussitôt traduites par l'arrestation, le 19 avril, de l'ancien président Pasteur Bizimungu, accusé d'atteinte à la sûreté de l'État.

À l'étranger, les plus importants mouvements d'opposition ont créé, le 27 mars 2002, une Alliance pour la démocratie et la réconciliation nationale regroupant des opposants anciens, majoritairement hutu, et la plupart des fugitifs récents, principalement d'anciens cadres tutsi, civils et militaires, du nouveau régime. En outre, le président a dénoncé notamment l'action du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui envisageait de lancer des mandats d'arrêt contre des officiers du nouveau régime accusés d'avoir commis des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité en 1994.

La France, où est instruite une enquête sur les auteurs présumés de l'attentat du 6 avril 1994, qui coûta la vie aux présidents rwandais et burundais et qui servit de déclencheur à la guerre, était également visée. Dans ce contexte, les lenteurs de la justice nationale et internationale apparaissaient de plus en plus manifestes.

Sur les quelque 120 000 prisonniers accusés de participation au génocide, moins de 7 000 avaient été jugés par les tribunaux rwandais début mai 2002.

À Arusha, le TPIR s'enlisait aussi dans les procédures. Sur le plan international, l'isolement régional du Rwanda, dont les troupes occupaient de larges territoires du Congo (-Kinshasa), s'était renforcé en 2001-2002.

La rupture avec l'ancien allié ougandais était consommée.

En avril 2002, la Coopération est-africaine (EAC) avait une nouvelle fois repoussé la demande d'adhésion du pays.

Parmi les bailleurs de fonds internationaux, qui maintenaient un important effort financier, la pression s'était accentuée en faveur d'un désengagement militaire du Congo (-Kinshasa) et de la mise en place d'un vaste programme régional de démobilisation.

À la mi-mai 2002, le massacre à Kisangani de plusieurs dizaines de Congolais par les troupes du Rassemblement démocratique congolais (RCD-Goma), mouvement de rébellion soutenu par le Rwanda, suscitait une ferme condamnation de l'Union européenne, et les Nations unies relançaient le débat sur la démilitarisation de la zone occupée de facto par. »

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