Russell (1872-1970): LOGIQUE ET PHILOSOPHIE

« Russell (1872-1970) La logique est la méthode de la philosophie au sens oÔ-les mathématiques sont la méthode de la physique.

Cela signifie qu'elle est la connaissance de toutes les manières valides de mettre le monde en forme, c'est-à-dire de l'organiser dans sa pensée.

Sije pense que l'univers forme un tout unique et solidaire, c'est une structure logique ; si je pense qu'il est fait de parties juxtaposées et indépen­ dantes, c'en est une autre ; d'autres structures encore sont possibles.

Pour la philosophie, résoudre le problème que le monde propose à la pensée, c'est lui trouver une structure logique précise et exacte, ru équivoque ni contradictoire.

1.

L'atomisme logique A.

La méthode analytique■ L'atomisme logique consiste à considérer tout ce qui est donné comme des éléments distincts et séparés les uns des autres.

Certes, le tout peut avoir des propriétés que les parties seules n'ont pas : l'eau (Hp) est liquide, alors que H 2 et 0 2, qui la composent, sont des gaz. Mais une propriété du composé est une propriété de la relation entre ses éléments, pas une propriété de ses éléments mêmes. ■ L'atomisme pratique l a méthode analytique qui consiste à tout décom­poser jusqu'à trouver les « ultimes constituants du monde».

L'analyse conduit du vague au précis, de l'équivoque à l'univoque, non pas du partiellement vrai à !'entièrement vrai.

Une proposition vague, comme « il y a un certain nombre de personnes dans la pièce » ou encore « un corps tombe à une vitesse déterminée à chaque instant», n'est pas fausse ou incertaine, mais à la fois certaine et imprécise. ■ Seules les mathématiques et la logique peuvent réduire totalement le vague à du précis.

Dans tous les autres domaines du savoir, le vague est irréductible. B.

Faits atomiques et généraux, propositions atomiques et moléculafres Les ultimes constituants du monde ne sont pas des individus (Socrate, Rome), mais des faits(« Il pleut à Munich», « La terre est quasiment sphérique » ).

Les faits atomiques sont des faits particuliers de ! 'expérience exprimés par des propositions particulières, appelées propositions atomiques(« La foule a envahi Piccadilly »).

■ Les propositions qui expriment des faits généraux comprennent un connecteur logique (par exemple « tous », comme dans : « Tous les jours à dix-sept heures, Big Ben sonne»).

Même si elles expriment des faits, elles ne peuvent être fondées sur l'expérience.. »