RUS Jean

« RUS Jean (deuxième tiers du xvt• siècle).

Po�I borde­ lais, si mal connu qu e l'une de ses œuvres, la Description poétique de l'histoire du beau Narcissus (1550), fut lo ng tem ps attribuée à François Habert, Jean Rus n'en est pas moins l'un des meilleurs poètes de la génération de Marot, de Mellin de Saint-Gelais et de Des Périe rs , auquel on songe souvent à son propos.

Loin de la Cour, et sans avoir, semble-t-il, quitté l'A quit ain e, il est parmi les plus avancés dans le mouvement littéraire de son temps et publie déjà des alexandrins dans s.e s Œuvres dictées ...

ès jeux Floraulx à Tholose (1540).

Parmi ses dédicataires, avec lesquels il adopte, d'ailleurs, un ton d'indépendance, figurent le ro i, Marguerite de Navarre, Marot, Mellin, Ti raq ueau et, bien sûr, quelq ue s dames.

Ovide ainsi que l'air du temps lu i inspirent l'une des versions les plus originales de l'Histoire du beau Narcis­ sus, dont il explique ainsi la leçon à sa dédicataire : « Il y en a beaucou� de telz qui périssent comme Narcisse, parce qu'ilz se voyent et ne se cog nois sent pas [ ...

].

Celuy qui s'accommode à tous objets suit seulement son ombre, et sa mémoire faut quan d l'apparence s'esva­ nouyt...

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Ces quarante pages s'attachent à la psycholo­ gie de la très jeune adolescence et à l'affection parado ­ xale de toute la nature pour celui qui ne voit que lui - sans comprendre 1' au tr e - dans la «réve rbér atio n ».

Si leur charme fait penser aux premières pages des Illustra­ tions de Lemaire, le goût d'un certa in rythme rapide , qui enjambe facilement le décasyllabe, le choix d'un vocabulaire de la descrip tion concrè te jou an t avec les abstractions psychologiques donnent un tour particulier au texte de Rus .

Les Œuvres de 1540 man if es ta ient ce do n, en particulier un Blason de la rose, inspiré d'Au­ sone et proche d'un poème de Des Périers portant le même titre.

Rus s'y montre aussi sensuel et précis que Des Périers dans son attention aux mouvements de déve­ loppement et aux relations entre douceur et souffrance.

L'extravagance d'un Contre-Blason du nez nous assure des dons variés d'un poète qui a disparu dans les brumes du xvte siècle, après avoir été mis en musiq ue .. »