Russie (1991-1992): De l'URSS à la Russie
Publié le 23/09/2020
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Russie (1991-1992): De l'URSS à la Russie
Encadré : La Russie, un État multinational
L'URSS disparaît le 25 décembre 1991, avec ses derniers symboles: le président
Mikhaïl Gorbatchev démissionne ce jour-là et le drapeau rouge frappé de la
faucille et du marteau est enlevé des toits du Kremlin.
Leur succèdent le
président russe Boris Eltsine, élu le 12 juin précédent au suffrage universel,
et le drapeau blanc-bleu-rouge, qui fut jusqu'en 1917 l'emblème de la Russie
tsariste.
Certes, une Communauté d'États indépendants (CEI) est formée, en
décembre 1991, par onze ex-républiques soviétiques.
Mais ce n'est pas un nouvel
État, plutôt une gérance plus ou moins coordonnée de la liquidation de l'Union,
au mieux un rêve de future communauté.
De fait, la Russie est l'héritière de
l'URSS.
Une Russie qui se veut nouvelle, animée d'un projet politique radical:
l'économie de marché et la démocratie à l'occidentale.
Dissociée du communisme
et de l'idéologie messianique de son rôle mondial ("phare de l'humanité
progressiste"), la Russie doit se forger une nouvelle identité.
Se tournant vers
l'Ouest, mais aussi vers son passé pré-révolutionnaire.
Et ne pouvant ignorer,
quoiqu'en disent ses dirigeants, qu'elle sort des flancs de l'URSS.
D'ailleurs,
le système soviétique, l'Union, leurs couches dirigeantes ont-ils réellement
quitté la scène?
Au printemps 1991, l'URSS et la Russie, encore confondues, se trouvent au seuil
de choix décisifs.
Aucune fatalité ne leur dicte la voie à suivre, l'Histoire
offre une série restreinte de possibilités.
Sur quatre fronts, la perestroïka de
Mikhaïl Gorbatchev a franchi le Rubicon: le pouvoir, le système social, l'Union,
le rapport au monde extérieur.
Et ni le pouvoir communiste post-stalinien, ni le
système collectiviste administratif, ni l'Union soviétique centralisée, ni la
puissance de contrepoids à l'"impérialisme américain" ne survivront aux
bouleversements de l'ère Gorbatchev.
La désagrégation du Parti
Sur le front du pouvoir, le Parti communiste d'Union soviétique (PCUS) a perdu
son hégémonie idéologique, son monopole de décision, sa prétention même à un tel
monopole (il y a renoncé au début de 1991) et, finalement, son idéologie
marxiste-léniniste: au dernier plénum du comité central en juillet, M.
Gorbatchev, encore secrétaire général, a fait accepter au PCUS sa transformation
en parti de type parlementaire et d'idéologie social-démocrate.
Le parti se
désagrège.
Après la dissidence de Boris Eltsine en juillet 1990 (création de la
Plate-forme démocratique) surviennent, au début de l'été 1991, celle de proches
de M.
Gorbatchev.
L'inspirateur de la perestroïka, Alexandre Iakovlev,
l'ex-ministre des Affaires étrangères Édouard Chevardnadze et le leader du
patronat d'État moderniste, Dimitri Volski, fondent en effet le Mouvement
démocratique pour la réforme.
Le 2 août, intervient la rupture des "communistes
pour la démocratie" d'Alexandre Routskoï, qui rallient le camp démocrate de
Boris Eltsine.
Dans les autres républiques, le PCUS se fractionne en partis nationaux.
La.
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